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Actualités - CHRONOLOGIE

CONSEIL DES MINISTRES - Les nominations et la politique de compression budgétaire suscitent des grincements de dents Pouvoir vs opposition : le gouvernement décide de contre-attaquer

Le gouvernement a décidé de passer à l’attaque et de répondre promptement aux critiques politiques qui lui sont adressées par l’opposition, partant du principe qu’il est victime d’une campagne de « dénigrement ». Mais si le Conseil des ministres a pu s’entendre pour réagir comme un seul homme au niveau politique, il n’a pas réussi à maintenir cette solidarité lorsqu’il s’est attaqué au dossier des nominations dans quatorze hôpitaux gouvernementaux. Celles-ci ont été présentées comme étant du « n’importe quoi » par certains ministres opposés au choix, apparemment opéré sans qu’ils ne soient consultés. Présidé par M. Omar Karamé, le Conseil des ministres a consacré le début de la séance à évaluer le climat politique dans le pays. M. Karamé devait passer en revue les campagnes « diffamatoires » menées contre son équipe et exprimer sa « consternation face au niveau du discours politique » dans le pays. Selon lui, il est « impératif » que le gouvernement réponde et que « chaque ministre pris pour cible réponde à son tour, après concertation avec ses collègues, afin d’expliquer la vérité à l’opinion publique et de ne pas donner à l’opposition la possibilité de la déformer pour affaiblir le gouvernement ». Prenant la parole à son tour, le ministre de la Justice, Adnane Addoum, s’est aussi arrêté sur « la campagne de dénigrement menée par l’opposition afin d’altérer la vérité, notamment en ce qui concerne les arrestations » dans les rangs de ses partisans. Il a assuré que celles-ci ne sont pas à caractère vindicatif et que la justice « œuvre comme à son habitude lorsqu’elle est notifiée d’un fait déterminé ou lorsqu’elle obtient des informations ou des aveux des personnes concernées ». Ministre d’État, M. Albert Mansour a pour sa part estimé que le gouvernement se doit d’adopter une position unifiée face à l’opposition, « afin de déjouer les tentatives de cette dernière qui essaie de montrer qu’elle a raison et que c’est le gouvernement qui a tort ». Après s’être entendu sur la nécessité de répondre à tout ce qui se dit « pour que l’opinion publique ne pense pas que l’action de l’opposition est correcte », le Conseil des ministres a décidé de charger le ministre de l’Information, Élie Ferzli, ainsi que M. Mansour de « suivre de près les prises de position (de l’opposition) et d’attirer au besoin l’attention de chaque ministre, afin qu’il s’empresse d’éclaircir tout point le concernant ». Le gouvernement a également décidé d’expliquer à la population les raisons des arrestations opérées dans les rangs de l’opposition, « surtout que parmi les personnes maintenues en détention, certaines avaient reconnu les charges retenues contre elles ». La solidarité gouvernementale a cependant pris un sérieux coup lorsque la liste des membres des conseils d’administration des hôpitaux gouvernementaux – élaborée à l’avance – a été soumise aux ministres. Plusieurs d’entre eux ont exprimé de fortes réserves sur les choix opérés et certains ont été jusqu’à qualifier les nominations de « n’importe quoi ». Le ministre Sébouh Hovnanian a notamment protesté contre la faiblesse de la représentation arménienne, un seul Arménien ayant été nommé à l’Hôpital gouvernemental de Beyrouth. Explication du Conseil des ministres : des Arméniens ont été nommés dans les régions où cette communauté possède une présence comme à Beyrouth, alors que dans les autres régions, il fallait privilégier les habitants. Le dossier des nominations n’a pas été le seul à susciter des grincements de dents. La politique suivie par le gouvernement pour réduire les dépenses a été également contestée sous certains aspects, notamment par M. Karam Karam. Ce dernier a fini par quitter la salle en signe de protestation contre l’opposition du ministre des Finances, Élias Saba, à une représentation officielle du Liban à la réunion annuelle de l’OMS, alors qu’il avait été décidé que les autorités chargeront leurs missions diplomatiques à l’étranger de les représenter aux conférences internationales. M. Karam a insisté sur l’importance de « la valeur morale » de la participation libanaise à ce genre de réunions. Il a ensuite annoncé, avant de quitter la salle, qu’il compte participer à titre personnel et à ses propres frais à la réunion de l’OMS. Quoi qu’il en soit, pour M. Omar Karamé, qui a répondu aux questions de la presse au terme de la réunion, le Conseil des ministres était « excellent ». Il devait réaffirmer que la loi électorale sera examinée le 15 janvier, mais M. Ferzli, qui a annoncé les résolutions officielles, devait se montrer plus évasif sur la question, estimant que le 15 janvier est « une date de principe » avancée par le chef du gouvernement, et que l’examen de la loi électorale pourrait intervenir plus tard ou plus tôt. Les autres résolutions du Conseil des ministres sont les suivantes : – Étendre jusqu’à la fin du mois de février le délai fixé pour le gel des prix du mazout. – Maintenir le programme « Export Plus » en ce qui concerne Idal et proroger le contrat avec la société Véritas pour résoudre le conflit au sujet des marchandises qui s’entassent. – Envoyer des aides alimentaires aux pays du Sud-Est asiatique ravagés par les tsunamis. – Charger le Conseil de la fonction publique d’organiser un concours pour régler le problème des enseignants contractuels dans les cycles primaires et complémentaires.
Le gouvernement a décidé de passer à l’attaque et de répondre promptement aux critiques politiques qui lui sont adressées par l’opposition, partant du principe qu’il est victime d’une campagne de « dénigrement ». Mais si le Conseil des ministres a pu s’entendre pour réagir comme un seul homme au niveau politique, il n’a pas réussi à maintenir cette solidarité lorsqu’il...