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Le président de la Chambre s’en prend à l’ambassadeur US et à Joumblatt Berry répond au « haut-commissaire » Feltman : « Anjar est notre frère siamois et aucune chirurgie ne nous séparera »

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a réagi hier ironiquement à l’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Feltman, au lendemain de son entretien avec le Premier ministre Omar Karamé au Sérail. La teneur de cet entretien, publié hier par le quotidien as-Safir, a en effet fait sortir M. Berry de ses gonds, particulièrement en ce qui concerne la partie relative au rôle que joue le QG des services de renseignements syriens de Anjar. M. Feltman aurait en effet dit à M. Karamé : « Vous protestez contre tout ce que je fais, mais pourquoi acceptez-vous l’ingérence d’un responsable sécuritaire syrien installé à Anjar ? » Ce à quoi le chef du gouvernement aurait répliqué : « Celui qui est à Anjar est syrien et représente les autorités syriennes. Nous sommes d’accord avec elles sur plusieurs choses, et nous avons de nombreux accords et traités qui nous lient. Il existe entre nous une coordination importante sur plusieurs questions. Alors que vous agissez contrairement aux usages diplomatiques. » Qualifiant Jeffrey Feltman de «haut-commissaire américain », Nabih Berry a déclaré à l’intention du diplomate : « Nous n’avons besoin des leçons préparatoires de personne. Anjar est un frère, un voisin proche, un allié, un frère siamois. Quant à vous, ces expressions, vous les attribuez généralement à Israël. » Réagissant aux affirmations de M. Feltman devant M. Karamé selon lesquelles le pouvoir s’ingère directement dans le processus électoral, ce qui constitue un début de falsification, M. Berry a indiqué : « Le haut-commissaire nous dit qu’il veut surveiller les élections. Lors de la visite de l’ambassadeur, durant les fêtes, nous lui avons dit qu’il était possible de s’entendre sur un accord entre nous et le Congrès US concernant une observation réciproque des élections parlementaires. Il n’est pas raisonnable que celui qui est né d’hier en matière de démocratie (les États-Unis) surveille celui qui a une pratique de milliers d’années, dans la mesure où la première Assemblée représentative a été fondée par les Phéniciens à Tyr. De plus, les États-Unis, lors des dernières élections, ont refusé la présence d’observateurs européens pour surveiller le scrutin. Ces derniers ont même été humiliés à Oklahoma et ailleurs. » Le président de la Chambre a ensuite poursuivi son attaque contre M. Feltman, s’en prenant aussi au chef du PSP, Walid Joumblatt, qui avait affirmé hier à L’Orient-Le Jour, dans l’article de notre collaborateur Ziyad Makhoul, que « Nabih Berry avait perdu sa crédibilité et qu’Amal était en décomposition totale ». « Vous avez réussi à scinder tous les Arabes les uns des autres. Mais l’opération visant à séparer les frères siamois ne réussira pas, même par la chirurgie », a-t-il indiqué à l’ambassadeur US. « Vous essayez en vain, et certains au Liban qui ont perdu leur âme essayent avec vous. Aussi affirment-ils que les positions stables d’Amal sont en décomposition totale et que Nabih Berry a perdu sa crédibilité. Amal a-t-il perdu son immunité parce qu’il était toujours constant dans ses positions stratégiques vis-à-vis de la Syrie et des Arabes ? Nabih Berry a-t-il perdu sa crédibilité parce qu’il pariait que Walid Joumblatt n’en arriverait pas là ? » a-t-il conclu. Il convient de noter que dans le cadre de ses audiences, M. Berry a reçu, entre autres, un certain nombre de députés du bloc joumblattiste. Le président de la Chambre aurait invité les nombreux députés qu’il a reçus à « ne pas se laisser entraîner dans la manipulation des instincts, opérée sous l’influence des interventions internationales excessives au niveau des élections ». Selon M. Berry, « tout ce tintamarre autour de la 1559, du rôle syrien et des élections vise à encourager les Libanais à sombrer dans la discorde ». Il a par ailleurs mis en garde contre « le danger des petites circonscriptions et les tentations de cantonisation et de partition que ces dernières portent en elles, à l’heure où les projets de partition nous guettent en Irak ».
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a réagi hier ironiquement à l’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Feltman, au lendemain de son entretien avec le Premier ministre Omar Karamé au Sérail.
La teneur de cet entretien, publié hier par le quotidien as-Safir, a en effet fait sortir M. Berry de ses gonds, particulièrement en ce qui concerne la partie relative au rôle que joue le QG...