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Actualités - OPINION

opinion Allume une chandelle !…

Par Georges KHADIGE Au seuil de cette nouvelle année 2005 où l’on allume et l’on éteint des chandelles, il m’est revenu à l’esprit ce vieux proverbe chinois qui donne aux pessimistes et aux défaitistes de tous genres un conseil plein de sagesse et de luminosité : « Au lieu de maudire l’obscurité, allume une chandelle, aussi petite soit-elle. » En paraphrasant ce proverbe, ne pourrait-on pas conseiller à ceux qui auraient tendance à penser et à agir autrement, au lieu de maudire leur pays et tout ce qui s’y passe, même si on a mille et une bonnes raisons de le faire, ce que tout le monde pourrait parfaitement le comprendre, d’essayer plutôt d’apporter son petit grain de sable pour aider à la reconstruction de l’édifice, sa petite goutte d’eau pour abreuver la terre assoiffée de la patrie, son petit rayon de soleil pour illuminer le chemin de ceux qui risquent de trébucher et qui sont en voie de désespérer ? De se demander en quoi le désespoir peut résoudre les problèmes ? Car comme disait Vauban : « Il n’y a pas de situations désespérées, il y a des gens qui désespèrent de la situation. » À cet égard, une vieille histoire que m’a racontée un jour un ami a frappé très fortement mon imagination. Il s’agissait d’une situation où l’on ne parvenait à mettre que des zéros et les zéros s’accumulaient les uns après les autres jusqu’à se compter par dizaines, voire par centaines, sans jamais pouvoir acquérir la moindre valeur et l’on désespérait ainsi de parvenir au moindre résultat positif, quand vint un génie qui mit en début de ligne un « un » et tout à coup le néant se transforma en un nombre incommensurable. Chimère dira-t-on, conte pour enfants, rêverie de naïf, peut-être, mais si l’on ne croit pas qu’un jour ou l’autre on peut parvenir à mettre ce « un », ou à aider à le mettre, pour transformer le zéro en infini, pour reprendre le titre d’Arthur Koestler, on ne pourra jamais rien faire dans la vie, et la sagesse orientale dit bien que l’aventure des mille miles commence par le premier pas. Souvent, en écrivant ces choses, je me demande pourquoi je le fais, pourquoi je le répète, pourquoi j’insiste alors que j’ai conscience d’affronter en cela le scepticisme général, l’incrédulité des uns, l’hostilité des autres et, pire que tout, la dérision d’un certain nombre. Serais-je une voix qui crie dans le désert ? Donnerais-je des coups d’épée dans l’eau ? Me laisserais-je aller aux élucubrations d’un utopique, d’un rêveur optimiste et béat, ou d’un sermonneur d’un autre âge ? Peut-être, mais au moment où je risque moi-même de me décourager, me reviennent à l’esprit ces paroles pleines de sagesse que se plaisait à me répéter inlassablement ma mère : je suis comme l’horloge, je sonne les heures, s’il y a quelqu’un pour entendre, il entend, s’il n’y en a pas, je n’en continue pas moins de sonner. Cette sagesse me guide encore aujourd’hui dans mes paroles, mes écrits et mes actes. Je ne cesse de me répéter que je dois, comme ma mère, dire ce que je pense, apporter mon témoignage, valant ce qu’il vaut, ni plus ni moins, sans me faire d’illusions sur sa portée ni sur son importance, mais c’est mon témoignage quand même, ma vie, mon credo. C’est mon message à cette jeunesse que je côtoie depuis quarante et un ans, c’est-à-dire depuis le jour où j’ai commencé à enseigner et où j’avais presque le même âge que mes étudiants, et parfois même moins, à aujourd’hui où j’ai les petits-enfants de mes camarades de promotion et les enfants de mes anciens étudiants, cette jeunesse qui est ma source de jouvence et en qui réside le secret de ce que je considère, à tort ou à raison, mon éternelle jeunesse, de cœur si ce n’est de visage, et encore moins de mes cheveux blancs, tout blancs, qui ont d’ailleurs commencé à blanchir dès l’âge de vingt et un ans.
Par Georges KHADIGE
Au seuil de cette nouvelle année 2005 où l’on allume et l’on éteint des chandelles, il m’est revenu à l’esprit ce vieux proverbe chinois qui donne aux pessimistes et aux défaitistes de tous genres un conseil plein de sagesse et de luminosité : « Au lieu de maudire l’obscurité, allume une chandelle, aussi petite soit-elle. »
En paraphrasant ce proverbe, ne...