Jeune Talent Fouad Nohra, sa musique fait boom boom! (photos)

De la musique classique à la variété, de la trompette au piano, des textes à la musique et de la France au Liban, Fouad Nohra a fait le tour de son éducation musicale avant de sortir son premier album, «Boom Boom», distribué en France et au Liban. Fouad Nohra fait partie d’une nouvelle génération de musiciens qui ont su profiter de leur adolescence vécue à l’étranger, de leur formation musicale, de leur nostalgie et de leur ouverture d’esprit pour épanouir une culture qui revendique son universalité. Ce jeune homme de 26 ans, «bientôt 27», tient-il à rectifier fièrement, grand, mince, les yeux malicieux, le sourire charmeur et la voix chaude, sait déjà très bien ce qu’il veut et surtout ce qu’il ne veut pas du tout faire: «Suivre les conventions», annonce-t-il en préambule. En lui se mêlent sentimentalisme et révolte dans une surprenante logique. Sa musique et ses textes font rimer amour avec humour. Au menu de son CD Boom Boom, dont il a écrit les paroles et la musique, signé les arrangements et produit l’ensemble, priorité à la légèreté et aux rythmes, aux chansons à textes et à une variété plus facile, avec des paroles en français et de petites parenthèses arabes. Tous ses instruments, dont il manie facilement la grande partie, s’accordent bien ensemble; violons classiques, guitares modernes, bouzouki et ouds orientaux cohabitent en toute harmonie. «J’essaie de créer ma propre musique-fusion, avec tout ce que j’ai appris, puisée à partir d’un style franco-oriental, où la structure de la composition serait occidentale dans un esprit oriental.» Huit titres et autant de thèmes: l’amour, J’aimerais bien que l’on se revoie et L’amour, ça ne s’oublie pas; la femme, Elle est tout simplement une femme, chanson-phare de l’album; la guerre avec Je suis là dans tout ça; ou encore la nostalgie De la fenêtre je vois Paris. Ses premiers textes d’adolescent parlent de ses émois et de ses désirs. Le titre Boom Boom n’a évidemment pas été pris au hasard, évoquant, pour lui, à la fois la fête et les échos de la guerre. Une formation classique Boom boom aussi pour le cœur qui bat… Celui de Fouad qui, à 10 ans à peine, s’intéresse déjà beaucoup à la musique, au point d’improviser des airs et de s’inscrire au Conservatoire régional de Rennes. Il va y apprendre la théorie d’abord (harmonie, contrepoint, analyse, fugue) et la pratique. Six ans de trompette, son instrument de prédilection. «Il m’a permis d’intégrer l’Orchestre symphonique junior de Rennes ainsi que la fanfare.» Et de nombreuses années de piano et de guitare vont en faire un musicien accompli. De plus, le jeune Fouad va s’inscrire à une école de jazz, La harpe, où il va «apprendre la liberté dans la composition et l’expression. L’improvisation m’a beaucoup apporté», précise-t-il encore. «Manier plusieurs instruments n’était pas chose facile. Mais cela m’a servi, plus tard, dans la composition et l’orchestration.» Durant ses escapades à Paris, Fouad fréquente des groupes de reaggae et de rock, «une expérience rafraîchissante dans le monde classique où je naviguais.» En 1997, après avoir décroché son bac, il retrouve le Liban et s’inscrit, naturellement, au Conservatoire national (Beyrouth), pour y étudier la musique orientale. «Six ans de cours, mais surtout de recherches personnelles. Pour moi, la musique est un art basé sur la science. Si on ne fait pas d’études, on ne peut pas défendre sa musique.» Passion et métier Pour avoir cette liberté de créer et de produire son propre travail, Fouad a bien compris que son parcours devait passer par une musique plus commerciale et par la création d’un studio où il peut travailler en toute liberté. «J’ai été sollicité par la publicité, pour laquelle je travaille beaucoup. J’ai signé de nombreuses musiques pour de grands produits. Je me suis également chargé de l’habillage de la chaîne télévisée Arte.» Sollicité également par de nombreux artistes libanais, dont Ziad Maher, Tony Abou Jaoudé et Ghady, à qui il compose des futurs hits, il trouve encore le temps de travailler sur un nouvel album, prévu pour «quand il se terminera!» «Avant l’été prochain», ajoute-t-il plus sérieusement. Il avoue enfin, haut et fort: «Il faut une musique avec une attitude. Certaines chanteuses feraient bien d’être des top models! Moi je veux toucher les gens, être actuel et exporter ma musique.» Tout un programme! Carla HENOUD