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Actualités - CHRONOLOGIE

Organisations - Publication, hier, à Beyrouth du rapport mondial sur le développement humain Le Liban gagne trois places dans le classement annuel du Pnud (photo)

Le Liban a gagné trois places au classement du rapport mondial sur le développement humain, mesuré chaque année par le Pnud. Notre pays, qui était classé l’année dernière à la 83e place, occupe aujourd’hui la 80e position. L’indice du développement humain (IDH) a pris de l’importance au fil des ans. C’est un indice composite qui mesure l’évolution d’un pays selon trois critères de base du développement humain : la santé et la longévité (mesuré d’après l’espérance de vie à la naissance), le savoir (mesuré par le taux d’alphabétisation des adultes et le taux de scolarisation) et le niveau de vie (mesuré par le PIB). C’est selon cet indice que les pays sont classés. « Si le Liban a gagné des places cette année, ce n’est pas grâce au PIB mais à l’alphabétisation. » C’est ce qu’a expliqué à L’Orient-Le Jour David Stewart, économiste auprès du bureau du rapport mondial sur le développement humain, venu spécialement de New York pour le lancement du document au Liban. Ayant pour thème cette année « La liberté culturelle dans un monde diversifié », ce quinzième document annuel, publié par le Pnud depuis 1990, souligne l’importance de la diversité culturelle dans un monde en pleine mondialisation. Le rapport de 285 pages évalue la situation du développement humain dans 177 pays. Cette année, la Norvège, la Suède, l’Australie, le Canada et les Pays-Bas occupent les cinq premières places alors que le Burkina-Faso, le Niger et la Sierra Leone viennent respectivement en 175e, 176e et 177e position. C’est lors d’une conférence de presse organisée par le Pnud et tenue à la Maison des Nations unies, place Riad el-Solh, que la publication du rapport a eu lieu, en présence du représentant permanent du Pnud au Liban, Yves de San, de David Stewart, Nadine Shamounki, attachée de presse auprès du bureau du Pnud à New York, et d’une quarantaine de journalistes délégués par la presse libanaise et régionale. En effet, ce rapport, publié chaque année en grande pompe par le Pnud, constitue pour la presse arabe l’un des rares documents où des données chiffrées sont disponibles... Hier donc, au cours de la conférence de presse, M. Stewart a relevé que « la diversité culturelle devient de plus en plus importante dans un monde en pleine mondialisation, mais le respect de cette diversité culturelle n’est pas lié à la croissance ou au développement économique d’un pays donné ». Et d’ajouter : « Quand un pays ne respecte pas la diversité culturelle, la démocratie ou ses minorités, il fera probablement face à une situation qui générera des guerres et des conflits. » Les exemples ne sont que trop nombreux, dans toutes les zones du monde, que ce soit au cœur de l’Europe avec les Basques en Espagne ou les catholiques en Irlande du Nord, ou en Amérique latine, et bien sûr en Afrique et au Moyen-Orient. En réponse à une question de L’Orient-Le Jour, le spécialiste new-yorkais a indiqué que « les chiffres utilisés dans le rapport datent de 2002, mais pour étudier la diversité culturelle, le contexte historique des pays étudiés a été pris en considération ». Le Liban, qui aurait constitué une très bonne étude de cas, que ce soit sur le plan du respect des libertés religieuses, du multilinguisme ou encore de la naissance de conflits due aux différences communautaires et religieuses, a été brièvement cité dans le rapport pour un aspect positif : la représentativité communautaire au Parlement. D’autres pays ont été pris en exemple également : en Inde, ce sont les jours fériés nationaux et propres à chaque communauté qui ont été pris en considération. En Australie, le pays qui occupe la troisième place dans le classement du Pnud, la longévité des aborigènes est inférieure de vingt ans à celle des autres habitants du pays. L’américanisation culturelle est aussi mise en avant. Ainsi, le rapport souligne que les productions des États-Unis comptent à elles seules pour 85 pour cent des films projetés dans le monde. Les dix films les plus vendus de tous les temps, sur les marchés à l’extérieur des États-Unis, sont certes américains. Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, M. Stewart a indiqué que « le rapport publié chaque année donne une vue d’ensemble de la situation des pays du monde, sans pour autant entrer dans les détails particuliers à chaque État ». Certes, ce sont les données chiffrées qui posent le plus problème, notamment dans les pays en développement. « Souvent les chiffres fournis par les États sont différents de ceux enregistrés par les agences internationales présentes sur le terrain », a-t-il dit. « Ce sont les chiffres recueillis par les agences internationales et onusiennes qui sont finalement adoptés », a-t-il ajouté. Pour publier un rapport exact, le Pnud procède également à l’unification des normes des indicateurs étudiés. À la question de savoir si le rapport publié depuis quinze ans pèse sur la politique adoptée par les États, M. Stewart a relevé que « grâce à ce document, depuis quelques années, des rapports régionaux et nationaux sont publiés régulièrement ». En septembre prochain, le troisième rapport sur le développement humain dans le monde arabe sera publié à partir de Beyrouth. Pour 2004, le thème sélectionné est la démocratie, sujet encore tabou dans les pays du Golfe et du Moyen-Orient. Patricia KHODER
Le Liban a gagné trois places au classement du rapport mondial sur le développement humain, mesuré chaque année par le Pnud. Notre pays, qui était classé l’année dernière à la 83e place, occupe aujourd’hui la 80e position.
L’indice du développement humain (IDH) a pris de l’importance au fil des ans. C’est un indice composite qui mesure l’évolution d’un pays selon trois...