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HUMEUR Naouèl, la culture


Appelons un chat un chat. Noël, c’est le sapin, beaucoup. C’est la messe de minuit, un peu. Et tout le chariot lumineux des guirlandes, des haut-parleurs qui éructent des standards de la saison à 120 bpm, des papas Noël aux prises avec des gosses qui veulent tout le magasin et leur flanquer des coups de pied. Ça, c’est pour le rayon enfants. Côté grandes tiges, ce sont les tonnes de dindes toujours trop sèches, les résas dans des restaurants qui, année de super crise géante oblige, attirent le chaland avec des prix moins tape-à-l’œil qu’en 2002, des robes fantastiques sorties de Beyrouth D.T. Bref, tout l’attirail éternellement recommencé. On est encore à peu près dans Noël. Mais on tombe très vite dans Naouèl, cette grande entreprise qui a buggé le monde entier depuis que l’argent fait tourner le monde, comme le chante la grande Liza Minelli.
Naouèl, pour ceux qui vivent sur une île déserte et dans un chalet de montagne, attaque son petit monde à la même période que l’Avent. Jingles all around, à s’en flanquer la nausée. La tirelire géante. Cadeaux de société, de convenance, de famille, d’enfants, d’ados, de dépressifs, BA tous azimuts. Plus le temps pour la foi, la politique ou la culture, grands obstacles intellectuels à la consommation hystéricodingue. Pauvre culture : si les églises et le grand Sérail se remplissent aux heures de grandes affluences, ce n’est pas le cas des ciné-clubs, des galeries et autres centres où on essaie de se souvenir de certains mots très compliqués comme « livre », « couleur » ou « film noir ». Bien sûr, le Musée national s’offre une nocturne et une non négligeable exception gratuite à la règle, sans condition, de Naouèl. Dépense ou crève. Alors, pour ne pas crever, les acteurs de la vie culturelle louent une petite chambre en enfer. Les « open houses », les « shoppings », les «happenings » fleurissent et meurent. « L’art à petits prix de Naouèl» a au moins le mérite d’avoir familiarisé les familles chics à autre chose qu’aux monogrammes et autres exotismes tarabiscotés qui font toujours un tabac dans les fonds de tiroirs oubliés. C’est déjà ça. Joyeux Naouèl, saupoudré de culture.

Diala GEMAYEL
Appelons un chat un chat. Noël, c’est le sapin, beaucoup. C’est la messe de minuit, un peu. Et tout le chariot lumineux des guirlandes, des haut-parleurs qui éructent des standards de la saison à 120 bpm, des papas Noël aux prises avec des gosses qui veulent tout le magasin et leur flanquer des coups de pied. Ça, c’est pour le rayon enfants. Côté grandes tiges, ce sont les...