NATIVITÉ La Noël de Noël

Je suis allé voir Noël, j’ai vu une Vierge et un Enfant
Les yeux et le cœur étonnés d’avoir à naître si petitement
J’ai offert mon cœur à l’Enfant, un sourire à la Vierge
Et me voici servi avant même que je serve.
Un peu d’encens qui brûle déposé sur une table
Ferait bien dans cette grotte qui sent si fort l’étable
Un peu d’or qui habille ces poutres mal équarries
Un peu de myrrhe pour adoucir ces reins endoloris.
Mais où trouver tout cela par cette rude nuit d’hiver
Où la bise a gelé la source dans la vallée,
Où la fontaine est loin et l’écuelle est glacée ?
Dehors le vent fait faire des boucles aux flocons
Sous le seuil de la porte, quelques-uns sont entrés
Un bruit de pas dehors, des bergers, des moutons,
Venus sans avertir. Qui donc les attendait ?
Des mains fermes et rugueuses ont tenu Jésus un moment,
Le petit se laisse faire, il n’a pas l’air gêné.
Avec leurs corps rudes, habitués à marcher.
Ils ont réchauffé l’endroit, l’enfant n’a pas pleuré.
Le petit a été allaité, il n’y avait pas d’eau chaude.
Pas de tisane, pas de bouillon pour Marie et pour Joseph.
L’âne a bougé ses longues oreilles, le bœuf reniflé,
C’est peut-être leur façon de se déclarer satisfaits,
Car le foin ne manque pas, n’était la mangeoire occupée.
Je souris de nouveau, je regarde rassasié,
Marie et Joseph à leur fils affairés
Mais il faut que je quitte ce précaire abri
Et boucler mon cartable, on a classe aujourd’hui.
Papa vient me réveiller, il croit que je dors encore
Il ne sait pas que Marie m’a souri, et que Joseph m’honore,
D’un bienveillant regard, qui vaut son pesant d’or.
Je prends congé et marche vers la porte après avoir touché
La main menue de Jésus, qui agite ses bras excités
Petit enfant « au revoir », et à demain peut-être
Je viendrai te faire jouer, si mes parents le permettent.

Fady NOUN