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CADEAUX DE NOËL - Les jeux d’identification sont en vedette, les classiques se défendent bien Les enfants veulent jouer à la star ou ressembler aux héros des bandes dessinées(photos)

« Cher Père Noël, je voudrais... » c’est de cette manière qu’avec l’aide de leurs parents ou de leurs éducateurs, des millions d’enfants sages entament leurs lettres au Père Noël. Avec une écriture des plus appliquées, souvent truffée de fautes d’orthographe, parsemée d’explications, ou au moyen de dessins soigneusement détaillés et coloriés ou même d’autocollants, lorsqu’ils ne savent pas encore écrire, ils dressent la liste des joujoux qui peuplent leurs rêves. Des rêves qui évoluent au fil des ans, en fonction des modes véhiculées par les médias, télévision en tête. Si les fillettes s’identifient aux stars du show business, les garçons, eux, rêvent de ressembler aux héros super musclés des bandes dessinées. Çà et là, on continue néanmoins d’apprécier les incontournables classiques : poupées, jeux éducatifs, jeux de construction ou voitures téléguidées.

Des semaines, voire des mois à l’avance, les enfants rêvent déjà des jouets par milliers que le Père Noël va leur offrir. Car selon la légende, ce vieux personnage sympathique à l’allure d’un grand-père a le pouvoir surnaturel de combler leurs moindres désirs, lui qui peut voler avec son traîneau et ses rennes, se retrouver dans différents pays au même moment, se glisser dans les foyers par la cheminée ou même par la fenêtre. Alors pourquoi ne pas lui écrire une petite lettre, ou plutôt une longue, histoire de recevoir la poupée de ses rêves ou le jouet que l’on a vu à la télévision et qui semble si attrayant ?

Les listes se font et se défont
Certes, les parents ne sont pas innocents dans l’installation de cette coutume. Dès le début du mois de décembre, ils bombardent leurs enfants de questions du genre « Que vas-tu demander au Père Noël cette année ? », ou de remarques comme « Il est grand temps de lui écrire », ou alors « Je ne peux t’acheter ce jouet maintenant, tu le demanderas au Père Noël ». Souvent, ils emmènent leurs chérubins dans les magasins de jouets, afin de leur donner le choix, mais aussi d’attirer leur attention sur tel ou tel autre jouet qui aiderait à leur développement.
Résultat, les listes se font, se défont et se refont au gré des humeurs, des goûts et des envies. Sans oublier l’influence des camarades et des parents qui tentent tant bien que mal de poser des limites. Car « le Père Noël est vieux, il ne peut offrir plus de 4 ou 5 paquets à chaque enfant », entend-on ici. Là, on est plus strict, « le Père Noël offre un seul beau cadeau ou même deux. Les autres sont offerts par la famille et les proches. Après tout Noël n’est-elle pas la fête du partage et de la joie ? »
Mais quels sont les jouets les plus sollicités cette année ? Ressemblent-ils encore à la poupée ou au train électrique de notre enfance ? Certes, non. Les jouets ont évolué, les enfants aussi, ces derniers traversant plus tôt les différentes étapes de l’évolution, tant psychologique que motrice. Quant aux médias, leur rôle dans la création de phénomènes de mode n’est plus à démontrer, même dans le jouet pour enfant.

La poupée Bratz, idole
des fillettes et des adolescentes
Cette année, ce sont principalement les jeux et jouets d’identification qui ont la cote auprès des enfants des deux sexes, tous âges confondus. Dès leur plus jeune âge, alors qu’elles ne savent pas encore écrire, les fillettes demandent un bébé ou un poupon à baigner, à langer, à nourrir au biberon, histoire d’imiter leur mère. À ce stade, peu importe la marque. Mais aussitôt qu’elles sont capables de s’exprimer et d’expliquer leurs désirs, autrement dit dès 3 ans, les filles deviennent plus spécifiques. Cuisiner, faire le ménage, meubler la maison est leur passe-temps favori. Elles passent des heures à jouer à la maîtresse de maison, à faire semblant, en compagnie de leurs poupées préférées.
À partir de l’âge de 5 ans, rêvant toutes de devenir des stars et influencées par les émissions télévisées genre Star Academy ou tout simplement par la publicité, elles demandent systématiquement les jeux « Star party » ou leur équivalent, qui leur permettent de chanter dans un micro, sur fond de musique, leurs tubes préférés, de danser sur un tapis, ou de jouer au disk-jokey. Certes, elles en sont encore au stade de la poupée, mais pas n’importe laquelle. Sur la liste au Père Noël, les fillettes n’oublient pas de mentionner la nouvelle poupée de leur rêve. « Je voudrais la Bratz que j’ai vue à la télévision, avec ses habits de soirée et son scooter », écrit une fillette, alors qu’elle arrive à peine à former ses lettres. Poupée vedette de cette saison, supplantant la traditionnelle Barbie longtemps numéro un du hit parade, la poupée Bratz est désormais incontournable chez les filles. Plus branchée que sa concurrente, plus adaptée aux standards actuels de féminité, voluptueuse, lèvres charnues, habits très « in », facile à habiller et à déshabiller, la Bratz, sous toutes ses formes et ses couleurs, portant différents noms, et aux multiples accessoires, jusqu’au jacuzzi, est le rêve de chaque fillette, et ce jusqu’à l’âge de 10 ans, parfois même jusqu’à l’adolescence, voire même l’âge adulte. « J’es- père que le Père Noël va m’apporter la Bratz dont j’ai envie, avec ses tenues de bal et de ski, sinon je serais fâchée contre ma mère, dit carrément Laura, âgée de 7 ans et demi. Car, précise-t-elle, c’est elle qui conseille le Père Noël. » Certes, la poupée Barbie n’est pas pour autant jetée aux oubliettes, mais elle a été désormais rattrapée et probablement dépassée par ce phénomène de mode qui prend une ampleur démesurée.
D’ailleurs, les accessoires Barbie ont plutôt la cote auprès des filles plus âgées, à partir de l’âge de 8 ans : appareil photo, radio ou magnétophone, cartable scolaire, chaussures, trousses ou autres. Elles s’habillent et vivent encore à l’heure de la poupée fétiche qui a longtemps peuplé leurs rêves. « Nous voulons que le Père Noël nous apporte un sac à dos Barbie avec une trousse, une gourde, un sac de goûter et plein d’autres accessoires », disent en cœur les jumelles Fabienne et Nathalie, même si elles ne croient plus vraiment au Père Noël.

Le pouvoir et la force
pour les garçons
Quant aux garçons, si leurs goûts sont différents, ils privilégient eux aussi les jouets et jeux d’identification. Dès leur plus tendre enfance, alors qu’ils s’expriment à peine, jeux d’assemblage et de construction, outillage, garages, grues, camions et voitures figurent parmi leurs favoris. Certes, à cet âge, ce sont les parents qui font le choix, mais il est souvent fait en fonction du goût de leur enfant. Dès l’âge de 4 ans, les goûts se forgent, les volontés s’affirment. « Jamil a demandé une véritable moto à batterie. Il ne veut rien d’autre », remarque sa mère. Ne sachant pas encore écrire, le garçonnet a dessiné au Père Noël la moto de ses rêves. Certes, le Père Noël offrira à l’enfant quelques autres cadeaux comme des livres ou des jeux éducatifs, « mais pas plus, dit sa mère. Je ne voudrais pas qu’il en ait trop ; il ne s’intéressera plus à rien, d’autant plus qu’il recevra plein de cadeaux de la famille ». Gabriel et Pierre, deux frères de 4 et 6 ans, ont demandé au Père Noël des jeux de construction Lego bionical. « C’est une véritable folie, constate leur mère. Ils en rêvent depuis déjà deux mois. » Les garçons, qui partagent les mêmes goûts et sont des inconditionnels de la télévision, espèrent aussi recevoir les personnages vedettes « Action Man ». « Ce sont surtout les méchants qui les attirent, notamment ceux qui ont leurs dinosaures », observe leur mère. Mais comme tous les enfants de leur âge, il leur arrive d’hésiter ou de changer d’avis à la dernière minute. « Dans ce cas, dit-elle, j’échange le jouet, car c’est dommage qu’ils soient déçus à Noël ». D’autres garçonnets du même âge s’identifient plutôt à Batman, aux Ninja Turtles, qui opèrent un retour en force, cette saison, ou même à des catcheurs de bandes dessinées. Quels qu’ils soient, ces personnages superpuissants sont pour l’enfant synonymes de force et de pouvoir. Pour Ralph qui a 5 ans, ce sont plutôt les personnages de Dragon Ball ou les Power Rangers qui l’attirent. Mais il n’oublie pas de mettre bien en valeur le garçon Bratz, la navette des cosmonautes et les personnages des Playmobil que le Père Noël ne doit surtout pas oublier. « Le Père Noël fabrique les jouets, alors il pourra me les apporter tous », dit-il simplement.
De nombreux garçons, comme Michael, ne se soucient guère de ces figurines. Ce qu’ils aiment par-dessus tout, c’est manier les jeux électroniques, comme la Playstation, best-seller dans le genre depuis de nombreuses années. « Son bonheur est d’avoir un volant entre les mains et de jouer à la Formule un », dit sa mère. Les autres jeux ne l’intéressent pas. D’ailleurs, les jeux électroniques offrent une gamme variée pour tous les âges. Stéphane, qui est âgé de 8 ans, fait lui aussi partie de ces accros de jeux électroniques. Outre les livres qu’il lit durant des heures, il est attiré par les simulateurs, genre de casque faisant défiler certaines images et mettant l’enfant dans la situation quasi réelle d’un joueur de tennis, d’un footballeur, d’un snowbordeur, d’un boxeur ou autre. Certes, en période de Noël, quelques jouets vedettes font leur apparition au fil des années et des modes. Mais les classiques ne s’en portent pas plus mal, car les parents tentent de choisir des jeux « longue durée », qui contribuent au développement de leur enfant. Jeux éducatifs, jeux de construction, voitures téléguidées, travaux manuels, jeux d’imagination, mais aussi livres de lecture ne sont pas négligés, faisant la joie des petits enfants sages mais aussi de leurs parents. Mais sages, l’ont-ils tous été ? Probablement pas. Mais à Noël, sages ou pas, les enfants sont rois et le Père Noël est bien là pour les récompenser.

Anne-Marie EL-HAGE
« Cher Père Noël, je voudrais... » c’est de cette manière qu’avec l’aide de leurs parents ou de leurs éducateurs, des millions d’enfants sages entament leurs lettres au Père Noël. Avec une écriture des plus appliquées, souvent truffée de fautes d’orthographe, parsemée d’explications, ou au moyen de dessins soigneusement détaillés et coloriés ou même...