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Vie universitaire - Une causerie avec Issam Khalifé a été organisée sur « les enjeux de la crise » L’USJ poursuit son mouvement de solidarité avec l’UL

Les étudiants de l’Université Saint-Joseph (USJ) sont engagés dans les mêmes tranchées que les professeurs et les étudiants de l’Université libanaise (UL). C’est ce message que le bureau de l’Institut de sciences politiques (ISP) au sein de l’amicale estudiantine de l’USJ a choisi hier de transmettre, en choisissant d’inaugurer ses activités par une causerie sur le thème « Les enjeux de la crise de l’UL », en présence du professeur Issam Khalifé, membre de l’amicale des enseignants, et de la directrice de l’ISP, Fadia Kiwan.
Prenant la parole, le président du bureau de l’ISP, Jamil Moawad, a affirmé : « Si nous évoquons ce sujet, c’est parce que nous sommes conscients que la cause de l’UL constitue une étape primordiale pour la réalisation d’un Liban libre et uni ».
« Cela fait un mois que les professeurs sont en grève. Malheureusement, le pouvoir fait toujours la sourde oreille, et semble être perpétuellement en grève. Depuis un mois, 70 000 étudiants ne se rendent plus à l’université. En d’autres termes, 70 000 plumes ne peuvent s’exprimer librement. Il est légitime, dès lors, de se poser la question : s’agit-il d’une coïncidence ou d’un projet déjà mis au point ? D’autant plus qu’il existe environ quarante universités, lesquelles distribuent des diplômes qui ne méritent pas ce nom », a indiqué M. Moawad.
De son côté, Mme Kiwan a salué le mouvement estudiantin, qui a manifesté son appui à l’amicale des enseignants de l’UL, la semaine dernière. La directrice de l’ISP a fait remarquer que si M. Issam Khalifé était bien placé, en tant que membre de l’amicale des enseignants, pour évoquer la question d’un point de vue syndical, il pouvait et devait en parler sous l’angle de la citoyenneté. « La crise qui affiche l’UL intéresse tous les citoyens libanais parce qu’il s’agit de l’institution, par excellence, de la démocratisation et de l’enseignement. Si cette institution va mal, cela veut dire que le gouvernement traite les enjeux nationaux avec désinvolture », a-t-elle indiqué.
Mme Kiwan a par ailleurs distingué entre deux types de revendications : les revendications syndicales des enseignants telles que la Caisse de la mutuelle, droit acquis d’un réajustement des salaires avec effet rétroactif, ou la mise en place d’une nouvelle base de calcul pour les salaires de retraite. Il existe également les revendications stratégiques qui permettent à l’UL d’assainir son fonctionnement et d’être responsable de son efficacité, de son niveau et de son image, notamment à travers la création des Conseils académiques, qui permettent d’autonomiser et de responsabiliser l’UL. Les revendications stratégiques relèvent de la politique de l’enseignement supérieur et concernent tous les Libanais, a-t-elle ajouté.
Le respect de l’autonomie de l’UL et le retour à la gestion des Conseils académiques constituera une preuve du degré de sérieux du gouvernement dans sa volonté de pouvoir régler cette question, d’autant plus qu’elle ne crée pas de dépenses supplémentaires, a poursuivi Mme Kiwan. Elle s’est enfin demandée selon quel argument il était possible de ne pas souscrire à la création de ces conseils.
Pour sa part, le professeur Issam Khalifé a commencé par remercier les étudiants de l’USJ, qui se sont solidarisés avec l’UL, rappelant que c’est grâce à la grève qu’ils avaient observée en 1951 que l’université avait été créée.
M. Khalifé a ensuite mis l’accent sur la nécessité d’allouer des fonds à l’enseignement supérieur. « Dans le cas contraire, la société est en danger », a-t-il précisé. Il a ensuite évoqué les recommandations internationales en faveur du respect de l’indépendance de l’UL, contresignées par le gouvernement libanais. Concrètement, cela correspond au respect des Conseils représentatifs – qui regroupent étudiants, professeurs et membres de l’administration – et de leurs prérogatives, d’autant plus que le gouvernement s’était engagé de créer ces derniers.
Mettant l’accent sur la vocation sociale et académique de l’UL, M. Khalifé a ensuite énuméré les revendications des professeurs. Il s’est attardé sur le problème posé par les « universités-boutiques », avant de qualifier la cause de l’UL de « combat pour la justice sociale et l’avenir du pays ».
Le professeur a ensuite répondu aux questions des étudiants et a écouté leurs propositions. L’un d’entre eux, Samer Ghamroun, a estimé que le mouvement de protestation devait toucher l’enseignement supérieur en général et pas seulement la question de l’UL.
Les étudiants de l’Université Saint-Joseph (USJ) sont engagés dans les mêmes tranchées que les professeurs et les étudiants de l’Université libanaise (UL). C’est ce message que le bureau de l’Institut de sciences politiques (ISP) au sein de l’amicale estudiantine de l’USJ a choisi hier de transmettre, en choisissant d’inaugurer ses activités par une causerie sur...