EXPOSITIONS L’univers spirituel de Nizar Sabour au CCF et chez Aïda Cherfan - Portraits signés Varoujan Setian au catholicossat arménien (photos)

Le Centre culturel français (rue de Damas) et la galerie Aïda Cherfan (place de l’Étoile, 62, rue Hussein el-Ahdab) présentent, conjointement, les peintures de Nizar Sabour, un artiste syrien, fortement influencé par l’art iconographique.
Ses œuvres les plus récentes, qui se caractérisent par leurs grandes dimensions, sont au CCF. Regroupées sous le titre de « Vie dans la cendre», elles représentent des groupements de personnages hétéroclites, de figures angéliques et d’êtres déchus. Ou encore des sortes de natures mortes et de compositions semi-abstraites. Traitées en camaïeu de couleurs terre et ocre, et élaborées avec un mélange de pigments et de cendre, ces fresques sur panneaux de bois ou sur toiles sont, selon l’artiste, une allégorie de nos vies.
Aïda Cherfan, quant à elle, accroche « Les portails de l’âme » de Nizar Sabour. Une série de plus petite dimension, entièrement peinte sur bois ciselé. Là aussi les personnages mystiques, les saints, les moines, le Christ et ses disciples (dans une variation de La Cène ), La Vierge à l’enfant, etc.,sont les éléments centraux d’une iconographie moderne. Où techniques mixtes et une certaine tendance naïve signent la facture d’un style à la fois spirituel et contemporain.

Portraits signés Varoujan Setian
au catholicossat arménien
En septembre dernier disparaissait Varoujan Setian, un des grands photographes des années soixante au Liban, à qui l’on doit notamment les images les plus connues de Feyrouz et du Festival de Baalbeck. Indépendant, sensible et talentueux, ce véritable artiste a laissé derrière lui des archives photographiques qui englobent tous les événements de l’histoire du Liban, ses célébrités et ses hommes politiques, mais aussi les grandes figures de l’intelligentsia de sa patrie d’origine.
Pour lui rendre hommage, le musée de Cilicie (au catholicossat arménien à Antélias), organise, à l’occasion du soixante-quinzième anniversaire de sa naissance, une exposition d’une sélection de ses œuvres. Un accrochage d’une cinquantaine de portraits d’intellectuels arméniens du XXe siècle signés Varoujan Setian. Des écrivains et poètes, à l’instar de Barouïr Serag éliminé par les Soviétiques ou de Simon Vratzian, qui avait été Premier ministre en Arménie en 1918, avant de s’exiler au pays du Cèdre ; des musiciens, comme le compositeur et chef d’orchestre Parsegh Ganatchian ; des dramaturges et metteurs en scène, comme Georges Sarkissian ; des peintres, comme le fameux Mardiros Sarian, et des caricaturistes comme Diran Adjemian...
En noir et blanc ou en couleur, laminés et présentés en format 50 x70, ces portraits, fabuleusement expressifs – réalisés en studio ou dans le cadre de vie et de travail des personnes immortalisées – témoignent du grand art de leur auteur. Cette faculté qu’il avait de saisir instantanément la personnalité profonde de la personne face à son objectif. Et cette capacité à la transcrire à travers des photos, à l’esthétisme simple, où l’étincelle de vie ne se fane jamais. À découvrir jusqu’au 9 décembre.
Z.Z.