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Vie politique Corm : La souveraineté libanaise passe par la dépolitisation des communautés


L’ancien ministre des Finances Georges Corm a donné hier une conférence à l’Université Notre-Dame de Louayzé (NDU), sur le thème « L’image du Liban, soixante ans après l’indépendance », en présence notamment du président de l’Université, le père Boutros Torbey, et devant plusieurs professeurs et étudiants de l’établissement.
Dans le cadre de son intervention, M. Corm a avancé la thèse selon laquelle la souveraineté libanaise était, à l’heure actuelle, « ligotée et inachevée ».
L’ancien ministre a développé trois axes principaux pour développer cette théorie : la politisation des communautés, comme phénomène moderne dans l’histoire du Liban, le fait que le système communautaire libanais moderne n’exprime pas la démocratie consensuelle mais l’équilibre des forces régionales et internationales, et la prise en otage de la souveraineté économique et financière du pays.
Concernant la politisation des communautés, M. Corm a estimé que le Mont-Liban à l’ère maanide et chéhabiste ne reposait pas sur des structures communautaires, mais transcommunautaires, fondées sur le féodalisme des seigneurs qui récoltaient la jézia pour le compte de la Sublime Porte. Selon M. Corm, les communautés ne formaient pas à l’époque des corps sociaux et politiques statiques exerçant un pouvoir direct sur les sujets. La politisation des communautés aurait commencé avec la montée en puissance des pays européens et le système des millets et des capitulations.
Développant le deuxième axe de son exposé, l’ancien ministre des Finances a estimé que les communautés constituent un obstacle entre l’État et le citoyen et constituent aujourd’hui le fondement du système. Le fonctionnement de l’État dépend de la bonne volonté des leaders communautaires, qui sont sous l’influence d’États régionaux ou internationaux. C’est pour cela que la souveraineté libanaise est ligotée, dans la mesure où le Liban joue le rôle d’un État tampon, d’un abcès de fixation, comme il l’a été par le passé, en 1840, 1860, 1958, puis de 1975 à 1990. Dans ce cadre, le chemin vers la souveraineté passe par la dépolitisation des communautés, a-t-il souligné, et par la séparation entre les structures juridiques de l’État et celles des communautés.
Évoquant enfin la prise en otage de la souveraineté économique et financière du pays, il a évoqué le danger d’une dépendance toujours plus importante du Liban avec l’endettement et les dépenses continus du secteur public et l’accroissement de la dette publique sous de nombreux prétextes, comme la reconstruction du pays, ou le renflouement de l’armée.
L’ancien ministre des Finances Georges Corm a donné hier une conférence à l’Université Notre-Dame de Louayzé (NDU), sur le thème « L’image du Liban, soixante ans après l’indépendance », en présence notamment du président de l’Université, le père Boutros Torbey, et devant plusieurs professeurs et étudiants de l’établissement. Dans le cadre de son...