Communautés - Messe patriarcale maronite pour le jubilé d’or de la basilique de la Médaille miraculeuse Indépendance, souveraineté, liberté : Sfeir proclame à nouveau son credo national (photo)

«Indépendance, souveraineté, liberté de décision ». Comme à toutes les messes que le patriarche Sfeir célèbre depuis plusieurs années, ces mots ont retenti hier dans la basilique de la Médaille mirculeuse, à Achrafieh, qui célébrait son jubilé d’or et la clôture de l’année spéciale qui a marqué cet anniversaire.
La cérémonie religieuse a été intentionnellement fixée au 27 novembre, à la date même où, en 1830, la Vierge est apparue à Catherine Labouré et lui a confié la tâche de faire frapper une médaille à son effigie, dont la fortune fut immense et lui valut le titre de miraculeuse, pour les prodiges qui l’accompagnèrent.
Avec un léger retard sur le programme, le patriarche est arrivé place Sassine vers 17h40 et a été salué par quelques personnalités, parmi lesquelles on notait le député Michel Pharaon, ainsi que l’ancien député Michel Sassine, M. Massoud Achkar et M. Toufic Hindi.
Et comme à chaque visite pastorale du patriarche hors de Bkerké, que ce soit au Liban où à l’étranger, liesse, applaudissements, poignées de riz, youyous et... bousculade bon enfant étaient au rendez-vous. Toutefois, grâce à un service d’ordre efficace auquel ont contribué les Jeunesses mariales, l’une des cinq associations qui rayonnent de la spiritualité de saint Vincent de Paul, ainsi que les Scouts et les Guides du Liban, le calme a prévalu tout au long de la visite, et notamment durant la cérémonie religieuse.
Le chef de l’Église maronite, dont le programme est en ce moment particulièrement chargé, s’est dirigé à pied, au son de la fanfare de Hasroun et précédé d’une bannière de la confrérie de l’Immaculée Conception, vers la Maison centrale de la Sainte-Famille, où se dresse la basilique, suivi par des centaines de fidèles.
La messe était concélébrée par NN. SS. Boulos Matar, archevêque maronite de Beyrouth, Samir Mazloum, visiteur apostolique maronite, Paul Dahdah, évêque latin de Beyrouth et le père Antoine Abboud, visiteur des Lazaristes. Elle a été suivie par les fidèles massés à l’intérieur de la basilique ainsi que dans sa cour d’entrée, où la cérémonie était retransmise sur un grand écran. Un drapeau des Forces libanaises et un portrait de Béchir Gemayel émaillaient un paysage populaire plutôt sage.
Dans son homélie, le patriarche a brossé un bref historique de la présence au Liban des Lazaristes, venus dans le sillage des troupes fançaises après les massacres de 1860. Il a notamment mis en parallèle « le message de dialogue de miséricorde et d’amour de l’Évangile » avec « la haine, la vengeance et la violence homicide, telles qu’on peut les voir à l’action dans la région et à nos frontières depuis plus d’un demi-siècle ».
« Mais le Ciel n’a pas abandonné la terre, a repris le patriarche, et Dieu n’a pas créé le monde comme un satellite errant dans le vide, car Dieu est Providence, et s’occupe de toutes ses créatures petites et grandes, et plus particulièrement de l’homme qu’il a établi comme roi sur la création (...) Les apparitions occasionnelles de la Vierge, ici ou là, à Lourdes, à Fatima, au Brésil en sont des signes (...). À sa manière, la Vierge n’a jamais cessé de parler aux cœurs purs, enfants, hommes, femmes, religieux et religieuses ». Sortant du texte qu’il a préparé, pour clôturer son homélie, le patriarche a souhaité que le jour vienne où le Liban jouirait de son indépendance, de sa souveraineté et de sa liberté de décision. À l’issue de la cérémonie religieuse, le patriarche a rencontré les religieux et religieuses lazaristes, au salon de la communauté.

Fady NOUN