Communautés - L’APECL se penche sur le problème de la diaspora Pour éviter le service du drapeau, beaucoup de jeunes émigrés ne demandent pas la nationalité

Réunie depuis lundi au siège patriarcal de Bkerké, l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban (APECL) a consacré hier sa seconde journée de travail à l’examen de deux dossiers, celui de l’émigration libanaise et celui des écoles catholiques.
C’est la question de l’émigration qui a pris la plus grande partie de la journée de travail. Coordonnée par Mgr Jean Tayrouz, la réunion de l’assemblée générale a été marquée par des exposés de M. Farid el-Khazen, de Mlle Guitta Hourani, du député Nehmetallah Abi Nasr, de l’ambassadeur Sleimane Younès, de M. Doureïd Yaghi, du brigadier Sélim Habib et du père Hanoun Andraos.
Après les précisions géographiques et statistiques fournies par le Pr Farid el-Khazen et Mlle Hourani, dont l’intervention a été lue par M. Georges Labaki, le député Abi Nasr a exposé son projet d’octroi de la nationalité libanaise aux émigrés.
Ce plan a été divisé par le parlementaire en trois étapes :
1- traitement des demandes d’obtention de la nationalité libanaise déposées à la direction générale de l’état-civil. Une interpellation du gouvernement existe à ce sujet, et M. Abi Nasr propose même que la question de confiance soit posée en rapport avec la réponse qui serait donnée ;
2- proposition de loi d’octroi de la nationalité libanaise aux émigrés d’origine libanaise ;
3- octroi des droits politiques et sociaux aux émigrés, notamment le droit de vote et de candidature, après augmentation correspondante du nombre des députés de la Chambre, où douze nouveaux députés représenteraient l’émigration.
M. Abi Nasr devait annoncer que, depuis l’Indépendance, sa proposition est la seule qui ait porté sur ce sujet, pourtant essentiel.
Dix députés de différentes confessions ont signé la proposition de loi, qui sera soumise au vote de la Chambre, a précisé M. Abi Nasr, qui a demandé pour elle l’appui des Églises.

Le service du drapeau
Pour sa part, l’ambassadeur Sleiman Younès a parlé des principaux obstacles qui empêchent les Libanais émigrés de demander la nationalité libanaise. Dans l’ordre, il s’agit de la négligence, du caractère rebutant des formalités administratives et enfin du désir d’éviter le service du drapeau.
Le brigadier Sélim Habib devait mettre en lumière le côté juridique du service du drapeau, avant d’expliquer les divers mécanismes qui aboutissent à l’exemption définitive ou au report du service. Et de conclure sur un bilan individuel et national de l’expérience du service du drapeau jusqu’à présent.
Pour sa part, le père Andraos a parlé de la nécessité d’établir un annuaire de toutes les missions et organisations d’émigrés.
Les exposés ont été suivis de cercles de discussion.
L’assemblée générale s’est ensuite reformée, sous la présidence de Mgr Boulos Dahdah, pour écouter un exposé du secrétaire général des Écoles catholiques, le père Marwan Tabet, qui a évoqué un projet de charte des écoles catholiques au Liban, dont le texte définitif sera établi en commun avec les quatre universités catholiques présentes au Liban.
Les réunions de l’APECL se poursuivront jusqu’à samedi midi, heure à laquelle un communiqué final résumant ses travaux sera publié.