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Un ancien ministre déconseille au Liban de plaider le droit au retour


Selon un ancien ministre des Affaires étrangères, le Liban n’est pas en mesure de garantir aux Palestiniens le droit au retour dans leur pays et la mise en application de la résolution 194 de l’Onu. En revanche, il peut empêcher leur implantation en favorisant l’émigration du plus grand nombre vers des pays comme l’Irak, la Libye, l’Australie ou le Canada, de sorte que ceux qui resteront au Liban seraient en nombre limité. Parmi eux, il y aurait ceux qui ont obtenu la nationalité libanaise par le mariage, ou en vertu du décret de naturalisation, qui est actuellement révisé et qui a accordé la nationalité à quelque 30 000 Palestiniens.
Mais si le pouvoir persiste à réclamer le droit au retour des Palestiniens, il risque effectivement de consacrer leur implantation dans le pays. De fait, les partis politiques en Israël sont unanimes à rejeter tout projet de retour.
L’ancien ministre propose une autre solution au cas où l’installation des réfugiés dans d’autres pays arabes ou étrangers s’avère difficile ou insuffisante. Selon lui, il est possible de leur octroyer la nationalité palestinienne de sorte qu’ils seront traités alors comme tous les autres ressortissants arabes, conformément aux lois libanaises en vigueur. Encore faut-il qu’un État palestinien soit créé et reconnu.
De toute façon, le problème des réfugiés ne peut pas rester indéfiniment sans solution car il s’agit là d’une véritable bombe à retardement qui met en danger la sécurité du Liban ainsi que l’unité des rangs internes, comme ce fut déjà le cas en 1975.
Si le pouvoir persiste néanmoins à revendiquer le droit des Palestiniens au retour, il lui faut obtenir d’abord l’appui des pays arabes et de l’Autorité palestinienne pour entreprendre une action commune auprès de l’Union européenne, de la Russie et des États-Unis. La détermination du camp arabe devrait aller jusqu’au refus d’une paix avec Israël tant que le problème des réfugiés palestiniens n’aura pas été réglé de manière juste et globale sur base de la résolution 194.
L’ancien ministre susmentionné se dit pessimiste toutefois quant aux chances du Liban, des Palestiniens et des Arabes d’obtenir gain de cause auprès des grandes puissances, car le veto israélien concernant le droit au retour est irrévocable et, jusqu’à nouvel ordre, l’État hébreu jouit toujours des faveurs de ces mêmes pays.
Il reste à préciser que la 194 n’est pas la seule résolution onusienne relative au retour des Palestiniens. Le Conseil de sécurité a voté en effet d’autres résolutions susceptibles d’aider le Liban et les États arabes en général à plaider pour le droit au retour.
Émile KHOURY
Selon un ancien ministre des Affaires étrangères, le Liban n’est pas en mesure de garantir aux Palestiniens le droit au retour dans leur pays et la mise en application de la résolution 194 de l’Onu. En revanche, il peut empêcher leur implantation en favorisant l’émigration du plus grand nombre vers des pays comme l’Irak, la Libye, l’Australie ou le Canada, de sorte que...