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Communautés - Sfeir aujourd’hui en Suède Le chef de l’Église maronite reçu par le président de la Confédération helvétique

Berne, de notre envoyé spécial Habib CHLOUK
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a clôturé hier sa visite en Suisse, et prendra l’avion ce matin pour Stockholm, cinquième étape de sa tournée pastorale européenne.
Le chef de l’Église maronite a eu hier, à Berne, un entretien éclairant avec le président de la Confédération suisse Pascal Couchpin, au Palais fédéral.
L’entretien entre les deux hommes a duré 45 minutes et a porté sur l’ensemble des questions touchant le Liban et la région. Explicitant son point de vue, le patriarche a souligné que la cause centrale de l’instabilité au Moyen-Orient est le conflit israélo-palestinien, et qu’il convient de donner la priorité absolue à un règlement juste et durable de ce lourd et poignant contentieux qui domine la vie politique de la région depuis plus d’un demi-siècle.
Le patriarche a par ailleurs expliqué que le Liban est le pays arabe qui a payé le plus lourd tribut au conflit israélo-palestinien, et qu’il refusait aujourd’hui de continuer à le faire par le biais de l’implantation des Palestiniens sur son territoire.
Au sujet de la tutelle syrienne au Liban, le patriarche a souligné combien celle-ci est péniblement vécue par la jeunesse libanaise, et a expliqué que, à côté de certaines causes économiques et sociales, c’est l’une des raisons pour lesquelles les jeunes quittent le Liban.
À son interlocuteur qui comparait la Suisse au Liban, sous l’angle du pluralisme communautaire, le patriarche a rétorqué que naguère, le Liban était considéré comme « la Suisse du Moyen-Orient », une appellation qu’il a également méritée en raison de la beauté de ses paysages.
Le président Couchpin s’est également informé des grandes dates de l’histoire du Liban contemporain, de la nature du régime libanais et de la répartition des principales fonctions officielles sur les diverses communautés.
À une question au sujet du général Michel Aoun, le patriarche a répondu qu’il n’a pu le rencontrer lors de son passage à Paris, car il se trouvait en dehors de la France.
La rencontre s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Liban, Samir Hobeika. Mgr Samir Mazloum, visiteur maronite en Europe, et le père Khalil Alwan, secrétaire général de l’Apecl, accompagnaient le patriarche. L’entretien avec le président Couchpin était d’autant plus cordial que le chef de l’État suisse connaît bien notre pays et a, lors d’un passage au Liban, rencontré à Bkerké le patriarche Sfeir.
Ce dernier est arrivé à Berne à midi, venant de Genève, par Fribourg. Dans cette ville, le chef de l’Église maronite a fait un arrêt à l’abbaye cistercienne d’Hauterive, dont il a rencontré l’abbé et les moines. Il a pu bénir, dans la magnifique église du XIVe siècle de l’abbaye, un autel dédié à saint Charbel.
À son arrivée à Berne, le patriarche s’est rendu directement à la nonciature apostolique, où il a assisté à un déjeuner offert en son honneur. Au nombre des convives figuraient le ministre suisse des Affaires étrangères, Franz Von Daeniken, et l’archevêque de Berne, Amédée Grab.
Avec le chef de la diplomatie suisse, le patriarche a passé en revue la situation au Moyen-Orient, les difficultés que vit le Liban et les résultats des négociations syro-américaines qui se sont déroulées dernièrement à Genève.

À Genève
Mardi, le patriarche avait été l’hôte, en soirée, du chargé d’affaire de la Mission libanaise auprès des organisations internationales, Johnny Ibrahim, qui a offert un cocktail en son honneur à l’hôtel Richmond-Genève.
Un grand nombre de diplomates arabes a assisté à la réception, ainsi que le représentant des États-Unis Kevin Moley, qui s’est présenté au patriarche comme un catholique croyant et s’est enquis de la situation des catholiques au Liban.
Un échange cordial de civilités entre M. Moley et le représentant de la Syrie auprès des organisations internationales, Mikhaël Wehbé, n’a pas manqué de provoquer les commentaires des convives.
Le soir, M. Joseph Yazbeck, propriétaire du Voltaire Palace à Ferney, dans la région française Rhône-Alpes, toute proche, a offert un dîner en l’honneur du patriarche Sfeir. Répondant à son hôte qui avait offert un toast en son honneur, le patriarche a exhorté les Libanais de Suisse « à se décider à trancher en faveur d’un Liban souverain et indépendant ». « Nous n’accepterons rien d’autre ! » a-t-il conclu, sous les vifs applaudissements de l’assistance.
On apprenait enfin, ce soir-là, qu’un homme d’affaires libanais, Élias Charbini, avait fait don à l’évêché de Tyr d’une quinzaine de logements.
Berne, de notre envoyé spécial Habib CHLOUKLe patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a clôturé hier sa visite en Suisse, et prendra l’avion ce matin pour Stockholm, cinquième étape de sa tournée pastorale européenne.Le chef de l’Église maronite a eu hier, à Berne, un entretien éclairant avec le président de la Confédération suisse Pascal Couchpin, au Palais...