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Social - Le sort de 25 000 salariés, dont plusieurs milliers de médecins, est en jeu Les hôpitaux privés ont commencé à alléger leur personnel

«C’est pathétique ! Le secteur hospitalier libanais, qui représente 600 millions de dollars par an, est laissé à l’abandon », a déploré hier le président du syndicat des hôpitaux, Sleimane Haroun.
M. Haroun avait annoncé la veille que, privés du flux de liquidités que devrait leur assurer les tiers payants publics, certains hôpitaux sont en difficulté.
Les tiers payants en question (CNSS, coopérative des fonctionnaires, armée, FSI) ne s’acquittent qu’au compte-gouttes de leurs arriérés, et encore, selon leurs propres barèmes.
« C’est indiscutable, a déclaré M. Haroun à L’Orient-Le Jour, les hôpitaux allègent leur personnel. »
De source hospitalière informée, on confirme que plusieurs hôpitaux ont décidé de réduire le nombre de leur personnel de 10 à 20 %, et que quelques-uns, et non des moindres, ont des difficultés à payer les salaires de leurs employés, qui n’ont plus vu un chèque depuis trois ou quatre mois.
M. Haroun refuse, pour sa part, d’avancer les noms des hôpitaux en difficulté, de crainte que leurs fournisseurs et leurs banques ne rendent encore plus aiguë leur crise de liquidités.
Il assure, par contre, qu’on ne peut pas parler de licenciements collectifs et que les employés remerciés sont indemnisés en bonne et due forme.
Revenant sur l’une des causes de la crise que traversent les hôpitaux, M. Haroun rappelle que « l’État ne règle pas ses dettes et impose des tarifs qui remontent à dix ans, lesquels sont incompatibles avec les coûts réels d’aujourd’hui, de l’aveu même des experts de la Banque mondiale ».
Pour M. Haroun, l’État doit réagir, et vite. « Nous avons à faire à un secteur scientifique prestigieux, à une tradition qui remonte jusqu’au milieu du XIXe siècle. »
Le secteur hospitalier génère plus de 600 millions de dollars par an de chiffres d’affaires, y compris les honoraires des médecins, qui en représentent environ le quart, précise-t-il.
Il existe 130 hôpitaux au Liban, comptant quelque 9 800 lits de court séjour et 3 500 de long séjour (maladies chroniques, asiles, etc.), souligne-t-on. Le secteur emploie environ 25 000 personnes, sans compter les commerces liés aux hôpitaux, comme les sociétés d’entretien et les fournisseurs de matériel médical. Le président du syndicat des hôpitaux réagit par ailleurs avec véhémence aux propos du président du conseil d’administration de la CNSS, Maurice Abou Nader, qui avait annoncé dans ces colonnes même que si l’État ne réglait pas les arriérés qu’il doit à la Sécurité sociale, la caisse suspendrait le paiement de ses prestations à partir du Nouvel An.
« C’est un peu fort. C’est de notre argent qu’il est question, de l’argent que la Sécurité sociale doit aux hôpitaux ! », s’indigne M. Haroun en évoquant cette perspective.
Et le président du syndicat des hôpitaux de conclure : « Pour sauver le secteur hospitalier, il faut agir vite. Pour la plupart des hôpitaux, chaque jour compte et apporte avec lui un surcroît de difficultés ! »

F.N.
«C’est pathétique ! Le secteur hospitalier libanais, qui représente 600 millions de dollars par an, est laissé à l’abandon », a déploré hier le président du syndicat des hôpitaux, Sleimane Haroun.M. Haroun avait annoncé la veille que, privés du flux de liquidités que devrait leur assurer les tiers payants publics, certains hôpitaux sont en difficulté.Les tiers...