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Actualités

Éclairage Les problèmes de trésorerie aiguisent la crise sociale

Il existe un commun dénominateur à toutes les crises qui se manifestent aujourd’hui, notamment à l’Université libanaise, dans les milieux hospitaliers et à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Dans ces trois secteurs, les problèmes proviennent d’une crise de liquidité de l’État, qui ne remplit plus ses engagements financiers, ou qui ne les remplit pas dans des délais normaux.Ainsi, l’État n’a pas payé la totalité des 135 milliards de livres que représente le budget annuel de l’Université libanaise, et n’a réglé que 12 milliards des 14 milliards qu’il devait à la mutuelle des professeurs. Rien pour la recherche, rien pour les livres et des hôpitaux qui ne sont plus prêts à admettre des patients insolvables.
Dans les hôpitaux, les arriérés de l’État s’élèvent à plusieurs centaines de milliards de livres. Selon le président du syndicat des hôpitaux, la facture hospitalière annuelle de l’État s’élève à environ 600 milliards de livres, soit quelque cinquante milliards de livres par mois. Toutefois, dans l’impossibilité de savoir quelles factures émises par les hôpitaux sont parvenues au ministère des Finances, il est impossible, selon M. Haroun, de savoir au juste ce que l’État doit aux hôpitaux, à un moment donné. C’est pourquoi, a-t-il dit, il est préférable de parler en dates. Ainsi, la Caisse nationale de sécurité sociale est en retard d’un an dans ses paiements, le ministère de la Santé est en retard dans le paiement du résidu de ses dépenses annuelles de 2002, c’est-à-dire du montant facturé qui dépassait son budget annuel (quelque 20 milliards). Les FSI ont également un retard d’un an. Avec l’armée, le problème n’est pas vraiment le retard dans le paiement, mais le barème de paiement adopté, qui est très bas.
Enfin, dans le cas de la CNSS, l’État, qui est employeur, et qui devrait donc côtiser comme n’importe quel patron, a un petit retard de paiement de l’ordre de... 1 000 milliards de livres. Un retard qui a amené le PDG de la caisse à annoncer que si, d’ici au Nouvel An, ces arriérés ne sont pas payés, ou ne commencent pas à être payés, les prestations de la CNSS s’arrêteraient.
Pour compléter ce tableau déjà sombre, la CGTL (200 000 adhérents) y est allée de sa touche noire. Le 23 octobre, tout le pays sera en grève, à l’appui d’une série de revendications fiscales et structurelles, ainsi que d’un rajustement des salaires. Mais dans la conjoncture actuelle, ses revendications semblent illusoires et difficiles, sinon impossibles à obtenir.
Au bout du tunnel, pourtant une petite lueur luit. C’est ainsi qu’une loi est en préparation autorisant le paiement par échéances des arriérés du patronat, et notamment de l’État. C’est ainsi que, nous promet-on, la crise de liquidités sera résorbée progressivement à la CNSS, et que des fonds suffisants seront injectés dans ses caisses, pour lui permettre de poursuivre ses prestations.
Mais cette nouvelle est accueillie comme une maigre consolation par la CGTL, dont le président, Ghassan Ghosn, qui affirme qu’un rajustement des salaires est « non seulement une revendication sociale, mais une nécessité économique nationale », dans la mesure où elle relancerait la consommation.

Fady NOUN
Il existe un commun dénominateur à toutes les crises qui se manifestent aujourd’hui, notamment à l’Université libanaise, dans les milieux hospitaliers et à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Dans ces trois secteurs, les problèmes proviennent d’une crise de liquidité de l’État, qui ne remplit plus ses engagements financiers, ou qui ne les remplit pas dans...