Le Hezbollah proclame son « engagement total » aux côtés de Damas

Le Hezbollah a réitéré hier son « engagement total » aux côtés de Damas après le raid israélien dimanche en Syrie, qu’il a qualifié de « très grave violation des règles du conflit ». « L’agression sioniste contre la Syrie est une très grave violation et un dépassement de toutes les lignes rouges et de toutes les règles qui régissent le conflit depuis près de 30 ans », a estimé le Hezbollah dans un communiqué.
« Il s’agit d’une escalade qui pousse la région vers l’inconnu et exprime la profondeur de la crise dans laquelle se débat l’entité sioniste en raison de l’intifada (...) et de la résistance du Liban et de la Syrie à toutes les menaces proférées par Israël et l’Amérique », ajoute le communiqué. « L’agression contre la Syrie est une agression contre le Liban », poursuit le texte, appelant les Arabes à adopter une position « ferme, car passer cette agression sous silence signifie lâcher la bride à la frénésie du (Premier ministre israélien Ariel) Sharon qui est prêt à faire exploser la région ». Le Hezbollah demande aux Libanais de « se préparer à faire face à toute éventualité avec un ennemi dirigé par un commandement fou et disposant de l’appui total de la plus stupide et la plus folle des Administrations américaines de l’histoire ». Le raid israélien sur le territoire syrien a par ailleurs fait l’objet d’une série de condamnations dans les milieux officiels et politiques libanais. L’ancien Premier ministre Sélim Hoss a estimé que « l’odieuse agression israélienne démontre la persistance d’Israël dans la pratique de la forme la plus vicieuse du terrorisme d’État ». Le ministre de la Défense, Mahmoud Hammoud, a souligné que ce raid prouvait qu’Israël « continue à rejeter la paix juste et globale » au Proche-Orient. Le ministre de l’Économie, Marwan Hamadé, a noté que l’attaque constituait « une violation de toutes les conventions et coutumes internationales et une tentative désespérée de mener la région vers l’explosion ». Le député Michel Pharaon (Beyrouth) a renchéri qu’en plus « d’une violation des règles et des accords internationaux, l’agression israélienne contre la Syrie constitue une grave atteinte » à l’accord de désengagement syro-israélien de 1974. Nassib Lahoud, député du Metn, a vu dans l’attaque « une preuve irréfutable de l’incapacité du gouvernement Sharon à assimiler la relation entre la poursuite de l’occupation et celle de la résistance ».