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EXPOSITION - À la faculté des beaux-arts de l’Usek, jusqu’au 4 octobre Frida Kahlo vue par Lola Alvarez Bravo: images métaphores d’une vie... (photo)

La faculté des beaux-arts de l’Usek accueille, jusqu’au 4 octobre, une exposition de photos de la légendaire peintre mexicaine Frida Kahlo, signées Lola Alvarez Bravo, une contemporaine de l’artiste, féministe comme elle et qui a compté parmi les grands photographes mexicains de son temps. Évoluant, avec son mari le grand photographe Manuel Alvarez Bravo, dans le cercle de l’intelligentsia mexicaine particulièrement foisonnante de la première moitié du XXe siècle, Dolores Alvarez Bravo, dite Lola (1905-1993), a ainsi pu tirer le portrait des figures de proue de l’élite culturelle mexicaine de l’époque. Tous ces grands artistes et intellectuels qui, a travers leurs œuvres, ont reconstruit, dans les années vingt à cinquante, l’identité profonde du Mexique – en s’inspirant notamment de la culture préhispanique et des traditions autochtones – gravitaient autour du couple phare que formaient Frida Kahlo et son mari, le fameux muraliste Diego Rivera. La photographe et la peintre ne pouvaient donc que se rencontrer. Elles devinrent amies, liées par une communauté de goûts, d’idées et une même recherche de liberté, d’égalité des sexes et d’épanouissement personnel.
Socialistes engagés et nationalistes farouches, Frida Kahlo et Diego Rivera ont exprimé leurs idées dans leurs œuvres. Mais aussi à travers leur mode de vie. Frida Kahlo a d’ailleurs particulièrement «mis en scène» ses convictions profondes, à travers une attitude, un décor de vie, une façon de se vêtir... comme elle a fait de ses souffrances le thème récurrent de ses toiles.

Lit et miroir
C’est cet univers, à la fois quotidien et surréaliste, que montrent la trentaine de clichés en noir et blanc exposés à l’Usek, grâce à la collaboration de l’ambassade du Mexique. Des images de Frida Kahlo dans son intimité. Dans sa Maison bleue, entourée de ses deux chiens... Mais surtout dans sa chambre assise sur son célèbre lit à baldaquin. Cette pièce centrale, avec les miroirs, de son univers créatif axé autour de la représentation de sa douleur. Car Frida Kahlo, après avoir été victime à l’âge de 18 ans d’un grave accident qui lui a laissé de douloureuses séquelles à la colonne vertébrale et aux jambes, a passé la majeure partie de son temps dans son lit. Sans pour autant lâcher ses pinceaux. Elle s’inspirait de l’image de son corps brisé, couché et corseté, que lui reflétait un miroir qu’elle avait collé sous le dais de son lit, pour composer ses toiles au surréalisme imprégné de sa propre personne comme des traditions mexicaines.

Portraits biographiques
Ces portraits pris à distance, saisis sur le vif par la photographe, reconstituent pleinement la vie de Frida Kahlo. Mais aussi sa personnalité profonde. Il y a là une sorte de biographie succincte en photos. L’exposition déroule ainsi des scènes expressives, parfois même à la limite du surréalisme. On peut y voir Frida dans sa chaise roulante près de son lit, sur le dossier duquel elle a accroché les photographies de toutes les figures de proue du communisme, de Trotsky – qui fut d’ailleurs son amant – à Mao... Frida, encore dans son lit, étendue, son image se réflétant dans le miroir, ouvert comme une fenêtre... Et partout, Frida scrutant son visage dans des glaces... Ce visage fermé par des sourcils rapprochés, broussailleux, qui lui confèrent, même dans les clichés où elle pose un peu rêveuse, un air douloureux et énigmatique. À l’image des icônes primitives de son pays.

Zéna ZALZAL
La faculté des beaux-arts de l’Usek accueille, jusqu’au 4 octobre, une exposition de photos de la légendaire peintre mexicaine Frida Kahlo, signées Lola Alvarez Bravo, une contemporaine de l’artiste, féministe comme elle et qui a compté parmi les grands photographes mexicains de son temps. Évoluant, avec son mari le grand photographe Manuel Alvarez Bravo, dans le cercle...