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Actualités

Les films à la télé Le cinéma entre réalisme et évasion(photos)

Le réalisme on le retrouve, bien que outrancièrement revu, dans les méfaits du cartel de la drogue tels qu’illustrés dans «Toy Soldiers» ou plus proche de la vérité avec «Portrait of a Mobster» consacré à la vie d’un gangster célèbre.
Dans «The Learning Tree», Gordon Parks illustre son enfance de jeune Noir dans une petite ville de Kansas, tandis que «The Perez Family» raconte le drame des Cubains tyrannisés par Castro.
L’évasion, elle vous sera proposée avec «Viva Las Vegas» où Elvis Presley roucoule pour les beaux yeux d’Ann-Margret.
Deux films cependant se détachent du lot: deux films noirs avec «The Treasure of the Sierra Madre» de John Huston et «A Perfect World» de Clint Eastwood.

Cartel de la drogue en Colombie, prise d’otages, tous ces ingrédients se retrouvent d’une manière inattendue dans le film de Daniel Petrie Toy Soldiers, puisque les héros en sont des... étudiants.
Des narco-terroristes prennent en otages les élèves d’un collège américain pour obtenir la libération d’un gros bonnet de la drogue. Une dizaine de pensionnaires, parmi les plus indisciplinés, s’opposent à cette entreprise avec courage et ingéniosité. Du cinéma carré qui s’appuie tout à la fois sur un sujet d’actualité (le terrorisme) et un thème éternel (le triomphe du courage sur l’adversité). Un récit nerveux et quelques scènes particulièrement imaginatives. De quoi en oublier les nombreuses
invraisemblances.
Diffusion samedi à minuit sur LBCI

Une œuvre autobiographique: c’est ainsi que peut se résumer The Learning Tree, un film produit, réalisé et scénarisé par Gordon Parks d’après son roman, publié quelques années plus tôt et qui avait connu un vif succès en librairie.
L’action se déroule en 1920 dans une petite ville du Kansas et raconte l’initiation d’un jeune Noir aux joies et aux drames de l’existence à la vie et à la mort, aux préjugés et au racisme face à l’humiliation dont il est la victime.
Photographié par Burnett Guffey, en couleurs et Panavision, le film est visuellement très beau. L’époque et le cadre sont magnifiquement restitués. Par contre, le metteur en scène ne réussit pas à insuffler la moindre originalité dans le traitement de son sujet qui est bourré de clichés et qui, de plus, est joué sans grand talent par une équipe de néophytes.
Diffusion dimanche à minuit sur Future TV

Jamais le lucre, la convoitise et la trahison n’ont été décrits au cinéma avec autant de force que dans The Treasure of the Sierra Madre, le chef-d’œuvre de John Huston.
Le metteur en scène, qui revenait de guerre où il avait servi dans les unités de tournage des grandes batailles du Pacifique, avait choisi d’adapter un roman d’un auteur peu connu, Bruno Traven. Retrouvant son acteur-fétiche, Humphrey Bogart, il parvint à convaincre Jack Warner d’aller tourner sur les lieux même de l’action, c’est-à-dire au Mexique, comme venait de le faire John Ford avec The Fugitive et The Pearl. Il faut dire qu’à cette époque le cinéma mexicain venait de révéler au monde la beauté de ses paysages et la maîtrise de ses directeurs de la photographie avec Gabriel Figueroa.
Le tournage fut long et difficile et la production dépassa largement son budget pour atteindre 3 millions de dollars, chiffre énorme pour l’époque. Et, une fois le film terminé, Huston dut livrer une rude bataille à Jack Warner qui refusait de voir Humphrey Bogart mourir à la fin. Ce fut Huston qui l’emporta.
Le film fut couvert d’honneur: il remporta le prix de la critique new-yorkaise du meilleur film et Huston celui du metteur-réalisateur. Il devait recevoir l’Oscar par la suite du meilleur metteur en scène, l’Oscar du meilleur scénario et ce fut le père du réalisateur, Walter Huston, qui remporta l’Oscar du meilleur acteur de second plan pour ce film-là.
Humphrey Bogart et Tim Holt sont des repris de justice qui débarquent au Mexique afin d’y chercher un trésor mythique, enfoui dans la Sierra Madre. C’est un vieux prospecteur (Walter Huston) qui les a persuadés de l’existence de ce trésor. Les voilà partis, mais leur déplacement est suivi par une bande de bandits mexicains qui ont eu vent de l’affaire. Tout se terminera très mal: les chercheurs de pépites s’entretueront et c’est finalement les bandits qui mettront la main sur le magot, lequel sera dispersé par les vents au cours d’une tempête de sable.
Dire que le film atteint à la perfection est une évidence. Dire que Humphrey Bogart est hallucinant de veulerie est également une vérité. The Treasure Of the Sierra Madre est un trésor de film!
Diffusion dimanche à minuit sur LBCI

Clint Eastwood est non seulement l’interprète mais surtout le réalisateur de A Perfect World. Texas, 1963. Deux évadés d’un pénitencier emmènent un garçonnet en otage. À bord d’une caravane spéciale, bourrée de gadgets électroniques, le superflic Clint Eastwood les prend en chasse. C’est lui le réalisateur de ce polar-western mais, tout au long de la traque, il reste en retrait, se consacrant aux querelles administratives, écoutant les arguments de Laura Dern, la criminologue inexpérimentée mais sympa qu’on lui a adjointe. Le centre du film est d’ailleurs dans la relation entre le gamin et l’un de ses kidnappeurs que joue Kevin Costner. Un lien très fort va se nouer entre ce bandit (qui a d’emblée éliminé son complice) et l’enfant – lequel vit seul avec sa mère, selon les codes rigides des Témoins de Jéhovah. Un monde parfait (2h18) alterne les scènes d’action et de suspense psychologique oppressant – car nous savons que le personnage de Kevin Costner, si ambigu soit-il, est un tueur. Et si la fatalité l’emporte, comme dans toute tragédie, ce sera au terme d’un final théâtral, étiré dans le temps comme chez Sergio Leone. Dans la musique du film, on retrouve notamment des chansons de Willie Nelson et de Chris Isaak.
Diffusion lundi à 20h35 sur LBCI

Un bon vieux western de série comme on en tournait beaucoup dans les années 50. Arrow in the Dust de Lesley Selander comporte tous les éléments du genre.
D’abord un personnage ambigu, celui d’un déserteur qui va devenir un héros lorsqu’il est appelé à assumer l’identité d’un officier décédé et qu’ainsi, il sauve un convoi d’hommes, de femmes et d’enfants attaqués par les Indiens.
Il y a naturellement les incontournables scènes d’action, avec une spectaculaire attaque d’Indiens, un brin de suspense mais surtout la présence de ce géant que fut Sterling Hayden, acteur méconnu mais qui crève l’écran avec sa voix rugueuse et son physique athlétique. Il fut l’inoubliable Johnny Guitar.
Diffusion mercredi à minuit sur Future TV

Le film de George Sidney s’intitule Viva Las Vegas mais c’est plutôt Viva Elvis qu’il aurait dû s’appeler.
Lucky Jackson et le comte Elmo Mancini doivent participer tous les deux au Grand Prix automobile de Las Vegas. Ils s’éprennent l’un et l’autre de Rusty Martin dont ils ont brièvement fait la connaissance dans un garage et qu’ils vont rechercher pendant toute la nuit, à travers Las Vegas, allant de casino en night-club.
Les films d’Elvis Presley ont presque tous souffert de leur sujet et de la faiblesse de leur scénario. Viva Las Vegas n’échappe pas à la règle et, comme toujours, tout tient alors à la mise en scène. Par bonheur, Georges Sidney n’est pas n’importe qui. Revue par Sidney, la banale intrigue du film n’est pas plus qu’un prétexte, et le goût de Sidney se retrouve notamment dans la manière dont sont introduites les chansons d’Elvis Presley. Lorsque ce dernier chante à Ann-Margret en train de se changer The Lady Loves Me ou attaque l’entraînant Viva Las Vegas, le film échappe d’un coup à la médiocrité de son scénario et il ne reste plus qu’à admirer le choix des couleurs, le dynamisme de la séduisante Ann-Margret et Elvis Presley lui-même dont l’interprétation de C’mon Everybody est splendide...
Diffusion jeudi à minuit sur LBCI

La distribution du film de Larry Bishop Trigger Effect a de quoi vous laisser rêveur. Ellen Barkin, Gabriel Byrne, Richard Dreyfuss, Jeff Goldblum, Diane Lane, Burt Reynolds, Gregory Hines, Kyle MacLachlan, Henry Silva, Paul Anka, Michael J. Pollard... Qui dit mieux?
Sur une planète identique à la terre, mais qui ne l’est pas, les gangsters sont les maîtres. Jeff Goldblum est contesté par le jeune Kyle MacLachlan, qui voudrait bien prendre sa place, mais le rival de Goldblum est le caïd incarné par Richard Dreyfuss, qui fut le grand patron, avant de finir en prison. Or ce dernier vient d’être relâché et tous les coups sont désormais à prévoir...
Le film a le mérite de ne pas rechercher les effets faciles. Son traitement est à la fois dépouillé et intelligent. Mais son défaut est justement d’être un peu trop stylisé dans son approche et de ne pas précipiter les choses, d’où l’impression d’une certaine torpeur. Cependant, la composition de Jeff Goldblum est sensationnelle.
Larry Bishop, le réalisateur, auteur également du scénario, est le fils de l’acteur Joey Bishop qui apparaît ici brièvement.
Diffusion vendredi à minuit sur LBCI

La dramatique situation des contestataires cubains est évidente dans The Perez Family que Mira Nair a tiré du roman de Christine Bell.
Propriétaire d’une plantation de cannes à sucre, Perez est envoyé en prison par le régime castriste. Il y passe vingt ans.
Entre-temps sa famille, composée de sa femme et de sa fille, a émigré aux États-Unis. Perez se voit autorisé à embarquer à bord d’une embarcation de Boat People dans l’espoir d’atteindre les côtes de Floride.
Entre-temps il va rencontrer une jeune femme, sans famille ni attaches, qui cherche, elle aussi, à atteindre les États-Unis pour y mener une meilleure vie.
Cette comédie dramatique comporte quelques moments poignants. Il faut dire que les interprètes, Alfred Molina dans le rôle de Perez, Anjelica Huston sa femme et surtout Marisa Tomelei dans le rôle de la jeune femme libre, sont remarquables.
Diffusion vendredi à 21h30 sur Future TV

Le film de gangster fut un genre très prisé dans les années 30, au lendemain de la période de prohibition.
Les studios de la Warner, qui furent à l’origine de cette vogue, entreprirent de rallumer le flambeau dans les années 60. Il y eut The Rise and Fall of Legs Diamond, une réussite qui engendra Portrait Of a Mobster qui, comme son titre l’indique, brosse le portrait d’un autre gangster célèbre, Dutch Schultz. Le film de Joseph Pevney, inspiré d’un roman de Harry Grey, raconte la carrière criminelle de ce bandit mais surtout sa relation avec une femme, mariée à un policier corrompu.
Très curieusement, Ray Danton, qui avait incarné Legs Diamond précédemment, reparaît en «vedette invitée» dans ce film où il retrouve son personnage fétiche. Quant à Dutch Schultz, il est interprété par Vic Morrow.
Diffusion vendredi à minuit sur Future TV

variétés
Une série et un téléfilm français

C’est sur les chaînes françaises que l’on trouvera cette semaine autre chose que du cinéma. Une série est actuellement en diffusion, «La rivière espérance» (il s’agit d’une rediffusion puisqu’elle fut diffusée il y a quelques années sur une chaîne locale), et un téléfilm «T’as voulu voir la mer».

«La rivière espérance». Feuilleton de Josée Dayan avec Manuel Blanc, Carole Richert, Claire Nebout, Pascal Greggory (3e épisode).
Benjamin Donadieu, fils de Victorien et gabarier comme lui, a grandi à Souillac. Il aime son amie d’enfance, Marie Pardou. Mais Emeline, l’enfant unique du puissant marchand Lombard, s’est jurée de la supplanter dans le cœur du jeune homme. Cela ravive un contentieux entre les deux familles. La belle Elina, mère de Benjamin, avait, il y a vingt ans, choisi Victorien pour mari au lieu de Lombard, très épris d’elle. Pour l’heure, celui-ci est devenu, par son mariage avec Agnès, un homme influent. Quand à Benjamin, il ne parvient pas à se détourner de la troublante Emeline qui le provoque. Victorien Donadieu s’établit comme marchand à son tour. Il vend du bois de qualité au vieux Duthil qui, en retour, l’aide à financier la construction d’un bateau. Mais Lombard a le bras long et la rancune tenace. Il a l’intention d’empêcher la réussite de Victorien. Il veut aussi marier sa fille au fils Duthil, Alexandre, avocat promis à un bel avenir politique. Il exige de son futur gendre qu’il reprenne l’affaire Duthil et qu’il oblige Victorien à rembourser ses dettes. Pour que son père consente à son mariage avec Benjamin, Emeline se compromet avec lui sous ses yeux. Lombard, fou furieux, somme le jeune homme de quitter Souillac...
Diffusion samedi 19 à 15h25 sur TV5 Europe

«T’as voulu voir la mer». Téléfilm franco-belge de Christian Faure avec Patachou, Robin Renucci.
Deux sœurs, célibataires et très âgées, sont les seules survivantes d’une fratrie de quatre enfants. Leur vie bascule lorsqu’arrive dans le village un homme d’une quarantaine d’années, en quête de ses racines.
Derrière des effets burlesques, parfois un peu poussés, se dessine un conte poétique, drôle, attachant et original, surtout dans son dénouement. Annick Alane, un brin allumée, et Patachou, aussi cruelle que touchante, se complètent à merveille.
Diffusion dimanche à 23h30, mercredi à 15h30 et jeudi à 19h25 sur TV5 Europe

RUBRIQUE RÉALISÉE PAR Alain Plisson
Le réalisme on le retrouve, bien que outrancièrement revu, dans les méfaits du cartel de la drogue tels qu’illustrés dans «Toy Soldiers» ou plus proche de la vérité avec «Portrait of a Mobster» consacré à la vie d’un gangster célèbre.Dans «The Learning Tree», Gordon Parks illustre son enfance de jeune Noir dans une petite ville de Kansas, tandis que «The Perez Family»...