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Le régime n’en démord pas : la réforme, hors de toute considération politique

Les loyalistes ultras récusent formellement toute thèse qui prétend lier le projet réformateur initié par le chef de l’État à l’échéance présidentielle. Ils soutiennent que l’objectif est aussi simple que direct : réhabiliter l’Administration en l’épurant de la corruption ambiante. Et exiger des comptes au sujet du gaspillage des fonds publics, au besoin en procédant à l’ouverture de dossiers déterminés. Et en actionnant les leviers de la justice, ainsi que les organismes dits de contrôle. Les mêmes proches du régime dénoncent toute tentative d’exploitation politique parallèle de ce mouvement, qu’ils présentent comme dénué de toute connotation politicienne. Ils affirment en outre que, pour être réussie, la réforme doit être immunisée contre toute politisation, dans un sens ou dans l’autre.

Le fait est que de nombreuses mauvaises langues ont cru voir dans la dynamique lahoudienne une stratégie à caractère personnel. Doublé d’une intention politique simple et directe : ouvrir la voie à la reconduction. Dans ce sens, assez évident, que l’opération entamée étant de longue haleine nécessite un suivi qui ne peut être assuré que par les promoteurs déjà en place.
Mais le chef de l’État, disent ses partisans, rejette catégoriquement toute association entre le plan-balai et la question de la prorogation de son mandat. Il souligne que les services de l’État ne font que s’acquitter d’une tâche qui va de soi. Et s’il y a eu des défaillances par le passé, il s’agit aujourd’hui d’en réparer les effets nocifs, de rattraper le retard pris à l’égard d’une normalisation normale par définition même.
Il convient de souligner à ce propos, que dès son avènement, le présent régime avait manifesté une volonté certaine d’épuration. Que le cabinet Hoss avait tenté de traduire en actes. Mais un peu trop maladroitement, accumulant des couacs qui avaient produit un tel tollé que l’on avait refermé cette page au bout de quelques mois. Car, sous prétexte de récupérer le bien public spolié, on avait trop ostensiblement pris pour cibles des figures désignées à pur titre vindicatif. Tandis que certains dossiers flagrants relevant d’amis ou de personnages protégés restaient pudiquement clos. Il a été dès lors facile aux adversaires du mouvement engagé de politiser l’affaire, pour la faire avorter, en criant à la discrimination. L’on est donc revenu dare-dare, au vieux système dit du partage du gâteau. Ce qui a encore plus favorisé l’expansion de la corruption au niveau des mécanismes de l’État. Au point qu’à la surprise générale, certains noms compromis ont pu être cités dans la liste du gouvernement formé en l’an 2000. Et, toujours à la consternation du public, des responsables dévoilés ont été écartés des affaires publiques, sans autres sanctions ni poursuites judiciaires. Parallèlement, ceux qui avaient été mis sus la touche dans l’Administration, sous Hoss, ont repris leurs postes, comme si de rien n’était, avec arriérés de soldes à la clé. Les services publics se sont retrouvés plus que jamais politisés, bourrés de parasites. Tandis que les autorités entraient en guerre ouverte contre elles-mêmes, en oubliant qu’elles formaient un tout. Tout cela, dans un climat confessionnel ou régional exacerbé. Partant de là, non seulement les projets litigieux ont été gelés, mais aussi les nominations ou les permutations, dont certaines sont absolument indispensables pour le fonctionnement de la machine d’État.
Aujourd’hui le régime veut remettre de l’ordre dans tout cela. Il affirme qu’il ira jusqu’au bout. En commençant par l’électricité, domaine sensible, voire vital, qui concerne l’ensemble de la population au plus haut point. Mieux vaut tard que jamais. Un ministre informé répète, pour sa part, qu’il ne faut ni politiser la réforme, en prétendant qu’elle est liée à l’échéance présidentielle, ni trop en exagérer la portée. C’est-à-dire qu’il ne faut pas y voir un premier pas vers le changement du système politique et de la Constitution de ce pays.

Philippe ABI-AKL
Les loyalistes ultras récusent formellement toute thèse qui prétend lier le projet réformateur initié par le chef de l’État à l’échéance présidentielle. Ils soutiennent que l’objectif est aussi simple que direct : réhabiliter l’Administration en l’épurant de la corruption ambiante. Et exiger des comptes au sujet du gaspillage des fonds publics, au besoin en...