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Insolite - Un varan de Komodo lâché en pleine nature ? Une histoire de reptile géant sème la panique à Rabieh(photo)

«C’est la fin du monde et elle a commencé à Rabieh. » C’est calmement et avec un grand sourire qu’un jeune homme raconte ce qui se passe à côté de chez lui, à proximité du club La Collina. Depuis dix jours, les habitants de ce quartier de Rabieh vivent avec la hantise du varan de Komodo, un gigantesque saurien, que beaucoup comparent aux dinosaures, et qui est connu aussi sous le nom de « dragon géant ». Si ce reptile, qui a l’air de sortir directement de la préhistoire, ne lance pas de flammes, comme le voudrait la légende, il est néanmoins le plus grand au monde et peut peser 100 kilos et mesurer trois mètres.
Depuis quelques jours, la municipalité de Rabieh et la Défense civile montent la garde, 24 heures sur 24 heures, mais n’arrivent pas à capturer l’animal qui piétine les pelouses des jardins (la trace de ses pattes et de ses griffes est restée d’ailleurs dans plusieurs endroits, notamment dans un petit bois non loin de La Collina et dans le jardin d’une villa de la rue 11), engloutit chaque nuit cinq kilos de viande empoisonnée sans souffrir d’aucun mal et mange des chats de gouttière, des poulets et des pigeons...
– Il semble que la banlieue chic de Beyrouth s’est transformée en mini-Jurassic Park. Et l’endroit où le varan de Komodo a été repéré à plusieurs reprises est cerné depuis lundi dernier par quelques membres de la Défense civile et la police municipale de la localité. Ceci va sans compter les patrouilles effectuées pour suivre les traces du dragon géant, un prédateur extrêmement dangereux, qui s’attaque aussi bien à des cadavres en décomposition qu’à des mammifères adultes en parfaite santé.
Tout a commencé il y a dix jours quand le concierge d’un immeuble a vu un reptile géant, long de 2 mètres et demi, engloutir en quelques secondes un chat de gouttière. Un caniche qui s’est approché de la scène a reçu un violent coup de queue. Ce même concierge, Hussein, a revu à plusieurs reprises l’animal. Un ressortissant sri lankais, qui exerce le même métier dans un autre bâtiment, a également vu le varan.
John, un enfant qui habite l’un des appartements et qui s’intéresse aux animaux, a montré un livre en couleurs à Hussein qui a reconnu une image. Hussein n’a pas repéré un crocodile ou un iguane mais un varan de Komodo : sa couleur grise et jaune et sa langue bifide, longue de 32 centimètres, ne trompent pas. D’ailleurs, quand il voit une autre photo du reptile géant engloutissant une chèvre, il sursaute et s’exclame : « C’est ainsi qu’il a mangé le chat. »
Plusieurs témoins rapportent également qu’ils ont entendu les cris de l’animal dans la nuit de mardi à mercredi. À juger de leurs imitations, ils ressembleraient à de sourds mugissements de vache ou encore à de puissants sifflements de vipères.
Une femme habitant un immeuble du quartier racontera à ses voisins qu’elle a vu le même animal... en plus petit.
Rabieh accueille-t-elle un couple de dragons de Komodo avec ses progénitures ? On ne le saura pas pour l’instant. On ignore également comment ce reptile géant, originaire d’Indonésie, a pu finir dans les rues, les bois et les jardins de cette charmante localité.
Qui est le propriétaire de cette espèce protégée ? La question demeure sans réponse. Le reptile géant aurait peut-être été rapporté au Liban dans les valises d’un touriste qui a découvert l’Indonésie et qui a tenu à en rapporter un souvenir bien vivant, devenu encombrant avec le temps. C’est qu’à sa naissance, le dragon de Komodo mesure 12 centimètres et ressemble à un caïman...
Hier en soirée, la Défense civile et la municipalité de Rabieh avaient placé un piège pour l’animal dans la villa de la rue 11, où deux poulets, deux pigeons et un chat avaient disparu et où les traces de pattes du « dragon géant » avaient été repérées. Dans le quartier de La Collina, de la viande empoisonnée attendait le dragon de Komodo, alors que la police municipale montait la garde. Hier, les habitants du quartier avaient proposé de brûler le petit bois qui les entoure, pour en finir avec l’étrange animal. Il leur fallait un permis du procureur général. Sacrifier le joli bois ? On répondra à la question par une autre : « Et s’il mange l’un de nos gosses ? »
D’autres veulent que l’animal soit capturé et placé dans un zoo... Interrogé en sa qualité de président de la SPA, Sami Khayat a paru d’abord incrédule, se demandant que venait faire un animal de ce genre au Liban. « Pourquoi pas le yeti ou le monstre du Loch Ness », s’est-il interrogé. « En tout état de cause, au Liban, on ne dispose pas de moyens pour anesthésier à distance un chien ou un dragon de Komodo », a-t-il dit.
Hier en soirée, les habitants de Rabieh étaient toujours inquiets. Plus d’un se sont refusé à prendre l’air frais assis à leurs terrasses ou dans leurs jardins, préférant se confiner jusqu’à nouvel ordre à l’intérieur de leurs maisons. La municipalité de la localité et la Défense civile parviendront-elles à mettre un terme à la terreur. Sinon, il faudra faire contre mauvaise fortune bon cœur et apprivoiser le « dragon géant ». Commencer peut-être à lui donner un prénom, comme on fait avec tous les gentils animaux domestiques...

Patricia KHODER
«C’est la fin du monde et elle a commencé à Rabieh. » C’est calmement et avec un grand sourire qu’un jeune homme raconte ce qui se passe à côté de chez lui, à proximité du club La Collina. Depuis dix jours, les habitants de ce quartier de Rabieh vivent avec la hantise du varan de Komodo, un gigantesque saurien, que beaucoup comparent aux dinosaures, et qui est connu...