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Prisonniers - L’opération aurait lieu au plus tôt dans une semaine Sharon envisage un échange avec le Hezbollah, même sans Ron Arad

Alors que des pressions sont exercées depuis plusieurs jours sur le gouvernement d’Ariel Sharon par la famille de l’aviateur israélien Ron Arad, disparu en 1986 au Liban, pour l’amener à renoncer à un échange de prisonniers avec le Hezbollah, le Premier ministre israélien semble – pour le moment – avoir fait son deuil de l’affaire Arad, en laissant entendre que l’échange pourrait avoir lieu avant même que le sort de l’aviateur ne soit élucidé.
C’est ainsi que M. Sharon, interrogé par le quotidien israélien Yediot Aharonot, a envisagé, pour la première fois, que des personnes détenues en Europe pour des affaires de terrorisme puissent, « à l’avenir », servir de « monnaie d’échange » contre des informations sur Ron Arad.
Dans le même temps, une source officielle israélienne indiquait que l’échange de prisonniers en cours de négociation avec le Hezbollah, par l’intermédiaire de l’Allemagne, n’aurait pas lieu avant la fin de la semaine prochaine. Ce qui revient à dire que cet échange va bel et bien avoir lieu.
Mis bout à bout, les propos de M. Sharon au Yediot et les déclarations de la source officielle montrent, en effet, que l’État hébreu envisage sérieusement de procéder bientôt à cet échange. Mais aussi que celui-ci engloberait au moins l’ensemble des prisonniers libanais, sans exception, puisque le Premier ministre israélien envisage dès à présent le moment où Israël n’aura plus entre ses mains de « monnaie d’échange » pour négocier avec le Hezbollah à propos de Ron Arad et qu’il devra aller la chercher en Europe.
Or, la famille de l’aviateur, qui accuse l’un des principaux détenus libanais en Israël, Moustapha Dirani, d’être responsable de son sort, vient de porter plainte contre lui et lui réclame 20 millions de dollars à titre de dédommagements. Pour les proches de Ron Arad, si l’échange avec le Hezbollah doit malgré tout avoir lieu, il faudrait au moins en exclure M. Dirani. Mais le Premier ministre israélien ne semble pas de cet avis puisque, dans une autre interview, donnée il y a trois jours au quotidien Maariv, il avait nommément mentionné Moustapha Dirani et Abdel Karim Obeid, l’autre principal détenu libanais, comme devant être inclus dans la transaction.
Pour en revenir aux propos tenus dans le Yediot Aharonot, M. Sharon a indiqué que, même après un possible échange de prisonniers avec le Hezbollah, « le fait qu’il y ait des personnes détenues en Europe nous donnera une monnaie d’échange de poids à l’avenir ».
« Nous devons reconnaître que nous n’avons pu obtenir de résultats concernant Ron Arad en dépit d’énormes efforts que nous avons déployés et nous n’avons pas la moindre idée s’il est encore en vie », a-t-il ajouté.
M. Sharon n’a pas précisé l’identité des prisonniers qui pourraient servir de « monnaie d’échange » pour obtenir le retour, mort ou vif, de l’aviateur israélien ou du moins des informations sur son sort. Il n’a pas non plus dit comment il comptait procéder pour amener les justices des pays européens où ils sont détenus à accepter de les lui offrir à cette fin.
Mais dans une interview à la seconde chaîne de télévision israélienne, il a indiqué qu’il s’agissait d’individus qui « avaient commis des attaques terroristes » et souligné que « les Iraniens sont désireux d’obtenir leur libération et le Hezbollah l’est encore plus ».
Les médias israéliens citent le nom de l’ex-ambassadeur d’Iran à Buenos Aires, Hadi Soleimanpour, en liberté sous caution à Londres après avoir été arrêté en vertu d’un mandat international délivré par un juge argentin enquêtant sur un attentat antijuif qui a fait 85 morts en 1994 à Buenos Aires.
Israël accuse le Hezbollah d’avoir perpétré l’attentat en riposte à l’assassinat de son chef, Abbas Moussaoui, tué au Liban-Sud dans une attaque d’hélicoptères israéliens en 1992.
Par ailleurs, l’Allemagne détient trois Libanais et un Iranien condamnés pour l’assassinat en 1992 d’un dissident kurde iranien.
Le Hezbollah détient depuis 2000 trois soldats israéliens présumés morts par Israël, de même qu’Elhanan Tanenbaum, colonel de réserve israélien, présenté comme un homme d’affaires par l’État hébreu et comme un espion par la formation chiite. Israël, de son côté, détient en tout une vingtaine de Libanais.
Alors que des pressions sont exercées depuis plusieurs jours sur le gouvernement d’Ariel Sharon par la famille de l’aviateur israélien Ron Arad, disparu en 1986 au Liban, pour l’amener à renoncer à un échange de prisonniers avec le Hezbollah, le Premier ministre israélien semble – pour le moment – avoir fait son deuil de l’affaire Arad, en laissant entendre que...