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Sida - L’Onu appelle à la mobilisation des forces armées contre la pandémie Polémique autour de l’accès au traitement antirétroviral en Afrique (photo)

L’accès équitable aux médicaments antirétroviraux en Afrique, ravagée par la pandémie du sida, peut constituer une « bombe à retardement » si les gouvernements privilégient la distribution aux élites, a averti hier le « Monsieur sida » de l’Onu.
Le directeur exécutif du Programme de l’Onu contre le sida (Onusida), Peter Piot, a souligné le difficile choix, « de vie ou de mort », qu’auront à faire à l’avenir les responsables politiques et médicaux du continent alors que les antirétroviraux commencent à arriver en Afrique.
Il s’exprimait en marge de la 13e conférence internationale sur le sida en Afrique, qui se tient jusqu’à aujourd’hui à Nairobi (Kenya) avec la participation de 8 000 délégués venus du monde entier.
« Le rationnement (des antirétroviraux) d’une manière ou d’une autre » est inévitable au début, a-t-il indiqué. « C’est une question de vie ou de mort. Et si cela n’est pas fait correctement, cela peut mener à de vrais révoltes », a-t-il affirmé.
« Je pense vraiment que cette question, de l’accès au traitement, dans des pays où 30, 40 % des adultes sont atteints par le VIH/sida, va devenir une des questions politiques les plus importantes », a-t-il poursuivi. « C’est une bombe à retardement, une bombe à retardement politique », a-t-il insisté.
Le « Monsieur sida » de l’Onu a rappelé que, sur les quelque 75 000 Africains, selon les derniers chiffres rendus publics lundi dernier, qui ont actuellement accès aux antirétroviraux, la majorité d’entre eux est formée « d’hommes avec des responsabilités ou avec de l’argent ».
Par comparaison, 58 % des quelque 30 millions d’Africains atteints par le HIV/sida sont des femmes et 10 % des enfants de moins de 15 ans.
Le chef de l’Onusida avait appelé, il y a plusieurs années, à la mise en place de comités éthiques pour déterminer qui devrait être soigné en priorité.
« C’est un grand débat, mais rien n’a globalement été fait sauf au Botswana », a-t-il assuré.
« Est-ce que les médicaments doivent aller à ceux qui, économiquement, sont les plus utiles ? Doivent-ils aller aux enseignants ? Aux chefs d’entreprise ? Aux officiers de l’armée et pas aux soldats? » s’est-il interrogé.
« C’est pourquoi je pense que cela serait une terrible erreur d’entamer ces programmes (de distribution d’antirétroviraux) sans répondre explicitement à ces questions », a-t-il souligné.
Un rapport des Nations unies publié hier à Nairobi a par ailleurs souligné que les militaires devaient être davantage impliqués dans la lutte contre le sida.
Une expérience inédite impliquant des Casques bleus de l’Onu et les troupes gouvernementales en Érythrée a ainsi montré que les forces militaires pouvaient aider à endiguer la propagation du virus HIV.
Selon ce rapport des Nations unies, les personnels militaires sont deux à cinq fois plus susceptibles de contracter une infection sexuellement transmissible que les civils, surtout en temps de conflit.
L’accès équitable aux médicaments antirétroviraux en Afrique, ravagée par la pandémie du sida, peut constituer une « bombe à retardement » si les gouvernements privilégient la distribution aux élites, a averti hier le « Monsieur sida » de l’Onu.Le directeur exécutif du Programme de l’Onu contre le sida (Onusida), Peter Piot, a souligné le difficile choix, « de vie ou de mort...