Rechercher
Rechercher

Actualités

Obeid s’explique et rejette toute surenchère

NEW YORK - De notre envoyé spécial Khalil FLEYHANE
C’est avec une certaine dose d’amertume que le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a livré hier ses sentiments à la suite de la mise en cause du palais Bustros dans l’affaire du courrier de l’institut d’émission aux banques de la place, leur demandant, conformément à un souhait formulé par les États-Unis, de divulguer l’existence de comptes appartenant notamment à des dirigeants du Hamas.
M. Obeid s’est employé d’abord à expliquer la procédure administrative à l’origine du document adressé par son ministère à la Banque du Liban, ainsi que le caractère purement formel de ce courrier.
Mais loin de se contenter de cette explication, le chef de la diplomatie a énuméré certaines de ses prises de position anti-israéliennes.
Il a aussi amorcé une contre-attaque mettant en garde contre toute exploitation de cette affaire dans le cadre des « rivalités pour la conquête du pouvoir ».
La lettre adressée par le palais Bustros à la BDL est « une partie du courrier qui nous parvenait », a déclaré M. Obeid à la presse. « Auparavant, ce courrier était directement adressé par certaines ambassades à la Banque centrale, ce qui avait conduit le ministère des Affaires étrangères, avant ma prise en charge de ce portefeuille, à enjoindre aux chancelleries de faire parvenir leurs messages aux divers ministères et administrations de l’État, surtout lorsqu’il s’agit d’administrations comme la Banque du Liban, par le biais du seul palais Bustros », a-t-il ajouté.
« Lorsque le directeur des affaires politiques (au ministère), Naji Abi Assi, a été notifié de ce message, il avait fait savoir à son expéditeur, c’est-à-dire à l’ambassadeur des États-Unis (Vincent Battle), que nous n’avons pas l’intention de nous y conformer et que nous nous conformons uniquement à ce qui nous parvient des Nations unies et plus spécifiquement du Conseil de sécurité », a-t-il dit.
M. Obeid a souligné que la lettre adressée par le palais Bustros à la Banque centrale portait la mention « pour information » et qu’elle indiquait que « nous ne nous conformons qu’aux directives qui nous parviennent du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations unies ».
« Tout cela est très clair au ministère des Affaires étrangères, comme est claire la distinction faite entre terrorisme et résistance », a-t-il insisté.
« En sortant un jour de chez Hassan Nasrallah, j’avais dit qu’Israël ne nous laissait que l’option de la résistance, en Palestine et au Liban. Et voilà qu’aujourd’hui je suis amené à enfoncer des portes ouvertes. D’ailleurs, si nous sommes venus à New York, c’est bien pour défendre ce droit à la résistance. Nous connaissons très bien les constantes du Conseil des ministres et nous sommes familiers avec la politique de l’État », a-t-il poursuivi.
« Cependant, s’il y a au Liban des gens qui souhaitent exploiter cette affaire dans le contexte marécageux des rivalités au sein du pouvoir ou parmi les candidats au pouvoir, qu’ils sachent que je ne suis nullement concerné et que je reste fidèle à mes constantes », a-t-il lancé.
« Quand Israël a violé l’espace aérien libanais, j’avais convoqué les ambassadeurs de la terre entière et je leur avais clairement dit que nous ne pouvions que rejeter la politique agressive israélienne tant en Palestine qu’au Liban. À la tribune des Nations unies, j’ai condamné la politique d’assassinat des chefs de la résistance menée par Israël. Alors j’estime être en droit d’exiger que personne ne vienne faire de la surenchère à mon égard. Le Liban est uni sur cette question et nul ne devrait exploiter de telles affaires dans le cadre de rivalités pour la conquête du pouvoir », a conclu M. Obeid.
NEW YORK - De notre envoyé spécial Khalil FLEYHANEC’est avec une certaine dose d’amertume que le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a livré hier ses sentiments à la suite de la mise en cause du palais Bustros dans l’affaire du courrier de l’institut d’émission aux banques de la place, leur demandant, conformément à un souhait formulé par les États-Unis,...