Aoun à « L’Orient-Le Jour » : « Je poursuivrai mon action »

Joint au téléphone par L’Orient-Le Jour, l’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, qui se trouve actuellement à Washington, a déclaré : « Je poursuivrai mon action politique. Tout cette affaire ne change rien. »
Commentant la démarche de M. Addoum, Michel Aoun a affirmé : « Il est de mon droit naturel d’exprimer mon opinion concernant la situation dans mon pays. Cela prouve qu’il n’y a pas de liberté d’opinion. En réalité, il s’agit d’une nouvelle agression dirigée contre moi. Depuis 1990, les agressions se multiplient contre moi et je fais l’objet de toute sorte de menaces. Je constate que cela n’a pas changé. Il n’y a pas de justice au Liban. »
Indiquant que le texte de son intervention est imprimé noir sur blanc, Michel Aoun a qualifié les motifs sur lesquels se base M. Addoum pour engager des poursuites contre lui d’« interprétation inadéquate » et de « nuls », appelant à une lecture « objective » du texte incriminé : « J’ai évoqué la corruption. Elle existe bien, je n’ai rien inventé. Le terrorisme syrien, je ne l’ai pas créé. Des Libanais ont été enlevés ou ont disparu. D’autres ont été tués. Et je n’ai pas tout dit dans le cadre des cinq points que j’ai développés. Tout cela, je suis prêt à le redire, et j’en fais le serment. »
« Par ailleurs, on ne peut pas ignorer mon titre de Premier ministre. Les décrets présidentiels (signés par M. Amine Gemayel) existent », a-t-il ajouté.
Interrogé enfin sur les calicots qui ont été accrochés à Beyrouth et qui le taxent d’« agent sioniste », Aoun a répondu : « Tous ceux qui m’accusent, je les accuse à mon tour. Fouad Siniora est à Dubaï, assis sous le drapeau israélien, puisque Dubaï entretient de bonnes relations avec Israël. Ces derniers jours, c’est le Hezbollah qui négocie avec Tel-Aviv. Quant à moi, je ne me suis jamais assis sous le drapeau israélien, et je ne négocie rien avec Tel-Aviv. »