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Liban-Onu - Le ministre des AE a prononcé hier son discours devant l’Assemblée générale Obeid : Les constantes libanaises ne changent pas en fonction des rapports de force

New York, de notre correspondant, Khalil FLEYHANE
C’est à 0h30, heure de Beyrouth, que le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a prononcé son discours au nom du Liban, devant l’Assemblée générale des Nations unies. Un discours dans lequel il a notamment insisté sur « une solution politique » au Moyen-Orient, et sur « les constantes libanaises » qui, selon lui, « ne sont pas occasionnelles » ou susceptibles de « changer en fonction des modifications dans les rapports de force ». M. Obeid a rappelé que tout règlement dans la région devrait se baser sur les résolutions de l’Onu, sur les principes énoncés à la conférence de Madrid en 1991, et sur les décisions du sommet arabe tenu à Beyrouth en 2002.
Voici de larges extraits de l’allocution du chef de la diplomatie libanaise :
« Il me faudrait attirer l’attention de notre Assemblée sur la question du droit au retour des réfugiés palestiniens, question qui pourrait, si elle n’est pas réglée, mettre le Proche-Orient en entier en situation d’instabilité permanente. Le Liban, pour sa part, au niveau de son gouvernement ou de son peuple, s’attache à la réalisation de ce droit, et le considère comme légal, naturel et moralement incontournable. À partir de là, il est inadmissible d’évoquer ce qu’on appelle les “solutions réalistes” à ce problème, contraires par leur essence aux principes du droit international et à l’esprit de justice.
« En tout état de cause, l’attachement au droit de retour et le refus de l’implantation des réfugiés palestiniens sont à la base de la “concorde libanaise” qui a mis fin à la guerre et a abouti à l’accord de Taëf, entériné par les Nations unies.
« Je tiens à réaffirmer que ces choix et ces positions, relatifs au Liban et au Proche-Orient, ne sont pas choix occasionnels qui pourraient changer en fonction des modifications dans les rapports de force, mais des choix fondés sur le droit et la morale, conformes aux besoins de la paix juste, seule capable de garantir la pérennité et l’inviolabilité de tout règlement éventuel du conflit israélo-arabe (...).
« Il est dans l’intérêt d’Israël de retrouver la voie de la raison et de la justice, et la communauté internationale doit assumer la responsabilité de l’y ramener après que ses gouvernements ont échoué à le faire. »
Dénonçant au sein du gouvernement israélien « ceux qui ont recours à la violence quotidienne pour soumettre l’autre », « ceux qui ont été élus par l’extrémisme », « et ceux qui veulent faire de ce pays une forteresse, et non un État, dans la région », le chef de la diplomatie a accusé des membres du cabinet israélien de « faire semblant d’ignorer que le Liban, la Syrie et le droit au retour sont un passage obligé pour le règlement du conflit et l’instauration de la paix juste, globale, permanente ». Il a dénoncé « ceux qui essaient désespérément, par le biais de certains faibles d’esprit, de raviver les conflits entre les Palestiniens eux-mêmes, ou entre Libanais, ou entre Libanais et Syriens, ou encore entre Arabes et Arabes, au lieu de chercher à régler le conflit entre tous les Arabes et Israël ». Le gouvernement israélien pense qu’« il est plus important de gagner du temps que de gagner la paix », a affirmé le chef de la diplomatie.
D’une manière plus générale, il a souligné la nécessité de réformer les Nations unies pour plus d’équité et de justice dans le règlement des conflits. M. Obeid a préconisé dans ce cadre « la révision des mécanismes de travail du Conseil de Sécurité, l’élargissement du nombre de ses membres , en vue de lui donner plus de poids dans la prise de décision ». Selon lui, ces réformes devraient s’accompagner d’ « une modernisation du travail des organes des Nations unies et d’une rationalisation aboutissant à exclure le recours au droit de veto qui entrave l’application du droit dans le monde ».

La paix en Irak
Sur un autre plan, M. Obeid a déclaré que « la paix en Irak exige que les Irakiens soient libérés de l’occupation dans les plus brefs délais, tout en œuvrant dans le cadre des Nations unies, qui seraient amenées à jouer un rôle politique central, et non limité aux seules questions sociales ».
À la fin de son discours, le ministre des Affaires étrangères a évoqué l’expansion du terrorisme dans le monde, déclarant à ce sujet : « Le Liban a été parmi l’une des premières victimes du terrorisme pratiqué par certains groupes d’extrémistes, mais il y a fait face courageusement et fermement, tout en restant confronté au terrorisme d’État pratiqué par Israël, qui cause la mort et l’exode de milliers de Libanais, détruisant les secteurs vitaux et les infrastructures du pays. »
Il a ajouté : « Si nous distinguons entre le terrorisme et le droit des peuples dont les territoires sont occupés, à résister et libérer leurs terres, notre pays condamne clairment et vigoureusement toute forme de terrorisme, du fait qu’il constitue un danger pour l’humanité toute entière, sans distinction de race, de couleur ou de religion. » « En outre, a encore affirmé M. Obeid, le Liban renouvelle son engagement à poursuivre sa coopération avec la communauté internationale pour lutter contre ce fléau, aux dégâts et aux préjudices énormes. »
En conclusion, le chef de la diplomatie a rendu hommage au rôle de la Finul au Sud, « tout en espérant qu’elle arrivera à achever le mandat qui lui reste à accomplir tel que défini dans la résolution 425, après que le Liban a pu libérer la plus grande partie de son territoire ». Affirmant que le Liban s’est toujours opposé à l’intolérance, « optant pour le dialogue et l’interaction humaine riche et créatrice », il a déclaré que le pays restera « fidèle à cette mission et veillera, en dépit des défis, à renforcer l’État de droit, et à promouvoir les valeurs de liberté et de démocratie qui sont celles des Nations unies et du Liban ».
New York, de notre correspondant, Khalil FLEYHANEC’est à 0h30, heure de Beyrouth, que le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a prononcé son discours au nom du Liban, devant l’Assemblée générale des Nations unies. Un discours dans lequel il a notamment insisté sur « une solution politique » au Moyen-Orient, et sur « les constantes libanaises » qui, selon lui,...