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EDL - Grève d’avertissement des employés et menaces d’escalades Nouvelles révélations sur l’électricité à la commission parlementaire de l’Énergie

Le dossier de l’électricité reste toujours d’actualité, non pas à cause de la grève observée hier par les employés de l’EDL en signe de protestation contre le fait que l’État ne leur paie pas leurs dus, mais parce que des révélations continuent d’être faites au sujet des sources de dilapidation, qui ne sont pas toujours techniques.
C’est ce que montrent les explications fournies à la presse par le député Mohammed Kabbani, au terme d’une réunion de la commission parlementaire des Travaux publics et de l’Énergie qu’il préside. Consacrée au dossier de l’électricité, celle-ci s’est tenue en présence du ministre Ayoub Hmayed, du président de l’Inspection centrale, Fouad Haydamous, du PDG de l’EDL, Kamal Hayeck, et de plusieurs autres responsables de cet organisme.
Dans sa déclaration à la presse, M. Kabbani a mis l’accent sur l’importance du rapport que l’Inspection centrale a commencé à élaborer depuis un mois. Après avoir précisé que cet organisme a réclamé un mois supplémentaire pour pouvoir achever son enquête, le parlementaire a énuméré quelques éléments relevés dans le rapport. Mais chacun d’eux constitue un scandale en soi. « Les grands réservoirs de carburants sont toujours mesurés à la corde, de manière très approximative, ce qui provoque des pertes de 1 200 litres pour une différence d’un millilitre ; certains camions-citernes transportant du fuel n’arrivent jamais à destination et s’évaporent en cours de route : d’autres réservoirs sont remplis à 60 % d’eau ; enfin, des laboratoires peuvent modifier en l’espace de 24 heures les résultats de leurs analyses, l’inspiration leur venant souvent la nuit pour changer ces résultats. Il faut que l’enquête soit menée jusqu’au bout au sujet de ces points », a déclaré M. Kabbani. Il a ensuite communiqué à la presse les informations fournies par l’EDL à la commission au sujet des branchements illicites et des résultats de la campagne lancée récemment pour les éliminer. Il a ainsi expliqué que le vol du courant est de 21 % dans le grand Beyrouth et sa banlieue, de 30,3 % au Mont-Liban, de 51,8 % dans la Békaa, de 55,2 % au Liban-Nord et de 43,4 % au Liban-Sud. Ces chiffres, a-t-il expliqué, remontent à mi-2002.

Un total
de 5 693 procès-verbaux
M. Kabbani a ensuite énuméré les procès-verbaux établis dans plusieurs secteurs englobant plusieurs villages, entre le 20 août et le 7 septembre : 33 à Riyack, 30 au Hermel, 94 à Baalbeck, 22 à Hasbaya, 93 à Ras Baalbeck, 28 à Rachaya, 32 à Zahlé, 49 à Chtaura, 33 à Machghara, 167 à Zahrani, 190 à Nabatiyé, 240 à Jbeil, 100 à Jezzine, 90 à Jouaya, 203 à Tyr, 157 à Saïda, 108 à Marjeyoun, 57 à Batroun, 72 à Amioun, 91 à Sir Denniyé, 52 à Tripoli, 255 au Akkar, 1 491 dans la banlieue sud, 370 à Antélias, 559 à Beyrouth, 100 à Bhamdoun, 19 à Baabdate, 54 à Bickfaya, 179 à Beiteddine, 185 à Jounieh, 111 à Aley, 92 à Achkout, 29 à Kartaba et 170 à Wadi el-Ziné. Il s’agit au total de 5 693 procès-verbaux.
Le ministère des Finances a été prié d’exercer des pressions sur les établissements publics et les municipalités pour qu’ils intègrent dans leurs budgets le montant réel de leur consommation de l’énergie électrique, a poursuivi M. Kabbani, précisant qu’à l’avenir, l’EDL percevra directement, à partir du 1er octobre prochain, de ces organismes les montants des factures d’électricité, sans avoir à passer par le ministère des Finances.
Pour ce qui est des camps palestiniens, ils ont été déconnectés du réseau électrique depuis le 30 juin dernier, ce qui a permis d’évaluer leur consommation d’électricité, a-t-il encore expliqué, précisant que des factures ont été ensuite envoyées à l’Unrwa qui a refusé de les payer. « Aussi, le Conseil des ministres a-t-il chargé le chef de la diplomatie, Jean Obeid, de prendre contact avec cette agence onusienne, sachant que d’autres camps accessibles aux percepteurs s’acquittent du montant de leurs factures », a-t-il fait valoir.

À l’EDL
Dans le même temps, les employés de l’électricité qui ont observé dans la journée une grève d’avertissement ont jugé injuste d’attribuer tous les déboires de l’électricité à l’EDL.
Des assemblées générales ont été tenues dans tous les départements, à la Qadisha, au Litani et au Liban-Sud, mais le rassemblement central a eu lieu au siège de l’EDL, en présence du président de la CGTL, Ghassan Ghosn, qui a tenu une conférence de presse conjointe avec le président du syndicat des employés et des ouvriers de l’office, Charbel Saleh.
Dans son intervention, M. Ghosn a vivement critiqué l’État « qui ignore la population et les problèmes auxquels elle est confrontée, et qui n’a qu’un seul souci : économiser de l’argent, que ce soit en ayant recours au rationnement du courant, ou en foulant au pied les droits des employés ou encore en volant les pauvres ».
Selon lui, « la réforme du secteur de l’électricité commence par le respect des droits acquis des employés, puis par la réduction du coût de la production de l’énergie et non pas par l’exercice de pressions sur les employés pour les faire fuir ». Pour ce qui est de la réduction du coût de la production, elle commande, selon M. Ghosn, une réduction du coût de l’énergie « qui est la plus élevée au monde parce que personne ne songe à trouver de nouvelles sources de production pourtant disponibles dans nos vallées ».
Il a souligné la détermination de la CGTL à soutenir les revendications des employés de l’EDL, rappelant qu’une grève générale sera décrétée le 23 octobre en signe de protestation contre la politique socio-économique du gouvernement.
Quant aux revendications des employés, elles ont été exposées par M. Charbel Saleh. Il s’agit notamment d’une majoration de 125 000 LL de leurs salaires à titre d’indemnisation pour l’annulation de leur droit à bénéficier d’un tarif réduit pour la consommation de l’électricité. Conformément à un accord conclu il y a près de deux ans avec le ministère de tutelle, les employés sont aussi exemptés du paiement des taxes liées à l’électricité et peuvent transférer leurs compteurs ou les renforcer sans rien payer.
Mais aucun de ces points n’a été mis en application. « Le ministère des Finances refuse catégoriquement de nous accorder l’indemnité de 125 000 livres en dépit de toutes les décisions prises à ce sujet », a expliqué M. Saleh. Et d’ajouter : « Étant donné les conditions difficiles dans les centrales électriques, le Conseil des ministres avait décidé le 11 février 2000, par décret, d’accorder aux employés des indemnités équivalant à quatre échelons à leurs salaires, mais trois mois plus tard, le ministère des Finances a décidé unilatéralement de les abolir, violant ainsi les dispositions du décret 2444. »
Le syndicaliste a ensuite indiqué qu’« à chaque fois que le budget de l’EDL est présenté au ministère des Finances, ce département essaie de rogner les salaires des employés, sous prétexte de vouloir économiser des fonds, comme si ce sont ces salaires qui sont à l’origine du déficit de l’office ».
M. Saleh s’est ensuite lancé dans un véritable plaidoyer en faveur de l’EDL, qui est, selon lui, « victime d’une campagne de diffamation alors qu’il ne s’est jamais dérobé à ses obligations, mêmes aux pires moments de la guerre ».
Il a de nouveau précisé que la grève d’hier constituait seulement un avertissement, avant d’annoncer que les employés donneront au gouvernement un délai jusqu’au début du mois prochain pour satisfaire leurs revendications, sinon ils auront recours à l’escalade.
Le dossier de l’électricité reste toujours d’actualité, non pas à cause de la grève observée hier par les employés de l’EDL en signe de protestation contre le fait que l’État ne leur paie pas leurs dus, mais parce que des révélations continuent d’être faites au sujet des sources de dilapidation, qui ne sont pas toujours techniques.C’est ce que montrent les...