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Le CPL et le RD déplorent le discours « sectaire et provocateur » de Joumblatt (photo)

Les propos tenus mardi par le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, ont suscité hier une série de réactions dans les milieux de l’opposition, de la part notamment de ceux qu’il a sévèrement critiqués, à l’instar du courant aouniste ou du Renouveau démocratique (RD), parti présidé par le député Nassib Lahoud.
Le Courant patriotique libre (CPL-aouniste) a répondu dans un communiqué aux attaques du chef du PSP, en déplorant « l’hostilité et le caractère polémique et provocateur du discours employé par Walid Joumblatt ». « Il semble qu’il use de ce discours pour chauffer les esprits, le seul moyen qu’il possède pour tenter de renouer avec sa base qui s’est éloignée de lui et qui doute de ses options politiques, économiques, et de ses actes politiques en général », a estimé le CPL.
« Nous essayons de faire la lumière sur les motivations qui ont poussé Joumblatt à empoisonner le climat de la partielle de Baabda-Aley, par le biais d’un discours sectaire et de grosses accusations. Si sa mémoire est courte et qu’elle ne remonte pas aux législatives de l’an 2000, durant lesquelles il avait adopté un discours politique antisyrien pour gagner les voix de l’opposition avant d’opérer un virage peu après, ce qui est étonnant c’est qu’il a oublié qu’il y a trois semaines seulement, il voulait empêcher toute discorde sectaire, et avait qualifié la partielle de démocratique et politique seulement », a poursuivi le courant aouniste.
Et le CPL de se lancer dans une explication des motifs qui auraient incité M. Joumblatt à adopter ce ton. « Il souffre d’une crise entre lui-même et sa base, notamment au niveau des jeunes, qui aspirent au changement, des classes populaires, ouvrières et paysanes, et des cadres du PSP. Il a estimé qu’il pouvait détourner les regards de la crise en recourant aux gros moyens dans son discours et en évoquant la discorde, pour terroriser sa base en mettant en garde contre “l’inconnu” qui va déferler sur eux », a-t-il indiqué.
« Il emploie le langage du passé pour évoquer le présent, en agitant de nouveau le spectre de la guerre et de la peur, ce qui équivaut à une fuite en avant. Mais les citoyens qu’il essaye d’influencer ont tourné depuis longtemps la page de la guerre et se sont débarrassés de ces fantômes. Il tente de les faire rejaillir, à contre-courant du chantier pour la préservation de la vie commune et de la coexistence. En résumé, c’est un va-t-en-guerre, alors que les citoyens en sont revenus », a poursuivi le courant aouniste. « L’accueil spontané et chaleureux réservé au CPL à Aley lui a fait peur. C’est pourquoi il a choisi son arme de réserve : la classification des Libanais sur des bases sectaires », a-t-il ajouté.
Le courant aouniste a par ailleurs estimé que M. Joumblatt n’avait pas de réponses convaincantes à donner à sa base populaire concernant sa décision d’appuyer le candidat Henri Hélou. « Il n’avait pas non plus de réponses concernant sa présence perpétuelle au sein d’un pouvoir qui a appauvri le peuple, son parrainage de projets douteux et ses efforts pour couvrir certains gros scandales comme l’affaire (de la banque) al-Madina, la question de l’électricité ou la corruption. C’est pourquoi il était nécessaire pour lui d’attaquer, mais dans la mauvaise direction. En réalité, la base de Joumblatt n’a jamais eu de problème avec nous », a indiqué le CPL.
Il a par ailleurs déploré les propos concernant des personnes disparues et sa volonté d’évoquer à n’importe quel prix le climat de 1975 et la guerre de la Montagne, en critiquant l’aspect volatil du chef du PSP, qui cherche à décerner des diplômes de bonne conduite alors que lui-même change d’avis très couramment.

Le RD et Bandung
Pour sa part, le RD, qualifié mardi par M. Joumblatt de « conférence de Bandung », a précisé qu’il évaluait la partielle de Baabda-Aley en fonction de deux principes essentiels : « la défense de la démocratie par opposition au principe de l’élection d’office parachutée d’en haut, auquel le pouvoir voudrait retourner pour annoncer les résultats de toute élection avant sa tenue, et le principe de l’attachement à l’unité nationale et à la paix civile, loin de tout sectarisme, dans une région qui a beaucoup souffert de la guerre ».
Dans un communiqué publié hier, le RD a précisé que « lorsqu’il s’est avéré que cette bataille n’oppose pas le pouvoir à l’opposition, le Mouvement du Renouveau démocratique a décidé d’opter pour la neutralité positive, qui n’a rien à voir avec la neutralité positive prônée par la conférence de Bandung, hostile à l’impérialisme, comme l’a expliqué M. Walid Joumblatt ». « La neutralité signifie ne pas préférer un candidat à un autre. Quant au terme positive, il désigne la volonté de ne pas boycotter le scrutin, mais d’y participer massivement », a-t-il souligné, en réponse au chef du PSP.
Le RD a appelé à « une victoire de la logique de la concurrence démocratique sur celle qui consiste à créer une tension pour augmenter le rendement électoral », en prônant la modération et en rejetant « l’escalade, qui ne fait qu’aggraver le sectarisme et qui rend service aux ennemis de la démocratie et à tous ceux qui cherchent à donner une image négative de cette élection, en donnant l’impression qu’elle pave la voie à un projet de discorde ».

Amine et Pierre Gemayel
L’ancien président de la République, Amine Gemayel, qui a été reçu hier par le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, a déploré les propos tenus par M. Joumblatt concernant le président Béchir Gemayel. M. Gemayel, qui n’a pas été la cible des critiques du chef du PSP, a déclaré : « Je rejette ce que Walid Joumblatt a affirmé concernant mon frère Béchir. Ces propos sont inacceptables, et je pense que les citoyens savent que Béchir a été élu président de la République par tout le Liban et qu’il est mort au service du slogan des 10 452 km2, c’est-à-dire au service du Liban tout entier. De toute façon, il est inutile de relancer toutes ces polémiques. » Il a ensuite plaidé en faveur d’élections démocratiques et d’un nouveau départ, au lendemain de la partielle, pour la réconciliation dans la Montagne, et pour le rétablissement de la souveraineté et de l’indépendance du pays.
Le député Pierre Gemayel a lui aussi déploré les propos tenus par M. Joumblatt au sujet de Béchir Gemayel. « Il s’est avéré que l’autre partie (qui soutient Hikmat Dib) tentait de mener une bataille contre le député Joumblatt et de nourrir des sentiments sectaires. Tel était le point de conflit entre nous. Et nous avions raison, puisque la réponse de M. Joumblatt adressée à Michel Aoun a prouvé que la bataille avait pris un aspect druzo-chrétien, ce que nous cherchions à éviter », a-t-il ajouté.
Les propos tenus mardi par le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, ont suscité hier une série de réactions dans les milieux de l’opposition, de la part notamment de ceux qu’il a sévèrement critiqués, à l’instar du courant aouniste ou du Renouveau démocratique (RD), parti présidé par le député Nassib Lahoud. Le Courant patriotique libre...