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Dossier régional - Les Arabes et les Européens tiennent compte de notre point de vue, affirme Obeid Le Liban et la Syrie insistent sur une solution « globale »(photos)

Hersonissou, de notre envoyé spécial, Khalil Fleyhane

Le Liban et la Syrie ont réitéré hier, à Hersonissou, en Crète, leur position commune sur la « feuille de route ». Une position qui se résume en deux points essentiels : le scepticisme concernant la volonté israélienne d’appliquer le projet de paix parrainé par l’Onu, les États-Unis, l’UE et la Russie, d’une part ; la nécessité d’élargir le cadre de cette « feuille de route » aux questions syrienne et libanaise, d’autre part. Lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de la rencontre Euromed, le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a estimé que le point de vue libano-syrien « a été pris en compte non seulement par les participants arabes mais aussi par les responsables européens ».
Le chef de la diplomatie syrienne, Farouk el-Chareh, a notamment déclaré pour sa part : « Pour que la “feuille de route” permette une solution globale, elle doit répondre aux volets syrien et libanais » du conflit. « Sans cela, elle restera confinée à la seule question palestinienne », a-t-il ajouté.
M. Chareh a par ailleurs souhaité que le président américain George W. Bush agisse « en vue d’une paix juste et globale » et ne se montre pas « sélectif » en favorisant « l’intérêt d’une partie plutôt que l’intérêt de toutes les parties au conflit dans la région ».
« Il faut penser à quelque chose qui dépasse la “feuille de route” et trouver une solution incluant les Palestiniens, la Syrie et le Liban », a-t-il insisté devant les journalistes en marge de la réunion de l’UE et des pays méditerranéens.
« Cela n’est pas le cas actuellement », a-t-il estimé, rappelant toutefois que la « feuille de route » contient une référence à l’initiative du sommet arabe de Beyrouth de 2002. En se basant sur cette initiative, « on pourrait prendre la “feuille de route” comme base solide pour une solution juste et globale », a déclaré le ministre syrien, avant de poursuivre : « Les deux questions (syrienne et libanaise) sont liées et elles feront partie d’une solution globale au Proche-Orient. » Et de souligner : « Nous ne sommes pas opposés à la “feuille de route”, mais elle ne concerne pas les questions syrienne et libanaise. »
Il convient de préciser que l’initiative prise au sommet de Beyrouth proposait un processus pour une paix « globale » tenant compte simultanément, et dès le début, des volets palestinien, syrien et libanais, alors que la « feuille de route » n’aborde ces questions que dans une phase ultérieure.

La conférence
de presse de Obeid
Lors de sa conférence de presse, le ministre des AE a critiqué de son côté la tendance de l’État hébreu à mettre l’accent sur les victimes civiles israéliennes en occultant complètement les nombreux Palestiniens innocents abattus par l’armée de l’État hébreu. Tout en se défendant de vouloir interférer dans les affaires palestiniennes, M. Obeid n’en a pas moins estimé que le Liban et les Arabes en général ne pouvaient ignorer les répercussions du conflit israélo-arabe. Selon lui, il y a dans ce contexte deux problèmes à régler, qui concernent les pays limitrophes d’Israël : le droit au retour des réfugiés palestiniens d’une part, et la restitution au Liban et à la Syrie des territoires qui demeurent occupés par l’État hébreu d’autre part.
En réponse à une question, le chef de la diplomatie libanaise a relevé une différence fondamentale entre les positions européenne et arabe dans le cadre de la conférence. Il a estimé en effet que « les Européens insistent surtout sur la “feuille de route” alors que les ministres arabes des AE participant à la rencontre mettent l’accent sur les volets libano-israélien et syro-israélien ».
Par ailleurs, selon M. Obeid, d’aucuns parmi les États européens voudraient limiter l’association et le partenariat à l’économie « alors que nous sommes soucieux de lier l’économie à la politique », a-t-il dit.
Avant son départ hier après-midi pour Téhéran, où il doit participer à la réunion de l’Organisation de la conférence islamique, le chef de la diplomatie s’est entretenu avec son homologue espagnole, Ana Palacio. Il a insisté devant elle sur la nécessité de tenir compte de l’ensemble du processus de paix dans la région, et pas seulement de la « feuille de route » qui en constitue la première étape. M. Obeid et Mme Palacio sont convenus de poursuivre les contacts pour approfondir les discussions à ce sujet.
Hersonissou, de notre envoyé spécial, Khalil FleyhaneLe Liban et la Syrie ont réitéré hier, à Hersonissou, en Crète, leur position commune sur la « feuille de route ». Une position qui se résume en deux points essentiels : le scepticisme concernant la volonté israélienne d’appliquer le projet de paix parrainé par l’Onu, les États-Unis, l’UE et la Russie, d’une...