« Les précédentes expériences de transferts, ainsi que les enregistrements de naturalisés dans la région du Metn depuis 1994 impliquent des desseins électoraux clairs et nets », dénonce le communiqué publié hier par le bureau de presse de Nassib Lahoud. Qui a évoqué la création artificielle de groupe d’électeurs de réserve « qu’ils pourraient faire chanter » au moment des élections « en prétendant leur assurer une pseudo-protection et des services ».
Le président du RD a ainsi invité le ministère de l’Intérieur à clarifier la situation et à dévoiler publiquement les noms de tous ceux qui ont transféré leur registre d’état civil au Metn, et ce au cours de la période allant de 2002 jusqu’à ce jour. Et la publication « en détail » de ces noms est « un des droits fondamentaux des Metniotes, qui doivent savoir si toutes ces opérations se font naturellement ou si c’est de l’ingénierie électorale qui trahit la volonté des électeurs », a-t-il conclu.
La réponse du ministère
de l’Intérieur
Quelques heures à peine après la publication du communiqué du président du RD, le ministère de l’Intérieur a distribué un texte, soulignant que le transfert des registres d’état civil « est régi par l’article 40 de la loi sur le statut personnel et obéit à des conditions et des garde-fous clairs et francs que personne ne peut transgresser ». Le communiqué précise également qu’ « après examen des registres d’état civil du Metn, nous n’avons vu ni transferts dont le nombre serait exagéré ou anormal ni violation de l’article 40 » de cette loi.
Le communiqué affirme en outre que les chiffres et les sondages « prouvent que la région du Metn est celle qui a connu le moins de changements et de transferts durant l’année 2002-2003 ». Et la Direction générale des statuts personnels a conclu en souhaitant que ceux qui évoquent ce genre de questions « désignent toute opération de transfert de registre d’état civil illégale (au regard de l’article 40) – laquelle opération serait dénoncée, non seulement au Metn, mais sur l’ensemble du territoire libanais ».
Signalons que le ministère de l’Intérieur n’avait pas jugé bon, le 9 juin dernier, de répondre à un autre député du Metn, Pierre Gemayel, qui avait, lui aussi, dénoncé ces transferts illégaux en insistant sur le fait que les moukhtars avaient été « forcés », dans la plupart des cas, « d’accepter le fait accompli ».
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