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CONCERT - À l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Du baroque aux romances(photo)

Reprise en douceur, après la trêve des fêtes pascales, des concerts du Conservatoire national supérieur de musique à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ). Pour les mélomanes fidèles au rendez-vous, voilà une soirée lyrique où musique baroque et romances des compositeurs russes ont captivé l’audience. Sur scène, la mezzo-soprane Nina Hawi, accompagnée remarquablement au clavier par Natalia Kapoustina. Au menu, joignant horizons lointains, époques différentes et inspirations diverses, un mélange des œuvres de Vivaldi, Bach, Haendel, Mozart, Korsakov, Rachmaninov et Tchaïkovsky. Cheveux blonds annelés, robe longue mauve et noire piquetée de strass discrètement scintillant, décolleté avec deux volants sur la poitrine, Nina Hawi avait parfaitement le timbre des cantatrices des pays de l’Est. Visage d’angelot pour une expression neutre, qui ne véhicule presque pas d’émotion. Ouverture avec une aria de Vivaldi suivie, toujours du Prêtre roux, par un Domine Deus. Mélodies dans le sillage de la cour de la ville des Doges de l’époque préclassique où inspiration profane et sacrée garde une même chaleureuse humanité. Plus ardent, éthéré et empreint de ferveur est l’Agnus Dei de Bach. Intermittences du cœur et tourmente de l’amour avec une aria de Haendel pour finir avec un chant suave et léger, comme l’air qu’on respire, et il s’agit bien entendu d’une aria de concert du génie de Salzbourg. Après un bref entracte, place aux romances russes où la cantatrice est plus à l’aise et davantage dans son élément, cédant avec naturel aux notes aiguës et éludant avec subtilité l’écueil des notes graves. Élégie un peu rêveuse sur fond de « nuages qui deviennent plus rares » de Korsakov. Ample et plus animée, sur un tempo de romantisme, se déploie la seconde œuvre de Rachmaninov, intitulée À cause de ma misère, j’ai aimé. Retour à Korsakov pour un chant magnifiant une fois de plus la nature et s’entretenant en vocalises superbes du vent qui souffle de haut… Du plus cosmopolite des musiciens russes, c’est-à-dire Tchaïkovsky, on écoute ici une Berceuse teintée d’une incroyable tendresse. Toujours dans le domaine de l’impalpable, un Rêve de Rachmaninov filant à vive allure sans pour autant perdre le charme insaisissable d’une belle narration. Pour conclure, la sensibilité d’écorché vif de Tchaïkovsky, qui évoque les mystères et le velours de la Nuit, dualité qui lui est familière. Applaudissements d’un petit public conquis et révérence des deux artistes, ployant sous les gerbes de fleurs offertes, avec un bis pour l’ovation soutenue. Edgar DAVIDIAN
Reprise en douceur, après la trêve des fêtes pascales, des concerts du Conservatoire national supérieur de musique à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ). Pour les mélomanes fidèles au rendez-vous, voilà une soirée lyrique où musique baroque et romances des compositeurs russes ont captivé l’audience. Sur scène, la mezzo-soprane Nina Hawi, accompagnée remarquablement au...