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SÉCURITÉ - Un Jordanien tué, un enfant blessé et trois personnes interpellées Nouvel attentat contre des évangélistes occidentaux à Tripoli(photos)

Tripoli est de nouveau au cœur du drame. Quatre jours après l’annonce par les autorités (qui coïncidait avec la visite du secrétaire d’État américain à Beyrouth) de l’arrestation du cerveau d’un réseau terroriste, Khaled Mohammed el-Ali, originaire de la ville, la capitale du Liban-Nord a été le théâtre d’un nouvel attentat antioccidental, dans la nuit de mardi à mercredi, qui a fait un mort, un Jordanien venu à la rescousse, et un blessé, le fils d’un missionnaire, âgé de neuf ans. Selon les premiers éléments de l’enquête, une bombe aurait été placée à minuit moins le quart devant le domicile d’un couple de missionnaires évangélistes, un pasteur néerlandais, Jacob Griffioen, et son épouse allemande. Ces derniers résident, avec leurs trois enfants, au rez-de-chaussée d’un immeuble vétuste, dans le quartier pauvre de Qobbeh, à Tripoli. Le pasteur et son épouse auraient été réveillés par un bruit et auraient, en ouvrant leur porte, aperçu l’ombre d’un homme fuyant par les escaliers après avoir laissé sur place un paquet. Ils auraient alors appelé au secours leurs voisins de palier, un Jordanien et un Égyptien, convertis au christianisme et faisant désormais partie de l’Église évangéliste. Ceux-ci se seraient donc précipités pour voir ce qui se passait, et le Jordanien, Jamil Rifaï, aurait été tué sur le coup par l’explosion d’une charge de 2kgs de TNT contenue dans le paquet laissé par le fuyard. L’explosion a d’ailleurs provoqué des dégâts considérables dans la cuisine et la chambre à coucher du couple, qui habite cet appartement depuis un an et demi, ainsi que dans les voitures stationnées devant l’entrée. Les missionnaires avaient choisi de vivre dans ce quartier très pauvre de Tripoli, considéré comme un fief des fondamentalistes, dans une volonté apparente de prosélytisme. Des sources proches de l’enquête rapportent qu’au sous-sol de l’immeuble, des cartes portant la mention « Terre de l’Évangile », ainsi que 400 dossiers sur des étudiants à l’Université libanaise, des cassettes vidéo et des livres sur le christianisme auraient été trouvés. Le sous-sol est composé d’une salle de conférences, d’un petit salon, de deux chambres à coucher et d’une salle de bains, parfaitement équipés. Selon les témoignages recueillis, le couple était très actif et plutôt respecté dans le quartier, même si certains graffitis hostiles faisaient de temps en temps leur apparition sur les murs et des pierres étaient parfois lancées par des fondamentalistes dérangés par le prosélytisme des missionnaires. Le second attentat en six mois Selon des sources policières, qui ont requis l’anonymat, le principal suspect serait un certain « Mohammed », qui se rendait régulièrement, ces derniers temps, chez le couple, « pour se familiariser avec la religion chrétienne, afin de se convertir ultérieurement », selon les témoins entendus, notamment le couple d’évangélistes. Il aurait été arrêté ainsi que deux autres personnes, mais la police n’a pas achevé son enquête. Le pasteur Griffiœn (52 ans), surnommé « Jacob Jakarta », qui réside au Liban depuis vingt ans, a confié qu’il dort désormais « chez des amis », même si son domicile est soumis à une surveillance de la part des autorités. Il n’a pas annoncé son départ du Liban, affirmant qu’une telle décision ne dépendait pas de lui. C’est le second attentat, en six mois, contre des missionnaires évangéliques au Liban. En novembre dernier, une Américaine, Bonnie Penner (31ans), avait été assassinée à Saïda et les auteurs de cet attentat n’ont jamais été identifiés, même si l’enquête n’a pas été officiellement fermée. Entre Tripoli, où pourtant les troupes syriennes sont déployées en force depuis plus de 20 ans, et Saïda, notamment le camp de Aïn el-Héloué, les liens intégristes se confirment chaque jour. Et à chaque fois que les autorités annoncent le démantèlement d’un réseau, un nouvel attentat intervient pour montrer que d’autres réseaux existent encore. Ce qui est sûr, c’est que les services de sécurité semblent déterminés à démasquer les auteurs du crime le plus rapidement possible. Il y va de leur crédibilité, vis-à-vis notamment des Américains auxquels ils ont annoncé en grande pompe l’arrestation du chef du réseau qui avait placé la bombe au McDonald’s de Dora, Khaled Mohammed el-Ali. Mais ils doivent aussi réactiver le dossier de l’enquête sur l’assassinat de Bonnie Penner. D’autant que les réseaux terroristes semblent bien plus influents que ne veulent bien l’affirmer les autorités. Entre Tripoli et Saïda, les voies secrètes restent ouvertes pour les intégristes. Obeid dénonce Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a dénoncé l’attentat de Tripoli, ajoutant que son département cherche à en connaître les mobiles, « de concert avec les ministères concernés ». Tripoli, a-t-il ajouté, est une ville « connue pour son climat de convivialité. Cet attentat aurait pu se dérouler n’importe où ailleurs, mais il n’en demeure pas moins que le pouvoir a la responsabilité non seulement de le dénoncer, mais d’œuvrer à éviter des tentatives similaires ».
Tripoli est de nouveau au cœur du drame. Quatre jours après l’annonce par les autorités (qui coïncidait avec la visite du secrétaire d’État américain à Beyrouth) de l’arrestation du cerveau d’un réseau terroriste, Khaled Mohammed el-Ali, originaire de la ville, la capitale du Liban-Nord a été le théâtre d’un nouvel attentat antioccidental, dans la nuit de mardi...