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Palais Bustros - Passation des pouvoirs entre le nouveau ministre des Affaires étrangères et Mahmoud Hammoud Obeid : La coordination et l’alliance avec la Syrie sont la pierre angulaire de la stabilité du Liban et de son unité(photo)

C’est somme toute un véritable discours d’investiture, une profession de foi en la diplomatie et la politique étrangère libanaises, qu’a donné à entendre, hier, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, lors de la passation des pouvoirs avec Mahmoud Hammoud. Pour le nouveau locataire du palais Bustros, la politique étrangère telle que disséquée par son prédécesseur n’est pas l’affaire de tel ministre ou d’un autre, mais celle du pays dans son ensemble. Une politique qui est, « depuis l’indépendance, l’expression de la réalité libanaise, de son droit, des attachements du Liban, de ses intérêts et de ses valeurs ». Qu’est-ce que la réalité du Liban ? C’est, selon Jean Obeid, « l’accumulation et le mélange, en harmonie, des cultures, des patrimoines, des religions et des communautés. Et c’est cette accumulation, cette richesse, qui a fait dire au pape que le Liban est bien plus qu’une patrie, un message », a-t-il dit hier devant les ambassadeurs et les fonctionnaires du palais Bustros, auxquels il a rendu un vibrant hommage, en insistant sur leur capacité à transmettre ce message, indépendamment des gouvernements et de leur succession. Quel est, quels sont, le(s) droit(s) du Liban ? Jean Obeid a d’abord rappelé que le pays s’appuie, « en tout premier lieu », sur les documents et la légalité internationaux, et sur son attachement aux résolutions de la Ligue arabe. « Il s’appuie également sur son droit, premier et entier, de s’arroger une place au soleil, ainsi qu’un rôle privilégié, au sein de la nation arabe, qui soit en accord avec son message, sa réalité et sa composition », a nuancé le nouveau chef de la diplomatie. Ainsi, la politique étrangère libanaise restera attachée à l’unicité des poids et des mesures en ce qui concerne les résolutions internationales et leur application. Idem pour l’application du droit international, « qui devrait d’abord primer chez les riches et chez les forts, avant les pauvres et les faibles ». L’allusion à Israël se fera bien plus directe quelques minutes à peine plus tard, lorsque Jean Obeid évoquera les violations claires et franches par l’État hébreu de la légalité internationale ainsi que « sa non-application des résolutions qui ne servent pas ses intérêts, le tout sous la protection de pays figurant parmi les plus puissants de la planète ». Et Jean Obeid d’affirmer ainsi que « tant qu’Israël continuera à se placer au-dessus des lois, tant qu’il continuera à être exempté de l’application des résolutions onusiennes, la paix dans la région et dans le monde restera menacée ». Soulignant « à quel point les résolutions internationales ont été manipulées, imposées ou détournées, la dernière en date étant la 1441 ». S’attaquant au dossier arabe, le nouveau locataire du palais Bustros a rappelé l’attachement du Liban à la solidarité panarabe, capable selon lui de décupler les droits auxquels les Arabes peuvent prétendre lorsqu’ils sont divisés. Enchaînant sur la cause palestinienne, il en déplore l’affaiblissement, un affaiblissement qu’il impute à l’oppression du peuple palestinien. « Il faut que cesse cet affaiblissement, et pour cela, il faut assurer la solidarité entre les pays arabes et permettre au peuple de Palestine de décider de son propre sort », a-t-il indiqué. Avant d’évoquer en des termes très fermes le droit au retour et le refus catégorique libanais de toute idée d’implantation, « même si certains dirigeants et gouvernements du monde arabe ont été plus ou moins coulants et indulgents », a tenu à préciser le successeur de Mahmoud Hammoud. Concernant les attaches du Liban, Jean Obeid a affirmé que l’arabité du Liban ainsi que « sa coordination, sa fraternité et sa coopération avec la Syrie n’ont pas été imposées au Liban. C’est un choix et non un pari – et ce libre choix est dicté par les intérêts, la conviction, le patrimoine, par l’histoire et la géographie, il émane de valeurs communes », a-t-il tenu à marteler. « Ce n’est pas un pari qui varie selon les saisons, les humeurs ou les circonstances. C’est une option vitale, irrévocable, parce que si elle n’existait pas, les intérêts du Liban seraient isolés des intérêts de son entourage arabe. Et la stabilité du pays serait alors durement touchée, et encore davantage la solidarité arabe », a prévenu Jean Obeid. « Je ne suis pas venu pour chambouler ou remettre en question, je suis venu compléter. La coordination et l’alliance avec la Syrie sont la pierre angulaire de la stabilité du Liban et de son unité », a-t-il ajouté. Assurant que la solidarité du Liban avec son environnement arabe, ainsi que la redynamisation de la Ligue, feront en sorte de redorer, de nouveau, le blason de la cause arabe. « Le Liban n’a jamais été, dans son histoire, isolé, loin de cette nation (arabe). Il partage avec elle sa dignité, sa force, son destin. Le Liban ne sera jamais fort si la nation arabe est diluée, écartelée, à cause de ses États, certains souhaitant un changement de régime, d’autres voulant remplacer des dirigeants grâce au diktat extérieur, d’autres enfin travaillant au démembrement de son unité, principal facteur de sa richesse », a accusé ensuite Jean Obeid. En rappelant l’importance du métissage religieux, sectaire et confessionnel. Il a ensuite conclu en promettant que le palais Bustros n’aura de cesse que de s’occuper jusqu’au bout de la diaspora libanaise disséminée aux quatre coins de la planète, ni de faire en sorte « de conserver au Liban son rôle de pionnier », ni de pérenniser cette « fusion libano-syrienne, cette complémentarité, tant sur le plan économique que politique, pour qu’elle devienne point de départ d’une force arabe qui ira crescendo ». Quant à Mahmoud Hammoud, il avait, en préambule, appelé à ce que tout soit fait pour réaliser le souhait de la majorité des Libanais, à savoir : en finir avec les résidus de l’occupation israélienne, notamment des fermes de Chebaa, libérer les otages toujours détenus dans les geôles de l’État hébreu, permettre aux réfugiés palestiniens de retourner chez eux et refuser leur implantation, quelles que soient les pressions et les circonstances.
C’est somme toute un véritable discours d’investiture, une profession de foi en la diplomatie et la politique étrangère libanaises, qu’a donné à entendre, hier, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, lors de la passation des pouvoirs avec Mahmoud Hammoud. Pour le nouveau locataire du palais Bustros, la politique étrangère telle que disséquée par son...