Vie Politique - La commission ad hoc a achevé l’élaboration de la déclaration ministérielle Débat de confiance mardi et mercredi prochains, place de l’Étoile(photos)

Le gouvernement examinera et approuvera demain, jeudi, la déclaration ministérielle, élaborée hier par la commission ad hoc, et la Chambre se réunira mardi et mercredi pour le débat de confiance. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a fixé hier la date du débat de confiance, au cours duquel le Parlement examinera une déclaration ministérielle de onze pages divisées en deux chapitres, un local – subdivisé en deux volets, politique et économique – et un autre régional. Sur le plan politique local, le document gouvernemental comporte un appel au dialogue intérieur, à l’assainissement du climat d’entente et un nouvel engagement en faveur de la préservation des libertés. Concernant le volet économique, le cabinet réaffirme son attachement à poursuivre la politique de redressement adoptée par la précédente équipe, c’est-à-dire à aller de l’avant dans le processus de privatisation, à comprimer les dépenses et à réduire le déficit budgétaire. Pour ce qui est du dossier régional, l’équipe Hariri doit principalement affirmer sa solidarité avec la Syrie face aux mises en garde américaines qui lui ont été récemment adressées, rejeter la tutelle US sur l’Irak, réaffirmer la position de Beyrouth par rapport aux hameaux de Chebaa et au dossier de l’implantation palestinienne. La commission ministérielle ad hoc que préside M. Hariri avait tenu hier une réunion au Sérail en présence des ministres Marwan Hamadé, Fouad Siniora, Farès Boueiz, Assaad Hardane, Ayoub Hmayed, Assaad Diab, Michel Samaha, Jean Obeid et Karim Pakradouni, pour mettre la dernière main au texte. Au terme de la réunion, M. Hariri s’est rendu, place de l’Étoile, pour un entretien avec M. Nabih Berry. Le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, devait assister à une partie de la conversation. Selon des sources ministérielles, le gouvernement aurait pu tenir hier soir ou ce matin une réunion extraordinaire pour approuver la déclaration ministérielle, mais il a préféré attendre le retour de M. Sleiman Frangié, en voyage, d’autant que le débat de confiance n’aura lieu que la semaine prochaine, soit après les Pâques orthodoxes. Entre-temps, une copie de la déclaration ministérielle sera envoyée au chef de l’État, le général Émile Lahoud, pour qu’il puisse prendre connaissance de son contenu avant le Conseil des ministres. De sources parlementaires, on précise également que des contacts sont actuellement engagés par M. Berry avec les députés et les blocs parlementaires dans le but d’éviter de longues interventions au cours du débat de confiance et pour qu’un député ou deux seulement s’expriment au nom de chaque bloc parlementaire. Le président de la Chambre veut éviter que le débat de confiance ne dure plus de deux jours. Passation des pouvoirs En attendant l’approbation de la déclaration ministérielle, les passations des pouvoirs se succèdent dans les ministères. Hier, il y en a eu cinq, au ministère de l’Économie, entre MM. Bassel Fleyhane et Marwan Hamadé, à la Défense, entre MM. Khalil Hraoui et Mahmoud Hammoud, aux Affaires des déplacés, entre MM. Marwan Hamadé et Abdallah Farhat, à l’Éducation, entre MM. Abdel Rahim Mrad et Samir Jisr, et aux Affaires étrangères, entre MM. Mahmoud Hammoud et Jean Obeid. Dans une allocution prononcée au cours de la cérémonie, qui a eu lieu au ministère de l’Économie, M. Hamadé s’est dit « content et consterné en même temps d’être à ce poste difficile ». Content, a-t-il expliqué, parce qu’il est retourné à un ministère qu’il avait dirigé après la fin de la guerre et consterné « parce que les calculs confessionnels étriqués commandent parfois la distribution des portefeuilles ministériels ». Après avoir indiqué qu’il a pris connaissance de M. Fleyhane de tous les projets exécutés, M. Hamadé a affirmé qu’il œuvrera « pour empêcher que le ministère ne soit victime du système confessionnel ». À la Défense, M. Hraoui a rendu hommage à son successeur, saluant les efforts qu’il avait déployés, au ministère des Affaires étrangères, pour défendre les intérêts du Liban. À son tour, l’ancien chef de la diplomatie devait également applaudir aux efforts de M. Hraoui dans l’élaboration de la politique de défense du gouvernement, soulignant l’attachement du Liban à ses prises de position face aux défis et aux pressions exercées sur lui. Il a notammé insisté sur la détermination du Liban à obtenir la libération des fermes de Chebaa, ainsi que sur « l’unité de sort » avec la Syrie. Au ministère des Déplacés, M. Hamadé devait mettre l’accent sur l’importance de la tâche qui attend son successeur, même si, a-t-il dit, une importante partie du travail a été abattue depuis que le chef du PSP, Walid Joumblatt, avait pris en charge ce portefeuille. À l’Éducation, enfin, M. Samir Jisr devait estimer, dans son allocution, que la mission de son ministère « n’est pas impossible, même si elle est difficile ».