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Fêtes - La communauté grecque-orthodoxe a célébré le dimanche des Rameaux Audeh critique le pouvoir(photos)

C’est à une véritable diatribe contre le pouvoir et les dirigeants du pays que le métropolite Élias Audeh s’est livré dans son homélie, dimanche. « La politique ne consiste pas à se spécialiser dans les discours qui ne font l’affaire que de leurs auteurs », a déclaré Mgr Audeh, en fustigeant ceux qui « rejettent le dialogue » et qui « n’acceptent pas le point de vue de l’autre ». «La politique est l’expression d’une méthode humaine, grâce à laquelle nous nous occupons des autres et nous atténuons leurs souffrances et leurs soucis », a déclaré Mgr Audeh, dans l’homélie qu’il a prononcée au cours de la messe qu’il a célébrée en l’église Saint-Nicolas des grecs-orthodoxes à Achrafieh, à l’occasion de la fête des Rameaux. Le prélat s’en est pris ensuite, mais sans les nommer, aux dirigeants qui ignorent les appels au dialogue national, lancés notamment par l’opposition : « Celui qui refuse le dialogue est un individu égoïste, qui s’est érigé en idole et nous n’adorons pas d’idoles.Ce qu’ils font, c’est prêcher le dialogue et l’engager avec des proches tout en excluant ceux qui ne partagent pas leurs points de vue. Ce sont ceux qui n’aiment pas et qui sont rancuniers qui ne veulent pas de dialogue. Tous les Libanais ne sont-ils pas nos fils ? Qui a dit que celui qui nous gouverne est parfait ? Tout être humain n’est-il pas un pêcheur ? Pourquoi faut-il que l’un d’entre nous prétende être parfait et se permette de juger les autres ? Pourquoi prétend-il aimer le pays plus que n’importe qui d’autre et se permet-il de distribuer des attestations en nationalisme ? Tout le monde se pose des questions sur ce qui se passe dans le pays. Nos jeunes émigrent et nos vieux regrettent le passé. Aucun individu ne se trouve à la place qu’il faut. Ils dissertent sur l’unité et la réconciliation nationales dont ils vantent les mérites. Mais ce qui se passe va-t-il dans le sens de cette unité et de cette réconciliation ? » s’est interrogé Mgr Audeh. « Lorsque j’ai appris comment la culture est en train d’être détruite en Irak et comment ceux qui ont encore de la conscience dans ce monde en ont souffert, j’ai eu mal, moi aussi, dans mon pays, où la culture n’existe pas, où “ils” en ignorent le sens et où, lorsqu’elle évolue, “ils” la tuent pour je ne sais quelle raison », a-t-il poursuivi, soulignant qu’au Liban, « nous nous caractérisons par la généralisation des conflits ». « Nous semons la discorde entre untel et untel, au lieu de prendre tout le monde sous nos ailes », a-t-il soutenu avant de critiquer les Libanais « esclaves de leurs appétits, de leurs intérêts, de leurs postes et de leurs rancunes ». Affirmant qu’il prie pour que les intérêts personnels soient relégués au second plan et pour que les Libanais s’unissent afin de sauver le pays, Mgr Audeh a relevé que ceux qui sont dans la politique, « que ce soit dans le pays ou à l’extérieur, ne sont pas des saints ». « Moi-même je ne suis pas un saint et personne n’est parfait. Mais je sais que celui qui ne s’inspire pas de Dieu dans ses actions nous conduira droit vers la ruine », a-t-il insisté. « Nous sommes tristes lorsque certains sont en désaccord avec ceux qui appartiennent à Dieu, parce que ces derniers œuvrent pour ce qui est bien et juste. Voilà pourquoi nous prions pour que les dirigeants soient justes, pacifiques », a-t-il encore dit. Une foule nombreuse a pris part à la procession des Rameaux, conduite par le métropolite Audeh, dans la rue parallèle à l’église Saint-Nicolas. Dans les autres régions libanaises, les membres de la communauté grecque-orthodoxe ont également célébré les Rameaux, qui coïncidaient cette année avec les fêtes pascales catholiques. Des processions ont été organisées partout au Liban, en dépit des pluies diluviennes.
C’est à une véritable diatribe contre le pouvoir et les dirigeants du pays que le métropolite Élias Audeh s’est livré dans son homélie, dimanche. « La politique ne consiste pas à se spécialiser dans les discours qui ne font l’affaire que de leurs auteurs », a déclaré Mgr Audeh, en fustigeant ceux qui « rejettent le dialogue » et qui « n’acceptent pas le point de...