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Les nostalgiques du nationalisme appellent à « poursuivre la résistance » Des Libanais accusent Saddam Hussein d’avoir « trahi » son peuple et les Arabes

Des Libanais, fortement déçus par la débâcle des troupes irakiennes, pourfendent Saddam Hussein qu’ils accusent d’avoir « trahi » son peuple et les Arabes, et appellent à « résister aux Américains », rapporte l’AFP dans un reportage réalisé dans diverses régions sunnites et chiites du Liban. « J’espère que Saddam est mort avec sa famille et son commandement car le contraire voudrait dire qu’il nous a trahis », déclare Mohammed Siage, un maçon à Rafid, dans la Békaa-Ouest. « Avec la chute de la statue de Saddam, que nous considérions comme un héros, c’est l’honneur des Arabes qui est tombé », lance ce sunnite, âgé de 60 ans et acquis de longue date au nationalisme arabe. Dans le village voisin de Biré, Abou Youssef Ghorré, 35 ans, est encore plus amer et déçu : « Le 9 avril 2003 est une journée noire pour les Arabes, illustrée par le déboulonnement par les Américains de la statue de Saddam. » « C’est une défaite pour toute la nation et c’est la honte car les soldats de Saddam ont fui le combat face aux envahisseurs », dit-il d’une voix étouffée par des sanglots. Pour Fadia Chami, une mère de quatre enfants installée à Ghazzé, un village connu pour son nationalisme arabe, la déroute irakienne est « le sommet de la trahison ». « Le peuple irakien doit prendre des leçons auprès du peuple libanais et multiplier les attaques suicide contre l’envahisseur. En dépit de la déprime générale, on doit faire couler son sang dans chaque agglomération irakienne », dit cette mère de famille. Ghassan Abdel Aal, 35 ans, berger, dénonce lui aussi la « trahison ». « Où sont les fusées de Saddam, ses chars ? Il faut que les Arabes se mettent d’accord pour combattre les envahisseurs. » « Les habitants de Bagdad ont eu raison de lancer des pierres contre la statue de Saddam car celui qui prétendait être un héros est en fait le symbole de la trahison qui a infligé à son peuple et aux Arabes une cuisante défaite », dit en s’emportant Wissam Taha, de Kamed el-Loz. Pour Oum Ali, 55 ans, de la bourgade de Qaraoun, un autre fief nationaliste de la Békaa, « ce qui s’est passé est dû au défaitisme des dirigeants irakiens et c’est une punition pour Saddam qui s’est moqué de son peuple et qui a utilisé les richesses de son pays à ses fins personnelles ». « Maintenant, il faut se ressaisir et combattre car nous sommes tous visés », lance-t-elle. À Tripoli aussi, jadis haut lieu du Baas pro-irakien, des habitants expriment leur colère et leur hargne contre le régime de Saddam. « Pourquoi n’ont-ils pas combattu à Bagdad, où sont Saddam et ses hommes, pourquoi ont-il trahi leur promesse d’écraser l’ennemi ? » s’interroge Ghassan, un ouvrier. Le ton change dans les milieux chiites qui n’ont jamais porté dans leur cœur Saddam Hussein à qui ils reprochent d’avoir persécuté leurs coreligionnaires dans le sud de l’Irak pendant des décennies. « Saddam a lancé des défis tous azimuts mais il a fui. Dans les livres d’histoire, on écrira qu’il a trahi son peuple », affirme Nour, menuisier à Tyr. Walid Chouaib affirme n’avoir « aucun regret pour le régime de Saddam. Une résistance aux Américains naîtra, comme celle que nous avons menée contre les Israéliens. Je suis confiant dans l’avenir car l’Irak est un berceau de civilisations ». « Dieu est grand, le régime de Saddam est tombé le même jour, à 21 ans d’intervalle, où ses criminels ont assassiné un grand dignitaire religieux chiite, Mohammed Baker Sadr, et sa sœur Sitt el-Houda », s’exclame Abou Ali, propriétaire d’une librairie à Baalbeck.
Des Libanais, fortement déçus par la débâcle des troupes irakiennes, pourfendent Saddam Hussein qu’ils accusent d’avoir « trahi » son peuple et les Arabes, et appellent à « résister aux Américains », rapporte l’AFP dans un reportage réalisé dans diverses régions sunnites et chiites du Liban. « J’espère que Saddam est mort avec sa famille et son commandement car...