Radio-Sawa ambitionne d’être la radio préférée des jeunes arabes

Une station de radio en langue arabe, Sawa, financée par le Congrès américain, ambitionne de devenir « la principale source d’informations » pour les jeunes dans le monde arabe, selon ses responsables qui assurent cependant qu’elle n’est pas la voix de l’Administration américaine, selon une dépêche AFP datée de Washington. « Notre ambition, c’est d’être la radio préférée de la jeunesse arabe, une antenne sur laquelle les jeunes arabes peuvent compter pour s’informer », affirme Mouafak Harb, directeur de l’information de la station, qui a commencé à émettre en mars 2002, dans la foulée de la guerre lancée par les forces américano-britanniques contre l’Irak. Pour gagner ce pari, « nous devons être rapides et crédibles », ajoute M. Harb. Il reconnaît que la radio est « financée par le Congrès, à travers les impôts des contribuables américains », mais affirme aussitôt que « le département d’État ne peut rien nous imposer ». « Nous ne sommes liés ni à la diplomatie américaine, ni à la Maison-Blanche, ni au Pentagone. Nous sommes une institution indépendante et non un porte-parole de l’Administration américaine », ajoute-t-il à l’heure où la politique américaine est largement décriée à travers le monde arabe. Radio-Sawa – dont le nom en arabe signifie « ensemble » – a été créée après que les autorités américaines eurent constaté que La Voix de l’Amérique qui diffuse ses émissions en arabe jouissait de peu d’audience dans le monde arabe, où les jeunes de moins de 25 ans constituent 70 % des auditeurs. Cette radio, dont le projet remonte avant les attentats terroristes du 11 septembre 2001, emploie des journalistes originaires de la plupart des pays arabes et émet pour le moment vers le Golfe, l’Égypte, la Jordanie et l’Irak, avec l’ambition de s’étendre aux autres pays arabes. Depuis le déclenchement de l’offensive américaine contre l’Irak, les informations concernant le conflit occupent désormais douze heures de la grille des programmes. Une émission consacrée à la situation humanitaire dans ce pays doit notamment être lancée dans les jours qui viennent, selon M. Harb. Partant de ce principe d’« d’information brute » prôné par Sawa, un projet de lancement d’une télévision émettant en arabe est à pied d’œuvre. Son financement est déjà prévu dans le budget américain de 2004. Il figure dans le collectif budgétaire présenté la semaine dernière par le président George W. Bush – qui doit être encore examiné et voté par le Congrès – dans le cadre d’une enveloppe de 3,5 milliards de dollars destinée à l’assistance et la reconstruction de l’Irak.