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CONCERT - Église Saint-Joseph (USJ) L’Orchestre symphonique national libanais : d’un horizon à l’autre(photo)

Cinq partitions chatoyantes et magnifiques (sans choquer on pourrait dire “ à punch ”) survolant le temps, brassant des horizons lointains et groupant des atmosphères variées. Voilà le dernier en date des concerts offert par l’Orchestre symphonique national libanais (encore à peine remis de ses émotions et répétitions du festival de Beit-Méry où il a donné en remplacement la réplique à deux solistes venus de l’étranger) sous la houlette de Walid Gholmieh. Avec, en plus, en vedettes, deux solistes applaudis à tout rompre : Dimitri Babich au violoncelle et Ondin Brezeanu au violon. Fidèle à son image de marque et à ses programmes qui ne chicanent jamais sur la qualité des œuvres interprétées et devant une église Saint-Joseph (USJ) une fois de plus remplie jusqu’aux derniers rangs, l’orchestre a présenté un menu des plus riches où, d’un horizon à l’autre, ont résonné, sous les voûtes illuminées, des pages de Wagner, Borodine, Haydn, Bruch et Smetana. Premières mesures inquiétantes et mystérieuses avec l’Ouverture du Vaisseau fantôme de Richard Wagner. Vaisseau tanguant en détresse dans une mer démontée où souffle et mugit le vent en déchirant les voiles. Appels dans la nuit, tension et déchaînement de la nature sur fond de cuivre et cordes en branle-bas de combat avec un tambour aux roulements inquiétants. La phrase wagnérienne, majestueuse et grandiose, se déploie ici sur une mer fastueusement meurtrière, une mer qui engloutit tous les secrets des humains. Images plus calmes et certainement plus « orientales » et moins brumeuses que la poésie éruptive de Wagner avec l’esquisse Dans les steppes de l’Asie centrale, un poème symphonique évoquant la marche lente et monotone d’une caravane de chameaux vers le Ferghana. Motifs populaires et rythmes, l’un occidental , l’autre asiatique, se relayent pour ce musicien né à Saint-Pétersbourg et qui fit des études de médecine pour finir professeur de…chimie ! Changement de monde et d’époque avec le Concerto pour violoncelle (à l’archet le jeune Dimitri Babich ) et orchestre (d’un effectif plus réduit!) de Joseph Haydn. À travers trois mouvements (la coupe classique en son temps) retour à un air de salon viennois, élégant et raffiné dans sa narration toute en nuances maîtrisées faisant alterner lenteur et agitation. Une belle performance aussi pour Babich qui donne à ces pages un lustre de soliste non à négliger. Après l’entracte, place au compositeur allemand Max Bruch. Une Fantaisie écossaise pour violon et orchestre (dédiée initialement au violoniste virtuose Josef Joachim) en quatre mouvements. À l’archet, familier déjà par ses multiples et remarquables prestations des mardis et jeudis du Conservatoire national supérieur de musique, Ondin Brezeanu au meilleur de sa forme. Premières mesures lentes, graves sur une marche presque funèbre ponctuée par les accords d’une harpe aux accents luisants. Entre en jeu alors un violon d’un lyrisme ténébreux, conciliant aveux torrides et technicité de haute voltige. Non dialogue avec l’orchestre mais surtout prétexte pour une part belle à cet instrument de l’errance…Brillant morceau de bravoure aux trémolos intenses et aux vibratos à couper le souffle. Un moment magique prestement et adroitement enlevé par un musicien particulièrement inspiré. Pour finir, un compositeur né en Bohême: Bédrich Smetana. Non pas la célébrissime La Moldau, mais un morceau qui a toutes les faveurs du public, l’entraînante Danse des comédiens tirée de l’opéra La fiancée vendue. Imprégné d’une incroyable joie de vivre, tourbillonnant et coloré, ce passage est telle une bouffée d’air frais. Morceau où se noue une authentique atmosphère de fête foraine, exubérante, simple, vivante, sans artifice. De l’entrain et du rythme comme une…polka d’une diabolique frénésie. Les dernières mesures, tel un irrépressible éclat de rire, se sont éteintes sous les applaudissements d’un public conquis brusquement, à travers tant de paysages sonores, à la cause du théâtre, des comédiens et des artistes. Edgar DAVIDIAN
Cinq partitions chatoyantes et magnifiques (sans choquer on pourrait dire “ à punch ”) survolant le temps, brassant des horizons lointains et groupant des atmosphères variées. Voilà le dernier en date des concerts offert par l’Orchestre symphonique national libanais (encore à peine remis de ses émotions et répétitions du festival de Beit-Méry où il a donné en...