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DRAME - « Nous avons pris les mesures nécessaires pour préserver la sécurité des entreprises étrangères », affirme le ministre de l’Intérieur Ceinturé de dynamite, Samir Berro voulait se faire exploser dans la succursale de Hamra de la HSBC Le forcené se livre à la police après avoir adressé un me

Ce que les Libanais craignaient particulièrement – un terroriste fou furieux qui prend des civils en otages pour protester contre ce qui se passe en Irak et contre la politique anglo-américaine – est arrivé hier, en plein Hamra, contre une succursale de la HSBC, une banque à intérêts britanniques. Sans, bien heureusement, faire de victimes. Onze heures 35 du matin, rue Makdessi. Le dénommé Samir Abdel-Karim Berro, âgé de 45 ans, est entré dans la banque avec comme accessoire vestimentaire une ceinture d’explosifs à la taille. Et a menacé les employés de la HSBC qu’il a pris en otages de se faire exploser à l’intérieur de la succursale, en signe de protestation contre l’agression dont l’Irak est la cible, et pour porter un sérieux coup aux intérêts anglo-US au Liban. Sauf que selon un des employés de la banque, le terroriste avait commencé par demander le contenu des caisses avant de déclarer qu’il souhaitait adresser « un message » de condamnation de l’offensive alliée en Irak. Quelques minutes après que Samir Berro eut pénétré dans la banque, des soldats de l’armée et des membres des Forces de sécurité intérieure, sont arrivés sur les lieux, accompagnés du commandant de la police de Beyrouth, le brigadier Walid Koleylate. Un cordon de sécurité a immédiatement été imposé autour de l’immeuble abritant la succursale de la HSBC. Notons qu’un peu plus tard, c’était au tour du directeur général des FSI, le général Marwan Zein, puis du commando des forces spéciales de l’armée, emmené par le brigadier Marwan Charbel d’intervenir. Et lorsque les négociations ont commencé avec le forcené, ce dernier a exigé de parler personnellement avec le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, et a demandé à plusieurs reprises la présence des médias afin que soit relayé son message de condamnation et d’opposition contre Washington et contre Londres. Samir Berro a ainsi pu discuter avec Élias Murr par le biais du brigadier Koleylate, jusqu’au moment où le ministre de l’Intérieur – qui avait, auparavant, pris contact au téléphone avec le président de la République, Émile Lahoud – est arrivé sur les lieux de la prise d’otages, et a pénétré, accompagné de plusieurs hauts responsables sécuritaires, dans l’enceinte de la succursale. Il s’est entretenu directement avec le terroriste, et l’a visiblement convaincu de se rendre. Samir Berro s’es alors livré aux FSI, qui l’ont emmené à la caserne Hélou, où il a subi un interrogatoire en règle, avant qu’il ne soit déféré devant les autorités judiciaires concernées. Mais avant qu’il ne monte, vers 12h15, dans le fourgon de police, il a adressé, via les médias, le message suivant : « Allah est grand. Je m’appelle Samir Abdel-Karim Berro, je suis originaire de Nabatiyé-la-triste et mon numéro de registre est le 27. Mon action visait les intérêts américains et britanniques ; c’est ma façon de refuser que l’on ne frappe les peuples irakien et palestinien. J’ai préparé tout seul cette opération, et ce depuis le 20 mars, et parce qu’aucune voix ne peut s’élever au-dessus de celle des canons », a-t-il indiqué, avant de conclure en paraphrasant un dicton arabe selon lequel « tuer un loup dans la forêt constitue un crime impardonnable, alors que le génocide de tout un peuple est devenue chose admissible. » Signalons que selon des témoins oculaires, plus de deux mille hommes se sont déployés dans tout le secteur de Hamra. Ce qui a véritablement paniqué certains riverains. Idem pour les employés de la banque – livides et, pour quelques-uns d’entre eux, en pleurs – qui avaient réussi à quitter le bâtiment, après que l’otage Bassam Saadane eut convaincu le terroriste de les libérer, et de ne garder que lui en attendant le ministre de l’Intérieur. Sur le plan judiciaire, le commissaire du gouvernement par intérim auprès du tribunal militaire, Maroun Zakhour, a interrogé l’accusé, en évoquant d’abord la prise d’assaut de la banque. Alors que Samir Berro a réitéré que le but de son action visait à braquer les projecteurs sur ce qui se passait en Irak, et à menacer les intérêts britanniques. Le juge Zakhour a également entendu plusieurs témoins : le directeur et des employés de la HSBC-Makdessi, trois des agents de sécurité de la banque, ainsi que Bassam Saadane. Signalons que ce dossier va être ensuite transféré au bureau de lutte contre le terrorisme pour la suite de l’enquête. Le juge Zakhour a également examiné les explosifs qui se trouvaient autour de la taille du prévenu, ainsi que la grenade qu’il tenait à la main, avant de les livrer à l’expert militaire, pendant qu’avait lieu une inspection fouillée de la banque. La déclaration de Murr À sa sortie du siège de la banque britannique, le ministre de l’Intérieur a fait une déclaration dans laquelle il a souligné que le preneur d’otages avait souligné devant lui qu’il voulait protester contre « les massacres en Irak et qu’il souhaitait actionner les explosifs qu’il portait sur lui parce qu’il n’avait plus rien à perdre ». « Je lui ai répondu que tout le peuple libanais est résistant et que s’il mettait ses menaces à exécution, cela aurait pour conséquence de faire des victimes innocentes et d’ajouter un drame libanais aux drames vécus par le peuple arabe, a déclaré M. Murr. Au terme de dix minutes de négociations, il a accepté de se livrer (aux forces de l’ordre) à condition qu’il puisse adresser un message par le biais des médias. Nous nous sommes entendus donc sur ce point et il est sorti après avoir abandonné les explosifs. » En réponse à une question, le ministre de l’Intérieur a, d’autre part, souligné que « pour la première fois depuis l’indépendance, l’État libanais, avec à sa tête le président de la République, devance le peuple libanais dans sa volonté de résistance ». « C’est pour cette raison que nous considérons que le fait d’exprimer un point de vue (concernant la situation régionale) est un droit que l’État et le peuple assument, a déclaré M. Murr. Mais il est inacceptable de se livrer à des actes destructeurs contre les entreprises appartenant à des Libanais ou de lancer des pierres contre les forces de l’ordre et l’armée. Certaines personnes entreprennent de se livrer à des telles actions afin de porter atteinte au climat de liberté d’expression. Nous nous opposerons à ces actes car, en définitive, ils sapent la sécurité dans le pays ». Et M. Murr d’ajouter : « Le ministère de l’Intérieur a pris des mesures afin de préserver la sécurité de toutes les entreprises au Liban, y compris les entreprises étrangères. Le Liban reste l’un des pays les plus sûrs au monde. Mais les images que les médias rapportent au sujet de la guerre poussent certaines personnes à commettre de tels actes. Nous nous attendons donc à ce genre d’actions, mais nous espérons pouvoir y remédier comme nous l’avons fait aujourd’hui. »
Ce que les Libanais craignaient particulièrement – un terroriste fou furieux qui prend des civils en otages pour protester contre ce qui se passe en Irak et contre la politique anglo-américaine – est arrivé hier, en plein Hamra, contre une succursale de la HSBC, une banque à intérêts britanniques. Sans, bien heureusement, faire de victimes. Onze heures 35 du matin, rue...