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Les alliés veulent apaiser les Arabes avant d’attaquer l’Irak Washington et Londres ressuscitent la feuille de route

Les États-Unis et leurs alliés, soucieux des répercussions d’une guerre contre l’Irak, ont ressuscité un projet de règlement du conflit israélo-palestinien pour apaiser les pays arabes à la veille de leur offensive. Cependant, la promesse du président américain George W. Bush de faire publier prochainement la feuille de route, qui prévoit un règlement par étapes du conflit et la création d’un État palestinien d’ici à 2005, suscite diverses interrogations. Le dirigeant palestinien Saëb Erakat a demandé à Washington de définir un « vrai mécanisme » pour la mise en œuvre de cette feuille de route préparée depuis des mois par le quartette (États-Unis, Union européenne, Onu, Russie). Une bonne partie de la presse arabe s’est pour sa part étonnée de l’« intérêt soudain » de M. Bush pour le Proche-Orient, y voyant une tentative de « vendre » aux Arabes sa guerre projetée contre l’Irak. Par contre, l’Arabie saoudite et le Qatar ont exhorté hier Washington à relancer vite le processus de paix au Proche-Orient. M. Bush a annoncé vendredi que cette feuille de route sera publiée « immédiatement » après l’entrée en fonctions d’un Premier ministre palestinien doté de réels pouvoirs, confirmant son souhait d’une mise à l’écart du président palestinien Yasser Arafat. Cette annonce a été plutôt bien accueillie par les autres pays membres du quartette, qui avaient laborieusement préparé ce projet. Le Premier ministre britannique Tony Blair s’est quant à lui montré enthousiaste en affirmant que l’ « aboutissement » du processus serait « un règlement final et global d’ici à 2005 du conflit israélo-palestinien » . À l’occasion du sommet américano-hispano-britannique dimanche aux Açores, M. Blair a déclaré que le numéro deux palestinien Mahmoud Abbas (Abou Mazen), pressenti pour devenir Premier ministre, était « le bon partenaire » pour la paix. Une déclaration commune a même été adoptée lors du sommet, affirmant le souhait de Washington, de Londres et de Madrid de voir « coexister deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix en sécurité et en liberté » . À l’évidence, après des mois de silence, l’objectif de cet exercice est de montrer aux Arabes que le processus de paix israélo-palestinien et l’Irak sont traités sur un pied d’égalité. Mais certains experts restent prudents. « Aucun président américain n’a répété l’expression “État palestinien” autant que Bush. Reste à savoir s’il a la volonté d’aller jusqu’au bout », estime Daniel Brumberg de l’Université de Georgetown, qui exclut une réelle implication de Washington au Proche-Orient avant la prochaine élection présidentielle américaine. Jusqu’à présent, le monde arabe et de nombreux pays occidentaux restent convaincus que pour les Américains, le conflit israélo-palestinien, avec ses milliers de morts, n’a pas la même priorité que l’Irak. Et cela alors même que Washington répète à l’envi que son action contre Bagdad n’est que la première étape pour instaurer un nouvel ordre démocratique au Moyen-Orient. Le risque est que les Américains passent aux yeux des Arabes pour les agresseurs compte tenu de leur indéfectible soutien au Premier ministre israélien Ariel Sharon, estiment des diplomates européens et arabes. Selon eux, la spirale de la violence et la colonisation à outrance rendent difficile l’application de cette feuille de route, qui prévoit un État palestinien « viable », selon l’expression même de M. Bush. En outre, M. Sharon conteste plusieurs éléments du projet notamment concernant la souveraineté palestinienne. « Plus personne ne croit à cette feuille de route », a récemment affirmé Robert Malley, ancien conseiller spécial du président Bill Clinton pour les affaires israélo-arabes. En privé, des responsables européens, pourtant ardents défenseurs de ce document, ont fini par se lasser, le qualifiant de « leurre diplomatique ». L’Arabie saoudite et le Qatar ont par ailleurs exhorté hier Washington à relancer vite le processus de paix au Proche-Orient, après l’annonce du président américain George W. Bush sur la feuille de route. Le Conseil des ministres saoudien a demandé « une action rapide des États-Unis pour appliquer la feuille de route et sortir le processus de paix de l’impasse », dans un communiqué publié à l’issue de la réunion hebdomadaire, présidée par le roi Fahd. Il a aussi appelé à « la protection du peuple palestinien et au gel des colonies de peuplement juifs dans les territoires palestiniens », selon le texte publié par l’agence officielle SPA. Au Qatar, un porte-parole officiel s’est félicité de l’annonce américaine sur la feuille de route et a appelé l’Administration Bush à « agir d’urgence pour appliquer » ce document et « prendre des mesures pour relancer le processus de paix ». L’Arabie saoudite, le Koweït et Bahreïn se sont déjà félicités de la déclaration vendredi du président Bush sur la feuille de route, dans laquelle il a indiqué que le document serait publié dès l’entrée en fonctions d’un Premier ministre palestinien doté de réels pouvoirs.Les États-Unis et leurs alliés, soucieux des répercussions d’une guerre contre l’Irak, ont ressuscité un projet de règlement du conflit israélo-palestinien pour apaiser les pays arabes à la veille de leur offensive. Cependant, la promesse du président américain George W. Bush de faire publier prochainement la feuille de route, qui prévoit un règlement par étapes du conflit et la création d’un État palestinien d’ici à 2005, suscite diverses interrogations. Le dirigeant palestinien Saëb Erakat a demandé à Washington de définir un « vrai mécanisme » pour la mise en œuvre de cette feuille de route préparée depuis des mois par le quartette (États-Unis, Union européenne, Onu, Russie). Une bonne partie de la presse arabe s’est pour sa part étonnée de l’« intérêt soudain » de M. Bush pour le Proche-Orient, y voyant une tentative de « vendre » aux Arabes sa guerre projetée contre l’Irak. Par contre, l’Arabie saoudite et le Qatar ont exhorté hier Washington à relancer vite le processus de paix au Proche-Orient. M. Bush a annoncé vendredi que cette feuille de route sera publiée « immédiatement » après l’entrée en fonctions d’un Premier ministre palestinien doté de réels pouvoirs, confirmant son souhait d’une mise à l’écart du président palestinien Yasser Arafat. Cette annonce a été plutôt bien accueillie par les autres pays membres du quartette, qui avaient laborieusement préparé ce projet. Le Premier ministre britannique Tony Blair s’est quant à lui montré enthousiaste en affirmant que l’ « aboutissement » du processus serait « un règlement final et global d’ici à 2005 du conflit israélo-palestinien » . À l’occasion du sommet américano-hispano-britannique dimanche aux Açores, M. Blair a déclaré que le numéro deux palestinien Mahmoud Abbas (Abou Mazen), pressenti pour devenir Premier ministre, était « le bon partenaire » pour la paix. Une déclaration commune a même été adoptée lors du sommet, affirmant le souhait de Washington, de Londres et de Madrid de voir « coexister deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix en sécurité et en liberté » . À l’évidence, après des mois de silence, l’objectif de cet exercice est de montrer aux Arabes que le processus de paix israélo-palestinien et l’Irak sont traités sur un pied d’égalité. Mais certains experts restent prudents. « Aucun président américain n’a répété l’expression “État palestinien” autant que Bush. Reste à savoir s’il a la volonté d’aller jusqu’au bout », estime Daniel Brumberg de l’Université de Georgetown, qui exclut une réelle implication de Washington au Proche-Orient avant la prochaine élection présidentielle américaine. Jusqu’à présent, le monde arabe et de nombreux pays occidentaux restent convaincus que pour les Américains, le conflit israélo-palestinien, avec ses milliers de morts, n’a pas la même priorité que l’Irak. Et cela alors même que Washington répète à l’envi que son action contre Bagdad n’est que la première étape pour instaurer un nouvel ordre démocratique au Moyen-Orient. Le risque est que les Américains passent aux yeux des Arabes pour les agresseurs compte tenu de leur indéfectible soutien au Premier ministre israélien Ariel Sharon, estiment des diplomates européens et arabes. Selon eux, la spirale de la violence et la colonisation à outrance rendent difficile l’application de cette feuille de route, qui prévoit un État palestinien « viable », selon l’expression même de M. Bush. En outre, M. Sharon conteste plusieurs éléments du projet notamment concernant la souveraineté palestinienne. « Plus personne ne croit à cette feuille de route », a récemment affirmé Robert Malley, ancien conseiller spécial du président Bill Clinton pour les affaires israélo-arabes. En privé, des responsables européens, pourtant ardents défenseurs de ce document, ont fini par se lasser, le qualifiant de « leurre diplomatique ». L’Arabie saoudite et le Qatar ont par ailleurs exhorté hier Washington à relancer vite le processus de paix au Proche-Orient, après l’annonce du président américain George W. Bush sur la feuille de route. Le Conseil des ministres saoudien a demandé « une action rapide des États-Unis pour appliquer la feuille de route et sortir le processus de paix de l’impasse », dans un communiqué publié à l’issue de la réunion hebdomadaire, présidée par le roi Fahd. Il a aussi appelé à « la protection du peuple palestinien et au gel des colonies de peuplement juifs dans les territoires palestiniens », selon le texte publié par l’agence officielle SPA. Au Qatar, un porte-parole officiel s’est félicité de l’annonce américaine sur la feuille de route et a appelé l’Administration Bush à « agir d’urgence pour appliquer » ce document et « prendre des mesures pour relancer le processus de paix ». L’Arabie saoudite, le Koweït et Bahreïn se sont déjà félicités de la déclaration vendredi du président Bush sur la feuille de route, dans laquelle il a indiqué que le document serait publié dès l’entrée en fonctions d’un Premier ministre palestinien doté de réels pouvoirs.
Les États-Unis et leurs alliés, soucieux des répercussions d’une guerre contre l’Irak, ont ressuscité un projet de règlement du conflit israélo-palestinien pour apaiser les pays arabes à la veille de leur offensive. Cependant, la promesse du président américain George W. Bush de faire publier prochainement la feuille de route, qui prévoit un règlement par étapes du conflit et la...