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Le département d’État US réclame une enquête après l’« incident tragique » Les pacifistes accusent Israël d’avoir délibérément tué Rachel Corrie

Les militants pacifistes étrangers présents à Rafah se disaient hier déterminés à poursuivre leur périlleux combat pour empêcher la destruction de maisons palestiniennes par l’armée israélienne après la mort de leur camarade écrasée la veille par un bulldozer, alors que Washington exigeait une enquête dans le cadre de cette affaire et que l’armée israélienne promettait de faire toute la lumière sur cet incident tragique. Dimanche, Rachel Corrie, une jeune Américaine de 23 ans, a été enterrée vivante sous les décombres d’une maison palestinienne puis écrasée par un bulldozer de l’armée israélienne, alors qu’avec sept de ses camarades américains et britanniques du Mouvement de solidarité internationale (ISM), elle faisait office de « bouclier humain » face aux militaires, à Rafah, près de la frontière israélo-égyptienne. Les camarades de Rachel Corrie, témoins des faits, sont persuadés qu’il s’agit d’un meurtre. « Elle se tenait debout face à la maison du Dr Samir Nasrallah pour la protéger. Le bulldozer était à un distance de 30 mètres d’elle. Elle portait une veste couleur orange fluo et était parfaitement visible », dit Greg Schnabel, un Américain de 28 ans. « Le bulldozer s’est rapproché mais elle est restée sur place. Il a alors poussé un tas de terre sous ses pieds et elle a tenté de rester en équilibre sur le monticule », a-t-il ajouté. « À ce moment, elle s’est retrouvée soulevée de telle sorte qu’elle pouvait probablement regarder dans les yeux le conducteur du bulldozer » poursuit-il, écartant la possibilité qu’il ne l’ait pas vue. « Elle a alors reculé et le bulldozer a continué à avancer, l’enterrant progressivement. Alors qu’elle tentait de se dégager, nous avons crié aux soldats (d’arrêter l’opération) mais elle s’est retrouvée sous la pelle du bulldozer », a-t-il dit. « La pelle lui est passée sur le corps et le bulldozer s’est arrêté alors qu’elle se trouvait complètement sous lui. Il a finalement fait marche arrière, sans lever la pelle, la lui faisant passer une nouvelle fois (sur le corps) », a-t-il indiqué. Douze autres témoins corroborent le témoignage du jeune Américain. Le médecin palestinien, dont Rachel Corrie voulait protéger la maison, lui a donné les premiers soins, mais elle a succombé lors de son transfert à l’hôpital de Rafah. La mort de l’Américaine est la première d’un militant pacifiste étranger propalestinien depuis le début de l’intifada, en septembre 2000. Par ailleurs, le département d’État a déclaré que les États-Unis « regrettent profondément » la mort de Rachel Corrie en qualifiant le décès de la pacifiste américaine de « tragique ». Il a refusé de condamner cet incident mais a déclaré qu’il avait fait savoir à Israël qu’il attendait une enquête détaillée sur cette affaire. « Nous avons été en contact avec le gouvernement israélien et nous lui avons demandé ainsi qu’aux forces de défense israéliennes d’entreprendre une enquête immédiate et complète sur les circonstances de ce décès », a déclaré un porte-parole du département d’État, Louis Fintot. L’armée israélienne a promis l’ouverture d’une enquête à la suite de cet incident tragique mais non intentionnel, selon elle.
Les militants pacifistes étrangers présents à Rafah se disaient hier déterminés à poursuivre leur périlleux combat pour empêcher la destruction de maisons palestiniennes par l’armée israélienne après la mort de leur camarade écrasée la veille par un bulldozer, alors que Washington exigeait une enquête dans le cadre de cette affaire et que l’armée israélienne promettait de...