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Rugby à XV

France, Angleterre, Amérique, Allemagne, Espagne, Chine, Russie, Pakistan, Mexique, Guinée, Angola, Cameroun, Chili, Bulgarie, Syrie... Rude mêlée au Palais de verre. Comme dirait ce saint homme de Gonzague, il va y avoir du bris. Et des débris. Un tournoi à vous donner le tournis. Plusieurs packs sur la pelouse. – Les Anglo-Saxons, supportés, comme on dit aujourd’hui, en dévoyant le français à l’américaine (!) par les Bulgares et les Espagnols. – D’autres Hispaniques, venus des basses Amériques, les Chiliens et les Mexicains, amateurs de tango, un pas en avant deux en arrière, bien que le son de l’orchestre ne soit pas argentin. – Les Africains, qui attendent la manne du désert qu’ils vivent. – Le Pakistan et la Syrie. L’un est musulman, l’autre est arabe. Ne touche pas à mon pote ? C’est pour d’autres raisons qu’Islamabad dit non. Il ne faut pas ouvrir la boîte de Pandore. Qu’un régime militaire autocratique, allergique à l’autocritique, vienne à s’écrouler et les dominos, ces ex-dominions, risquent tous de suivre. Pour Damas, voisin immédiat de Saddam, c’est le semblable contraire, le baassiste déviant, le reflet inversé du miroir, qui est aujourd’hui en danger d’estompage. Mi casa y su casa, il y a péril en une même demeure. Ce frère ennemi, on ne peut lui tourner le dos sans crainte d’être soi-même poignardé. Aussi, sans aller jusqu’à tourner la page d’une saga de rancœurs, le lion doit défendre le Tigre, pour protéger sa propre crinière. En chantant tout de même je t’aime, moi non plus. – La Russie et la Chine, ce couple de steppe qui va step by step. Pour ne pas tomber en butant sur d’immenses besoins. Dévorés l’un par l’espace, l’autre par un milliard deux de bouches à nourrir. Ces géants aux pieds d’argile, qui ont besoin de soutien pour avancer, ne s’avancent pas trop. Réflexes conditionnés à la Pavlov : leur non sort comme une buée dans l’air glacé. Comme une volonté de vitrifier la crise pour penser, pour passer, à autre chose. Dans un rêve hibernant d’ours et de panda, ces ursidés cousins qui symbolisent l’un et l’autre pays, de tirer les marrons du feu en fin de compte. – Beaucoup plus engagées, moins soucieuses de calculatrice, la France et l’Allemagne. Par le passé, elles ont eu tort. Elles ont eu, tour à tour, des torts. Et même des tortures. Assagies toutes les deux, elles ne veulent plus d’aventures. Sans pour autant s’avouer pacifistes car, comme Chirac le souligne, le droit requiert un bras séculier. Militaire. Sage précaution oratoire quand on souhaite diriger un continent, qui s’élargit à vingt-cinq. Et où il faudra sans doute, un jour ou l’autre, savoir imposer un système simili démocratique à des nostalgiques dictatoriaux, mal dégrossis, genre Milosevic. La Vieille Europe, comme Rumsfeld l’appelle, garde en mémoire le câble fameux lancé par un pacificateur sanguinaire : « L’ordre règne à Varsovie. » Et devra régner aussi ailleurs, en Serbie par exemple, là où la mafia assassine s’incruste solidement. On comprend dès lors que Paris et Berlin jouent gros autant que serré. Après tout, leur enjeu principal, c’est le pas de leur porte, le foyer du ménage, l’Europe étendue. Étant entendu que l’Angleterre, grâce à son opinion publique (et c’est là un paradoxe ; car cette même opinion est plutôt réfractaire à l’édifice européen) reviendra bien vite dans le giron de proximité. Autre paradoxe : c’est le côté moral de la position franco-allemande qui séduit. Les deux partenaires le savent et font vibrer à fond cette corde sensible. Sans toutefois pousser le cynisme jusqu’à se joindre aux journées de prière que le Vatican organise. On peut se prétendre humanitaire sans lever les yeux au ciel, en restant bien terre à terre. C’est donc la foire d’empoigne. La foire du Trône où chacun veut asseoir, pour le futur, ses postérieurs. Seul le Saint-Siège ne participe pas à ce concours de chaises musicales. Et de circonstances. Graves. Jean ISSA
France, Angleterre, Amérique, Allemagne, Espagne, Chine, Russie, Pakistan, Mexique, Guinée, Angola, Cameroun, Chili, Bulgarie, Syrie... Rude mêlée au Palais de verre. Comme dirait ce saint homme de Gonzague, il va y avoir du bris. Et des débris. Un tournoi à vous donner le tournis. Plusieurs packs sur la pelouse. – Les Anglo-Saxons, supportés, comme on dit aujourd’hui, en...