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Parlement 2009

CONCERT - Duo pour violons à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Entre romance et rondo (photo)

Un de ces concerts, certes, de qualité mais bien sage des musiciens présentés par le Conservatoire national supérieur de musique à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ). Public restreint mais très attentif pour deux violonistes, vêtus de noir, sur une scène nue, avec deux pupitres où s’étalent les partitions interprétées. Sous une flaque de lumière, avec leurs violons nichés au creux du cou, Ondin Brezeanu et Stelian Nemtanu, maîtres de l’archet et musiciens familiers déjà à notre auditoire par plus d’une prestation remarquée. Au menu, sélect et quelque peu concis, des pages de Kalliwada, Jansa, Leclair et Boccherini. Un mélange savoureux d’esprit tchèque, français et italien. Ouverture en douceur avec le Duo n°1 op. 116 de Jan Wilhelm Kalliwada, issu d’une famille de musiciens tchèques et dont le père fut un violoniste virtuose qui, vers 1840, fit jouer les opéras de Mozart et Cherubini à la cour du prince Egon II de Furstenberg. Deux mouvements oscillant entre fraîcheur mélodique et rythme naturel pour une inspiration bien de son époque, c’est-à-dire dans l’esprit où triompha l’œuvre de Carl Maria von Weber. Second Duetto, op. 46 de L. Jansa en trois mouvements, où la narration est vive et tendre à la fois. Notamment cette romance empreinte d’une passion aux flammes pourtant maîtrisées et qui, à certains moments, dans l’allegretto final, touche parfois à une sorte de brio et de virtuosité. Style bien français quoique de forme italienne avec la Sonate n°6 op. 3 de Jean-Marie Leclair, lequel mérite largement la place d’honneur parmi les compositeurs français des pièces pour violon tout en étant maître de ballet en 1722 à… Turin ! Quatre mouvements où se déploient la grâce de ses phrases mélodiques ainsi que la richesse de leurs développements et harmonies en gardant un constant souci d’équilibre entre les deux archets. Après un très bref entracte, place au violoniste virtuose de son temps (il est né à Lucques en 1743), et nous parlons, bien entendu, de Luigi Boccherini, qu’on a longtemps confiné dans une sorte de case réservée, de grâce et de fragilité, à cause d’un ravissant menuet devenu célébrissime et qui a admirablement passé le temps. Mais on découvre aujourd’hui un Boccherini plus mélancolique, avec des élans presque romantiques, une sorte de dramatisation mozartienne, avec un mélange de musique de cour. Tout cela fait de lui, par certains traits, couleurs et trouvailles sonores, un brillant héritier de Vivaldi. Pour terminer, comme un nouvel hommage à la Tchécoslovaquie, voilà un autre duo (n°2 op. 116) de J.W. Kalliwada avec deux mouvements débordants de vitalité, notamment ce rondo aux phrases sautillantes et d’une incroyable agilité dans les chromatismes coulant comme une eau de source. Applaudissements nourris et insistants d’un public conquis et un petit « encore » dans la même veine d’une inspiration vive et gaie. Révérence des deux violonistes et disparaît la flaque de lumière qui illuminait les deux pupitres. Edgar DAVIDIAN
Un de ces concerts, certes, de qualité mais bien sage des musiciens présentés par le Conservatoire national supérieur de musique à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ). Public restreint mais très attentif pour deux violonistes, vêtus de noir, sur une scène nue, avec deux pupitres où s’étalent les partitions...