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Saoud al-Fayçal met en garde Washington contre les risques d’enlisement

Ryad a renouvelé ses critiques hier contre la politique irakienne de Washington à la veille d’un sommet arabe consacré à la crise autour du désarmement du régime de Bagdad, tout en gardant ses distances à l’égard de la proposition franco-allemande consistant à renforcer les inspections de l’Onu en Irak. Le chef de la diplomatie saoudienne Saoud al-Fayçal a démenti avec force que son pays ait autorisé l’aviation américaine à utiliser l’une de ses bases pour attaquer l’Irak et mis en garde, vigoureusement, Washington contre les risques d’un enlisement dans ce pays, dont le peuple refusera, selon lui, « toute domination étrangère ». Les États-Unis se sont toutefois déclarés hier satisfaits de la coopération apportée par l’Arabie Saoudite, et ont fait état de discussions « productives » en matière de coopération militaire. Réagissant à un article du Washington Post, le responsable saoudien a affirmé à la presse que l’utilisation de la base Prince Sultan par les États-Unis était « réglementée par l’accord de Safwane en 1991 » sur un cessez-le-feu entre l’Irak et la coalition dirigée par les États-Unis. Catégorique, il a ajouté que son pays ne permettrait pas « l’utilisation de cette base en dehors de l’accord de Safwane », ville du sud de l’Irak qui avait vu les militaires alliés et irakiens signer le cessez-le-feu à la fin de la guerre du Golfe en février 1991. La base Prince Sultan est utilisée par des avions américains patrouillant dans la zone d’exclusion aérienne du sud de l’Irak. Le Washington Post a indiqué hier que Washington et Ryad étaient parvenus à de nouveaux accords qui vont permettre une expansion des opérations aériennes américaines depuis le territoire saoudien, dont une utilisation de la base Prince Sultan dans l’éventualité d’une guerre contre l’Irak. « Une intervention militaire (américaine) ne servira pas les intérêts de l’Irak ou de la région et surtout pas ceux des États-Unis », a dit le prince Saoud en mettant en garde contre le « morcellement » de l’Irak en cas de conflit. Il est allé jusqu’à mettre en garde les États-Unis contre toute tentative d’« assujettir » l’Irak. « Tous ceux qui pensent pouvoir assujettir l’Irak se font des illusions », a-t-il dit à propos des plans américains d’invasion de ce pays. « L’Irak est un peuple, un pays, une civilisation et une histoire. Son peuple n’acceptera jamais la domination d’une puissance étrangère », a encore ajouté le prince Saoud, dont le pays n’a cessé de clamer son hostilité à une guerre. Il a appelé « le Conseil de sécurité de l’Onu à ne pas hâter la marche vers la guerre et l’Irak à satisfaire aux demandes des experts en désarmement de l’Onu ». Paradoxalement, le responsable saoudien a accueilli avec tiédeur la proposition française consistant à augmenter le nombre d’inspecteurs, estimant qu’elle ne ferait que « perpétuer la tension dans la région » et n’aiderait pas à une « solution rapide » de la crise irakienne. À propos du sommet arabe, il a espéré voir cette rencontre, prévue le 1er mars en Égypte, adopter « des résolutions pouvant contribuer à une solution pacifique à la crise irakienne et un règlement équitable au problème palestinien », assurant que « tous les pays arabes s’opposent à l’option militaire et soutiennent un règlement pacifique ». Le prince saoudien a indiqué que son pays allait « soumettre à la réunion l’initiative du prince héritier Abdallah destinée à redresser la situation dans les pays arabes ». L’initiative du prince Abdallah, qui dirige de facto les affaires du royaume en raison de la santé déclinante du roi Fahd, prône notamment une meilleure participation de la population à la vie politique dans les pays arabes et rejette toute intervention étrangère contre un État arabe. Cette proposition semble être destinée à contrer un plan américain doté d’un budget de 29 millions de dollars et destiné, selon ses promoteurs, à « démocratiser » les pays de la région.
Ryad a renouvelé ses critiques hier contre la politique irakienne de Washington à la veille d’un sommet arabe consacré à la crise autour du désarmement du régime de Bagdad, tout en gardant ses distances à l’égard de la proposition franco-allemande consistant à renforcer les inspections de l’Onu en Irak. Le chef de la diplomatie saoudienne Saoud al-Fayçal a démenti avec...