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Présidence du Conseil - Le Premier ministre a rencontré Khaddam en marge de la conférence des non-alignés À Kuala Lumpur, Hariri a plaidé pour la lutte contre « les hégémonies de toutes sortes » (photo)

Le Premier ministre a défendu hier, devant la conférence des non-alignés réunie à Kuala Lumpur (Malaisie), la cause d’un règlement pacifique de la crise irakienne et celle de l’application des résolutions internationales en Palestine. Prenant la parole à la 13e conférence des non-alignés devant un aréopage de chefs d’État et de hauts responsables réunis dans la capitale malaisienne du 24 au 26 février, M. Hariri a clairement affirmé qu’« une guerre contre l’Irak ne résoudra pas la crise irakienne », mais qu’elle risque au contraire de radicaliser les mouvements islamistes extrémistes prônant la violence. Nous reproduisons ci-dessous de larges extraits de cet important discours, dans lequel le Premier ministre a pris position notamment à l’égard du processus de démocratisation dans les pays non alignés, dont il a déploré « la lenteur », voire l’inexistence, ainsi que pour l’instauration d’un nouvel ordre économique international qui corrige les excès de la mondialisation. « ...Nous sommes là pour manifester, une fois de plus, notre attachement à ce mouvement dont la fierté est de participer à l’établissement de relations internationales plus justes, ainsi qu’un ordre international plus respectueux de la légalité internationale basé sur l’équilibre, la coopération et l’interdépendance », a commencé M. Hariri. « La scène internationale a changé, a-t-il poursuivi, mais nos convictions sont restées les mêmes. Nous œuvrons toujours dans le sillage des pionniers du mouvements, pour faire face à des hégémonies de toutes sortes. « Nous sommes, pour notre part, pour la libération et contre l’occupation, en particulier dans notre partie du monde où Israël occupe des terres qui ne lui appartiennent pas et refuse d’appliquer les résolutions internationales et la loi internationale, et prive le peuple palestinien de ses droits les plus élémentaires à décider de son sort et à avoir son propre État indépendant. « Nous sommes pour la consolidation de l’autorité des Nations unies, par le respect des résolutions du Conseil de sécurité, notamment en Palestine. Nous appliquons les mêmes principes en Irak où nous appuyons les résolutions du Conseil de sécurité sans pour autant porter atteinte à la souveraineté de l’Irak ou à l’unité de son territoire (...) et nous ne pensons pas que cela doive se faire par la guerre. Lancer une guerre contre l’Irak ne résoudra pas la crise irakienne, mais pourrait au contraire accentuer les mouvements radicaux extrémistes prônant la violence. Il ne s’agit pas seulement d’une menace à la sécurité et à la stabilité de l’Irak, mais aussi la sécurité et la stabilité d’un certain nombre d’autres pays de la région, ce qui risque de se répercuter négativement sur le monde entier, eu égard à l’énormité des intérêts internationaux qui s’enchevêtrent dans la région du Moyen-Orient. « Il nous est demandé aujourd’hui, plus que jamais auparavant, de chercher les solutions à la crise irakienne par les voies pacifiques pour épargner à l’Irak et à la région un surcroît de guerres et de malheurs. « Nous sommes aussi aux côtés de l’intégrité territoriale et de l’indépendance du Koweït telles que définies par les conventions internationales, une attitude qui était déjà la nôtre en 1990, et que nous avons réaffirmée lors du sommet arabe de Beyrouth en 2002. « Nous sommes pour la coopération et l’interdépendance contre les tentatives de transformer la mondialisation en un instrument destiné à augmenter la richesse des pays riches et à affaiblir les possibilités de concurrence des pays émergents. « Nous sommes aux côtés de la communication, de l’entente et de l’interaction entre les cultures et les civilisations, contre les théories stériles qui cherchent à prouver que les civilisations et les religions sont condamnées à un choc certain, ou bien qui affirment que les civilisations mondiales, et nous représentons ici certaines des plus profondes et des plus fertiles dans l’histoire, sont classables suivant une hiérarchie qui place certaines d’entre elles au-dessus des autres. « Nous ne pouvons accepter que l’application sélective des résolutions internationales devienne une règle constante dans la vie internationale (...) Les Arabes rejettent la violence et l’extrémisme. L’islam est une religion de la modération et du pardon, mais nous mettons en garde contre une chose : les peuples désespérés ont recours à des actions désespérées dont les effets retombent sur eux et sur la communauté internationale. Le monde a le devoir d’aider ces peuples à se libérer de l’occupation et l’oppression et à réaliser leur interdépendance et leur souveraineté. » Les relations économiques « La scène a changé sur le plan financier et économique, a poursuivi M. Hariri. Comme les pionniers, nous cherchons à compter sur nous-mêmes. Mais l’accélération de la mondialisation et l’augmentation des échanges qui ont triplé de volume durant les 50 dernières années, une plus grande interdépendance entre les économies nationales et régionales et l’intensité qui caractérise le déplacement des capitaux, des fonds et des investissements, sont autant d’éléments qui confirment que le fait de compter sur soi doit être complété par le principe de l’interdépendance sur base de l’équilibre, grâce à des organismes régulateurs des marchés économiques et financiers internationaux. L’ouverture économique ne doit pas aboutir à hypothéquer les économies à des flux très mobiles et à des pressions sans précédent sur le taux de change de nos monnaies nationales, ainsi qu’à la fragilité des marchés de l’emploi nationaux dans nos différents pays. « Le concept d’interdépendance repose, à nos yeux, sur l’équilibre des échanges et la réciprocité. J’espère que, dans l’ensemble des pays arabes, un marché commun unifié s’instaurera. » La démocratie « Nos pays, a ajouté M. Hariri, se sont libérés durant les cinquante dernières années, mais le progrès qu’y a fait la démocratie était lent, et parfois inexistant. La libération des États ne s’est pas accompagnée de la libération des populations à travers l’extension des principes de la démocratie (...) Nous devons faire face à cette réalité par des moyens pacifiques et progressivement, pour approfondir la démocratie dans les pays non alignés et aider les peuples à dépasser pacifiquement les obstacles auxquels ils se heurtent pour faire évoluer leurs régimes vers la démocratie, car la participation politique effective est la principale solution susceptible d’aider les peuples à déterminer leur avenir. La démocratie n’est pas un don qu’on ferait à ces peuples. Elle est de leur droit naturel. « Le mouvement des non-alignés a toujours été un espace de réflexion de dialogue et de solutions pour faire face à l’impérialisme, ainsi que dans la réflexion sur la modernité et le progrès. L’Asie, où sont nées les grandes civilisations et les grandes religions ainsi que les économies modernes, peut être l’espace d’ouverture et de compréhension mutuelle où le dialogue des civilisations peut s’épanouir, de sorte à placer les problèmes dans leur cadre rationnel. » Pour conclure, M. Hariri a rendu hommage à la pensée et à l’action du président malais Mahatir Mohammed, soulignant par ailleurs les risques que fait courir Israël au redressement économique et financier du Liban, notamment par la violation de son espace aérien et la poursuite de l’occupation d’une partie de son territoire. Notons qu’en marge de la conférence des non-alignés, M. Hariri a rencontré hier le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam, le président Mahatir Mohammed, le vice-président soudanais Ali Osman Mohammed Taha et le sultan de Brunei. Le soir, les délégations ont assisté à un dîner offert en leur honneur par le chef d’État de Malaisie.
Le Premier ministre a défendu hier, devant la conférence des non-alignés réunie à Kuala Lumpur (Malaisie), la cause d’un règlement pacifique de la crise irakienne et celle de l’application des résolutions internationales en Palestine. Prenant la parole à la 13e conférence des non-alignés devant un aréopage de chefs d’État et de hauts responsables réunis dans la...