Souhaid : La normalisation avec Damas passe par la fin de l’hégémonie

M. Farès Souhaid, député de Jbeil et membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, a affirmé, dans une interview à La Voix du Liban, samedi, que le rééquilbrage des relations avec Damas passe par « la fin progressive de l’hégémonie syrienne sur le Liban ». Commentant le retrait partiel des troupes syriennes de certaines régions du Liban-Nord, M. Souhaid a déclaré : « En tant que Libanais, j’estime que tout retrait qui se ferait d’un commun accord entre Libanais et Syriens constitue un acquis aussi bien pour le Liban que pour la Syrie. La normalisation des relations entre les deux pays ne peut se faire que par le biais du recouvrement de l’indépendance et de la souveraineté du Liban ainsi que par le redéploiement, comme prélude au retrait total de l’armée syrienne. » Et M. Souhaid d’ajouter : « Il existe une crise de confiance entre Libanais et Syriens. Nous avons intérêt à combler les lacunes qui marquent les relations bilatérales. Cela ne peut se faire qu’en modifiant la nature des rapports entre les deux pays et en abolissant progressivement l’hégémonie syrienne au Liban. Il faudrait aussi que les Syriens soient convaincus qu’il n’existe pas de noyautage israélien et américain au Liban et que nul dans le pays ne souhaite porter préjudice aux intérêts syriens et arabes. » M. Souhaid a, d’autre part, critiqué implicitement ceux qui ont dénoncé récemment les prises de position politiques du patriarche maronite. « L’Église maronite, a-t-il notamment déclaré sur ce plan, a joué un rôle central pour assurer une couverture morale à l’accord de Taëf. À l’époque, le patriarcat maronite avait été considéré comme une autorité nationale de référence. Mais lorsque le patriarche Sfeir a dénoncé les failles sur le plan de l’application de l’accord de Taëf, certaines parties se sont élevées contre le fait qu’il fasse de la politique. » En réponse à une question, M. Souhaid a, par ailleurs, souligné la nécessité d’amender la loi sur l’amnistie afin d’aboutir à la libération du leader des Forces libanaises, Samir Geagea, de manière à « tourner la page du passé ».