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RÉGIONS - À la frontière libano-syrienne, un projet touristique à relancer Au Akkar, un spa et un hôtel qui attendent depuis 1975 (photos)

Au Akkar, le centre touristique de Arida, à la frontière libano-syrienne, a été inauguré en 1975, au tout début de la guerre. Depuis, il n’a jamais fonctionné. Le complexe, situé sur la côte du caza le plus au nord du Liban, devait pourtant générer une importante activité touristique dans la région. Jusqu’à présent, plus de vingt-cinq ans plus tard, les habitants de la région appellent, en vain, à la réouverture de ce centre et à l’exécution des projets qui s’y rapportent. Le centre de Arida aurait pu se transformer pourtant en un important complexe touristique et thérapeutique, surtout que non loin de la localité, à Samkanié, une source d’eau sulfureuse a été découverte par hasard, au moment où des ingénieurs étaient à la recherche de gisements pétroliers. Ce n’est pas le pétrole qui a jailli, mais bel et bien une source d’eau chaude sulfureuse. Des canalisations spéciales avaient, à cette époque, été construites pour transporter l’eau de Samkanié jusqu’à Arida. Arrivée à destination, l’eau sulfureuse gardait sa chaleur. Un projet de spa avait été mis en place, il n’a cependant jamais vu le jour. Abdallah Darwich, le «moukhtar» du village de Samkanié, relève que le puits creusé initialement pour le gisement pétrolier avait une profondeur de 550 mètres. C’est à ce niveau que l’eau sulfureuse avait jailli pour atteindre une hauteur de 30 mètres au-dessus du sol. Elle avait une température de 70°C et était donc proche de l’ébullition. À cette époque, la source avait attiré l’attention de plusieurs experts libanais et étrangers, et la zone avait connu un développement touristique certain. Beaucoup de Libanais venaient se baigner dans cette eau sulfureuse dont les bienfaits avaient été rapidement établis pour le traitement des rhumatismes et des maladies de peau. Il convient de signaler cependant qu’aucune piscine n’avait été construite à proximité du puits. Ce sont des bassins naturels qui ont vu le jour quand la source avait été découverte. « Au cours des années soixante-dix, le ministère du Tourisme avait décidé de créer le projet de Arida, des canalisations spéciales avaient été mises en place et une piscine couverte y avait été construite », rapporte encore le «moukhtar» de Samkanié appelant le gouvernement à relancer le projet. Avec le début des événements du Liban, les bâtiments du complexe ont été ébranlés et les canalisations d’eau sulfureuse ont été détruites. Le puits de Samkanié a été bouché et l’eau chaude, véritable remède contre diverses sortes de maladies, se perd désormais dans le sous-sol et dans les affluents du Nahr el-Kibir. Pourtant, c’est la seule source du genre connue au Liban. Nouveau projet d’un ingénieur de l’UL Mahmoud Ali, originaire du Akkar, ingénieur à l’Université libanaise, section III, a élaboré une étude pour relancer le complexe touristique et thérapeutique de Arida. Il relève que « plusieurs études avaient été effectuées depuis la découverte de la source d’eau sulfureuse, mais rien n’avait été fait pour que le complexe de Arida, qui est situé à trois kilomètres de Samkanié, puisse pleinement fonctionner ». Il souligne également l’importance de l’eau sulfureuse « non seulement pour le traitement de certaines maladies mais aussi pour la relaxation ». « La construction d’un centre de thalassothérapie est donc nécessaire », note-t-il. L’ingénieur indique aussi que le projet qu’il a élaboré obéit aux normes internationales et qu’une « fois mis en place, la région n’aura rien à envier aux villes d’eau européennes, notamment françaises et tchèques ». « Si le projet est relancé, le complexe touristique et thérapeutique ne sera pas uniquement utile aux Libanais, mais aussi aux ressortissants et touristes venus de tous les pays de la région, d’autant plus que l’aéroport René Mouawad, à Kleiate, est situé à 5 km de Arida », dit-il. Présentant ses dossiers et ses plans, Mahmoud Ali note encore que le centre aura deux fonctions : touristique et thérapeutique. Le complexe présentera plusieurs bâtiments. L’un d’eux fera office d’une station balnéaire consacrée aux voyageurs et touristes. Elle sera pourvue d’une salle d’exposition relevant du ministère du Tourisme, d’une salle de réception, d’un restaurant, d’une terrasse de bord de mer, d’une cafétéria, d’un pub, d’un business center, d’une salle de jeu, d’une salle polyvalente, d’un snack bar de bord de mer, et de cabines et vestiaires consacrés aux baigneurs. L’ingénieur a prévu dans son projet des locaux qui abriteront les bureaux de l’administration et les chambres du personnel. Il y aura aussi un hôtel avec vingt chambres et vue sur la mer. Un autre bâtiment devrait être consacré aux divers soins à l’eau sulfureuse chaude. Il sera divisé en deux parties, l’une consacrée aux traitements médicaux, l’autre à la relaxation. Dans l’aile thérapeutique, des cliniques médicales, des saunas, des salles pourvues de machines de jets d’eau, des jacuzzis, des salles de thalassothérapie, d’électrothérapie et de massages devraient être construits. Dans l’aile consacrée à la relaxation, des vestiaires, une piscine à l’eau sulfureuse, couverte et ayant vue sur la mer, un grand jacuzzi, une cafétéria, deux salles de sport, des saunas, des bains turcs, des piscines à l’air libre et un accès direct à la plage sablonneuse sont prévus. Non loin du complexe, des jardins, des piscines et des espaces réservés au camping seront aménagés. Bâtis par le ministère du Tourisme sur un terrain de 53000 mètres carrés en bord de mer, les anciens locaux du complexe de Arida n’ont jamais été utilisés. Actuellement, ils sont complètement délabrés. Construits sur trois étages, ils présentaient des salles de réception, un restaurant, une cuisine, un espace consacré aux divers services balnéaires, ainsi que des bureaux qui auraient dû loger l’administration. Une piscine couverte, alimentée par les canalisations d’eau de Samkanié, avait également été construite sans pour autant être utilisée. En 1998, le ministère du Tourisme avait élaboré un nouveau projet pour relancer le complexe de Arida. Il n’a toujours pas été mis en place. Michel HALLAK
Au Akkar, le centre touristique de Arida, à la frontière libano-syrienne, a été inauguré en 1975, au tout début de la guerre. Depuis, il n’a jamais fonctionné. Le complexe, situé sur la côte du caza le plus au nord du Liban, devait pourtant générer une importante activité touristique dans la région. Jusqu’à présent, plus de vingt-cinq ans plus tard, les habitants de...