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Cellulaire - Hariri affirme que « la bataille continue » Cardahi engage des poursuites contre les médias du Premier ministre

Quelles sont les motivations qui poussent les milieux haririens à s’obstiner à dévaloriser de la sorte le secteur de la téléphonie mobile ? Et pour quelles raisons ces mêmes milieux s’emploient-ils depuis une dizaine de jours à mener une campagne quotidienne et soutenue contre le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, dans le but évident de l’écarter de la scène et de lui arracher des mains le dossier du cellulaire ? Ces questions se posent aujourd’hui avec d’autant plus d’accuité que le Premier ministre, Rafic Hariri, a fini par s’associer publiquement et ouvertement à la guerre ouverte lancée par les membres de son bloc parlementaire et par ses médias contre le ministre des Télécommunications. Le plus surprenant dans les propos tenus par M. Hariri sur ce plan, c’est qu’il a fait état de « pertes » dans l’exploitation actuelle de la téléphonie mobile alors que le gouvernement s’apprête à privatiser ce secteur. Comme l’a souligné hier à la LBC le député Boutros Harb, le chef du gouvernement donne ainsi l’impression, en faisant une telle déclaration, de vouloir provoquer une baisse du prix de la privatisation du cellulaire. S’adressant à des journalistes à bord de l’avion qu’il avait pris vendredi soir pour se rendre en Arabie saoudite, M. Hariri a ainsi qualifié d’» erronés » les chiffres publiés par le ministère des Télécoms concernant les revenus du Trésor provenant de la téléphonie mobile, depuis que la propriété de ce secteur a été transférée à l’État, le 31 août 2002. Évoquant les circonstances dans lesquelles le contrat BOT avait pris fin le 31 août, M. Hariri a déclaré : « Je reconnais que j’ai essuyé un revers en août lorsque mon projet n’a pas été retenu. Mon projet prévoyait que le Trésor recevrait 40 pour cent des revenus du cellulaire (ce qui aurait impliqué le maintien des contrats BOT au lieu du transfert de la propriété du réseau à l’État), en sus de 15 pour cent de taxes. Parallèlement, il était question d’annuler l’arbitrage (introduit par les deux sociétés contre l’État) ainsi que les mandats de recouvrement (réclamés par l’État aux deux opérateurs). Mon projet n’a pas été retenu et c’est la proposition de l’autre partie (le ministre Cardahi) qui a prévalu. Ils (les milieux de M. Cardahi) parlaient alors de milliards (au niveau des revenus provenant du cellulaire). Mais où sont ces milliards ? D’après leurs chiffres, qui comportent des erreurs, il y a des pertes et non des gains (dans les revenus de la téléphonie mobile). » En conclusion, M. Hariri a souligné que « la trêve médiatique n’englobe pas le dossier de la téléphonie mobile du fait que la bataille continue » à ce propos. Il convient de relever sur ce plan que, tard dans la soirée d’hier, une source officielle a souligné que « la présidence de la République a accueilli avec surprise les informations faisant état d’une trêve médiatique qui n’engloberait pas le dossier du cellulaire ». « La présidence de la République, a souligné la source officielle, n’a jamais pris part aux campagnes médiatiques. Les milieux de Baabda se sont abstenus depuis plus de trois semaines de s’engager dans des polémiques et des surenchères. De ce fait, ils ne sont concernés ni de près ni de loin par une quelconque trêve médiatique. Le président Lahoud a d’ailleurs souligné vendredi dernier devant le président de l’Ordre des journalistes, Melhem Karam, qu’il n’était pas question pour lui de se laisser entraîner dans des polémiques marginales dans les circonstances présentes. » Les sources susmentionnées ont réaffirmé, en conclusion, que « le seul critère qui dicte les positions du président Lahoud est l’application de la loi et la réactivation des institutions constitutionnelles ». Pour en revenir au ministre Cardahi, il a décidé samedi d’engager des poursuites pour diffamation contre le quotidien et la télévision al-Moustakbal. Son conseiller, Tannous Cardahi, a également engagé des poursuites pour diffamation contre les deux médias haririens. Ces derniers, rappelle-t-on, avaient affirmé que le conseiller (et cousin) de M. Cardahi encaissait d’importantes rémunérations de la part du ministère des Télécoms, notamment un montant de 7 500 dollars par mois à titre de représentant du ministère au conseil d’administration de la société MIC1 chargée d’assurer la coordination entre la société FTML et le ministère. Soulignant que les médias haririens rapportent désormais des informations sans fondements parce qu’ils ne sont plus en mesure d’argumenter leur campagne contre le ministre, le bureau de M. Cardahi a catégoriquement démenti que M. Tannous Cardahi encaisse une rémunération de 7 500 dollars par mois, précisant que le conseiller du ministre n’encaisse aucun montant pour assurer la fonction de représentant du ministère auprès de la société MIC1. « M. Tannous Cardahi a demandé à la société de fournir les preuves à ce propos et ce document sera soumis sous peu à l’opinion publique », indique le bureau du ministre qui souligne, en outre, que l’équipe de fonctionnaires, qui assure le suivi avec la société Ogero (chargée de l’entretien des lignes fixes), encaisse des rémunérations sur base d’un contrat qui a été soumis au contrôle préalable de la Cour des comptes, laquelle a donné son aval à ce document. Le quotidien al-Moustakbal avait affirmé que ces rémunérations étaient illégales. ` Le bureau du ministre a, par ailleurs, démenti les informations d’al-Moustakbal selon lesquelles le ministère distribue « des centaines de lignes cellulaires sur le compte de l’État ». Le bureau de M. Cardahi précise que, conformément à un accord passé en 1997 avec les deux opérateurs, ces derniers doivent assurer gratuitement au ministère 300 lignes (pour chaque société). « Ces lignes étaient opérationnelles depuis le début du contrat BOT, c’est-à-dire sous l’exercice des ministres Mohammed Ghaziri, Fadel Chalak, Rafic Hariri et Issam Naaman, qui ont pris en charge successivement le ministère », précise le communiqué du ministère qui souligne de ce fait que « le ministre Cardahi n’a pas été le premier à distribuer ces lignes ».
Quelles sont les motivations qui poussent les milieux haririens à s’obstiner à dévaloriser de la sorte le secteur de la téléphonie mobile ? Et pour quelles raisons ces mêmes milieux s’emploient-ils depuis une dizaine de jours à mener une campagne quotidienne et soutenue contre le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, dans le but évident de l’écarter de...