Communauté Sayyed Mohammed Hussein Fadlallah hospitalisé d’urgence

Sayyed Mohammed Hussein Fadlallah a été pris d’un malaise hier et admis dans un hôpital de la banlieue de Beyrouth. Sayed Fadlallah, 66 ans, s’est écroulé au moment où il prononçait son prêche dans la mosquée de l’imam al-Hassanein, à Haret Hreik. Il a aussitôt été transporté à l’hôpital Bahnam voisin, alors qu’un de ses fils, Ali, le relayait pour la prière. De source hopitalière, on s’est contenté d’indiquer qu’il se trouvait à l’unité des soins d’urgence. Un autre de ses fils, Bilal, a annoncé que son père était « en bonne santé » et qu’il s’agissait uniquement de « surmenage ». « Il a eu une baisse soudaine de tension et il subit les examens nécessaires », a-t-on indiqué auprès de son bureau. « Sayyed Fadlallah souffre depuis quelque temps de diabète », a affirmé une source proche du dignitaire religieux chiite, précisant que l’uléma « a quitté l’hôpital en début de soirée, les examens médicaux n’ayant révélé aucun trouble grave ». Dans un entretien diffusé dans la soirée par la chaîne satellitaire arabe MBC, l’uléma chiite a critiqué les milieux conservateurs en Iran et le Hezbollah, et s’est de nouveau prononcé contre une frappe américaine en Irak. « Des théologiens iraniens estiment que l’Iran est l’unique autorité de l’islam chiite, car ils considèrent que ce pays est le siège d’une base chiite influente », a affirmé sayyed Fadlallah dans cet entretien, enregistré mercredi. Les Iraniens « estiment que les décisions liées à l’islam chiite ne peuvent émaner que de l’Iran », a-t-il dit. Niant être le guide spirituel du Hezbollah, sayyed Fadlallah a souligné que pour cette formation, le guide suprême de la République islamique d’Iran « sayyed (Ali) Khamenei représente l’autorité » pour les chiites. Il a accusé le Hezbollah de tenter « par tous les moyens » de ternir son image en lui attribuant des propos mensongers sur des questions religieuses. Par ailleurs, il a réaffirmé son opposition à une frappe américaine en Irak, tout en soulignant qu’il soutient « une coalition interne (irakienne) ou régionale visant à renverser le régime irakien ». Sayyed Fadlallah est considéré comme proche du courant réformateur en Iran, le président iranien Mohammed Khatami l’ayant reçu avant tous les autres dignitaires chiites libanais lors d’une visite à Damas, il y a deux ans. Récemment, il s’est refusé, à contre-courant de la majorité des religieux musulmans, à proscrire dans l’absolu le clonage humain, en affirmant qu’un jugement sur la question dépendait de l’usage que l’on faisait de cette technique.